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rable aux yeux de bien des gens; mais les vrais Connoiffeurs verront bien-tôt que moins merveil leux lui-même qu'il ne le paroît au Vulgaire, ce Phénoméne révéle tout le myftere de l'Expérience de Leyde, & qu'il fe range avec elle dans l'ordre des effets ordinaires, en confervant une légere diftin&tion.

Parmi le grand nombre d'Auteurs qui ont écrit sur l'Electrici té, il n'eft guéres poffible que plusieurs n'ayent publié comme moi, & même avant moi, des découvertes ou des raisonnemens que j'ai fait entrer dans ce Volume quand je l'ai fçû, je n'ai pas manqué de rendre à chacun la juftice que je lui devois, en lui confervant la priorité de date; mais je n'ai pu en ufer de même à l'égard de ceux dont les Ou vrages ne font point parvenus à ma connoissance, ou qui font

venus trop tard. Si quelqu'un ne fe trouve donc pas nommé où il devroit l'être, qu'il ne s'en prenne qu'à la différence des idiomes, ou à la distance des lieux qui m'ont empêché d'apprendre une partie de ce qui s'eft fait ailleurs.

En prenant foin de conserver aux autres l'honneur de leur travail, je ne devois pas m'exposer à perdre le fruit du mien. L'Académie des Sciences, eft dans l'ufage de ne faire imprimer fes Mémoires qu'au bout de trois ans ; & depuis environ dix-huit mois que je lui ai rendu compte de mes Recherches fur les caufes particulieres des Phénoménes électriques, j'ai vû paroître dans plufleurs Ouvrages, bien des faits, & quelques explications qui m'appartiendroient de droit, & fans conteftation, fi l'impreflion avoit fuivi de près la lecture de mes Differtations. Pour empêcher que

cet inconvénient n'aille plus loin, & pour fatisfaire plus promptement la curiosité du Public à qui ces fortes de nouveautés font plaifir, je me fuis déterminé fous le bon plaifir de l'Académie, à publier dans les quatre derniers Difcours de ce Volume, un ample extrait de ce que j'ai déposé dans ses Regiftres, & qu'on verra reparoître dans fes Mémoires, fous d'autres titres, & avec de plus grands détails.

Dans plufieurs endroits de cet Ouvrage, & furtout dans les deux derniers Difcours on sera fans doute furpris de trouver les réfultats de mes Expériences oppofés à des faits publiés par d'habiles Maîtres, & quelquefois même certifiés par des témoins très-dignes de foi: on peut bien s'imaginer que les égards que je dois au mérite & à la célébrité des perfonnes que j'ai pris la liberté de contredire,

m'ont rendu circonfpect, & que j'ai fenti le ridicule qui rejailliroit fur moi, fi l'on venoit à me prouver que j'ai pris ce parti trop légérement. Je n'ai jamais arrêté aucune décision de cette espèce, qu'après un grand nombre d'épreuves répétées en différens tems, & en préfence de plufieurs perfonnes capables d'en bien juger.Il y a plus de quatre ans,par exemple,que j'ai connu avec des Médecins & Chirurgiens du premier ordre, que le poulx d'un homme électrilé ne s'accélere point fenfiblement; cependant comme M.Louis a répété en cela, le dire de quelques Auteurs Allemands,je n'ai pas voulu, parégard pour lui & pour eux,nier le fait, fans m'être bien affuré de nouveau que je le pouvois faire en toute fureté ; il y a bien autant de tems que je fçais que la liqueur d'un Thermometre électrifé, ou plongé dans les aigrettes lumi

neufes,

par

Keufes, ne monte pas d'un de ligne; mais je n'ai voulu contefter ce fait avancé M. Winkler, & copié par des Ecrivains qui s'en rapportent aux Expériences d'autrui, qu'après avoir mis vingt fois des Thermometres de toutes efpeces, en épreuve fous les de plufieurs témoins.

yeux

Au refte on doit faire attention à la maniere dont je me fuis exprimé toutes les fois que j'ai eu à produire de ces résultats contradictoires.Si quelqu'un a dit qu'une chofe n'arrive pas, & que cette chofe fe foit faite entre mes mains; j'affirme le fait de la maniere la plus pofitive, & avec une pleine fécurité; parce que, ce qui eft ce que je vois, ce que je fais voir à d'autres ne peut pas ne pas être, & qu'il eft poffible que ce qui m'a réuffi, ait manqué entre les mains d'autrui ou que l'Obfervateur n'ait point apperçu ce qu'il auroit

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