ORIENTALES, PREMIERE PARTIE, CONTENANT les anciens Rois de Perfe, ON ne les Apar N ne connoît guères ordinairement les Ara que par les bons & les mauvais génies des Mille & une Nuit, & des ouvrages de cette nature. On peut même dire que ces fortes de lectures, qui, fai tes d'ailleurs avec attention, nous inftruiroient affez bien des moeurs & des ufages de ces nations, font prefque toujours abandonnées aux enfans qui n'en aiment que la féerie, & n'en retiennent que le merveilleux. Qui peut donc avoir jufqu'à préfent empêché que l'on ne cherchât à connoître des peuples depuis fi long-tems éclairés & polis? Des peuples qui, fitués fous un beau ciel, ont cultivé les premiers les scien→ ces pratiques & fpéculatives, les principes des lois & de la morale? Eft-ce prévention est-ce difette de monumens? Peut-être nous trompons nous mais il nous femble que ces deux caufes y ont également concouru; ou plutôt que la premiere a entraîné la feconde. Cette prévention ridicule a pourtant fon excuse: elle fuit affez naturellement de l'effet que produit dans les efprits la lecture des écrivains grecs & latins, & des auteurs qui nous ont fait connoître l'hiftoire, en travaillant feulement d'après eux. Que l'on nous permette de le dire; depuis l'immortel Boffuet, jufqu'au fage & vertueux Rollin, ils font tous dans les mêmes idées, ou, pour parler plus jufte encore, dans la même ignorance à cet égard. Telle eft fouvent fur les meilleures têtes le pouvoir du préjugé & de l'habi |