DE

DOM ARMAND-JEAN
LE BOUTHILLIER
DE RANCÉ,

Abbé & Reformateur de l'Abbaye
de la Maison-Dieu-Notre-Dame
de la Trappe.

Par Dom PIERRE LE NAIN,
Religieux & Prieur de la même Abbaye,
contemporain & témoin oculaire de toutes les
actions de cet illuftre Reformateur.

In pace & æquitate ambulavit_mecum, &
multos avertit ab iniquitate. Malach. 2.

Il a marché avec moi dans un efprit de paix d'équité,
& il a détourné plufieurs perfonnes de l'injustice
dit le Seigneur, en les inftruifant de ma Loy.

ericus A PARIS,

Chez FLORENTIN DE LAULNE,
rue Saint-Jacques, à l'Empereur.

M. D C C X I X.

Avec Approbation & Privilege du Roy.

C.

95.7

4705

: R2

AVIS AU LECTEUR.

IEU, qui pour manifefter la vie de fon ferviteur., Dom Armand Jean le Bouthillier de Rancé, s'étoit fervi de la plume du Reverend Pere le Nain, l'ayant retiré du monde, avant qu'il eût mis la derniere main à fon ouvrage, on a cru faire plaifir au public en l'imprimant fur le ma nuferit qu'il en a laiffé, aprés l'avoir purgé de quelques repetitions, & corrigé les termes peu François aufquels il n'a pû remedier avant fa mort, fans toutefois rien changer à la verité ni à la fubftance des faits. On efpere qu'elle fera bien reçuë de tout le monde, & particulierement des ame› fideles, qui s'étant retirées dans les trous de la pierre, comme des colombes mystiques, je veux dire dans les Monafteres, n'y meditent jour & nuit que la Loy de Dieu, & n'y font occupées que des années éternelles aprés lefquelles elles foupirent, à l'imitation du faint Abbé dont nous allons rapporter les actions; & dont la narration fera d'autant plus fidele, qu'elle est écrite par Dom le Nain Religieux du même Monastere, contemporain & témoin oculaire de tout ce qu'il rapporte de fon illuftre Abbé.

PREFACE DE L'AUTEUR.

A vie du Reverend Pere Dom' ArmandJean le Bouthillier de Rancé Abbé & Reformateur de l'Abbaye de la Trappe, est une matiere fi riche; qu'on ne doit pas s'étonner de la voir paroître de nouveau, quoi qu'elle ait dêja été donnée au Public par deux Auteurs d'un rare merite, parceque comme leur deffein a été plutôt d'éerire pour l'édification des fideles, que pour la conduite des Maifons Religieufes, ils ont laiffé un ample fujet à ceux qui viendroient après eux, de reprefenter ce faint Abbé, comme un grand Maître de la vie Monaf tique. C'est ce qui a obligé plufieurs grands Prélats à demander qu'on ne laifsât pas dans l'oubli les principales regles, qu'il a fuivies pour établir & conferver dans fa Maifon la Regularité que tout le monde y admire, non plus qu'un grand nombre de circonftances très remarquables, qui ont été obmifes dans les deux vies preceden

T

tes.

Il est vrai qu'on s'eft adreffe à une perfonne peu capable de répondre au merite du fujet qu'il doit traiter, mais une des principales obligations d'un Religieux, eft celle d'obéir fans replique à ce qu'on exige de lui; ainsi c'est le feul parti, que j'ay crû

える