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idée eft affirmée, c'est-à-dire, de tous les fujets de cette idée. Car il eft clair que les argumens en Cefare & en Feftino, font établis fur ce principe. Pour montrer, par exemple, que nul homme-debien n'eft menteur, j'ai affirmé croyable de tout homme-de-bien ; & j'ai nié menteur de tout homme croyable, en difant que nul menteur n'eft croyable. Il est vrai que cette façon de nier eft indirecte, puifqu'au lieu de nier menteur de croyable, j'ai nié croyable de menteur. Mais comme les propofitions negatives univerfelles fe -convertiffent fimplement en niant l'attribut d'un fujet univerfel, on nie ce fujet univerfel de l'attribut.

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;

Cela fait voir néanmoins que les argumens en Cefare font en quelque maniere indirects: puifque ce qui doit être nié, n'y eft nié qu'indirectement mais comme cela n'empêche pas que l'efprit ne comprenne facilement & clairement la force de l'argument, ils peuvent paffer pour directs, entendant ce terme pour des argumens clairs & naturels.

Cela fait voir auffi que ces deux modes CeJare & Feftino,ne font differens des deux de la 1. figure, Celarent & Ferio, qu'en ce que la majeure en eft renverfée. Mais quoique l'on puifle dire que les modes negatifs de la 1. figure font plus directs, il arrive néanmoins fouvent que ces deux de la 2. figure qui y répondent font plus natutels, & que l'efprit s'y porte plus facilement. Car, par exemple, dans celui que nous venons de propofer, quoique l'ordre direct de la negation demandât que l'on dit : Nul homme croyable n'eft menteur, ce qui eût fait un argument en Celarent; néanmoins notre efprit fe porte plus naturellement à dire que nul menteur n'est croyable.

Principe

Principe des argumens en Gameftres
& Baroco.

Dans ces deux modes le moyen eft affirmé de l'attribut de la conclufion, & nié du fujet : Ce qui fait voir qu'ils font établis directement fur ce principe: Tout ce qui eft compris dans l'extenfion d'une idée universelle, ne convient à aucun des fujets dont on la nie, l'attribut d'une propofition negative étant pris felon toute fon extenfion, comme on l'a prouvé dans la 2. partie.

Vrai Chrétien eft compris dans l'extenfion de charitable, puifque tout vrai Chrétien eft charitable: Charitable eft nié d'impitoyable envers les pauvres. Donc vrai Chrétien eft nié d'impitoyable envers les pauvres. Ce qui fait cet ar gument.

Tout vrai Chrétien eft charital le:

Nul impitoyable envers les pauvres n'eft charitable:

Donc nul impitoyable envers les pauvres n'eft

vrai Cheétien.

CHAPITRE VII.

Regles, modes, fondemens de la troifiéme figure. Ans la 3. figure le moyen eft deux fois fujet. D'où il s'enfuit:

D

I. REGLE.

Que la mineure e ditê re affirmative. Ce que nous avons déja P ouvé par la premiere regle de la 1. figure; parceque dans l'une & dans l'autre l'attribut de la conclufion est auffi attribut dans la majeure.

2. RF GLE.

L'on n'y pet conclure que particulierement.

K

Car la mineure étant toujours affirmative, le petit terme qui y eft attribut eft particulier. Donc il ne peut être univerfel dans la conclufion od il eft fujet, parceque ce feroit conclure le general du particulier, contre la 2. regle generale.

Démonftration.

Qu'il ne peut y avoir que fix modes dans la troifiéme figure.

Des dix modes concluans, A. E. E. & A. O. O. font exclus par la premiere regle de cette figure qui eft que la mineure ne peut être negative. A. A. A. & E. A. E. font exclus par la 2. regle qui eft, que la conclufion n'y peut être generale, Il ne refte donc que ces fix modes.

A. A. I.

E. A. O.

3. Affirm.

{

A. I. I.

3. Neg.

E. I. O.

I. A. 1.

O. A. O.

Ce qu'il falloit démontrer.

C'eft ce qu'on a reduit à ces fix mots artificiels, quoique dans un autre ordre.

DA-La divifibilité de la matiere à l'infini eft incomprehenfible:

RA- La divifibilité de la matiere à l'infini eft très-certaine;

PTI. Il y a donc des choses très-certaines qui font incomprehenfibles.

FE- Nul homme ne fe peut quitter soi-même :
A- Tout homme eft ennemi de foi-même.
PTON. Il y a donc des ennemis que l'on ne fau-
roit quitter.

DI- Il y a des méchans dans les plus grandes fortunes:

SA- Tous les méchans font miserables;

MIS. Il y a donc des miferables dins les plus grandes fortunes.

DA- Tout ferviteur d: Dieu eft Roi.

1- Il y a des ferviteurs de Dieu qui font pauvres

- Ily a donc des pauvres qui font Rois. Bo- Il y a des coleres qui ne font pas blâma

bles.

CAR-Toute colere eft une paffion;

DO. Donc il y a des passions qui ne font pas
blamables.

F- Nulle fotife n'eft éloquente:
RI- Ily a des fotifes en figure;

SON. Il y a donc des figures qui ne font pas éle quentes.

Fondemens de la 3. figure.

Les deux termes de la conclufion étant attribués dans les deux prémiffes à un même terme qui fert moyen, on peut reduire les modes affirmatifs de cette figure à ce principe:

de

Principe des modes affirmatifs.

Lorfque deux termes se peuvent affirmer d'une même chofe, ils fe peuvent auffi affirmer l'un de l'autre pris particulierement.

Car étant unis ensemble dans cette chofe, puifqu'ils lui conviennent; il s'enfuit qu'ils font quel quefois unis enfemble; & partant que l'on les peut affirmer l'un de l'autre particulierement. Mais afin qu'on foit affuré que ces deux termes ayent été affirmés d'une même chofe, qui eft le moyen, il faut que ce moyen foit pris au moins une fois univerfellement; car s'il étoit pris deux fois particulierement, ce pourroit être deux diverfes parties d'un terme commun qui ne feroient pas la même chose.

Principe des modes negatifs.

Lorfque de deux termes l'un peut être nié & L'autre affirmé de la même chofe, ils se peuvent nier particulierement l'un de l'autre.

Car il eft certain qu'ils ne font pas toujours joints ensemble, puifqu'ils n'y font pas joints dans cette chofe. Donc on les peut nier quelquefois

l'un de l'autre ; c'est-à-dire, que l'on les peut nier l'un de l'autre pris particulierement. Mais il fautpar la même raifon, qu'afin que ce foit la même chofe, le moyen foit pris au-moins une fois univerfellement.

eft fi

CHAPITRE VIII.

Des modes de la quatriéme figure.
A 4. figure eft celle où le moyen eft attribut

peu naturelle, qu'il eft affez inutile d'en donner les regles. Les voilà néanmoins, afin qu'il ne manque rien à la démonftration de toutes les manieres fimples de raisonner.

I. REGLE.

Quand la maj ure eft affirmative, la mineure eft toujours universelle.

Car le moyen eft pris particulierement dans la majeure affirmative, parcequ'il en eft l'attribut. Il faut donc ( par la 1. regle generale) qu'il foit pris generalement dans la mineure, & que par confequent il la rende univerfelle, parcequ'il en eft le fujet.

2. REG LE.

Quand la mineure eft affirmative, la conclufon eft toujours particuliere,

Et

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Car le petit terme eft attribut dans la mineure. par confequent il y eft pris particulierement quand elle eft affirmative; d'où il s'enfuit ( par la 2. regle generale) qu'il doit auffi être particulier dans la conclufion : ce qui la rend particu liere, parcequ'il en eft le fujet.

3. REGL E.

Dans les modes negatifs, la majeure doit être generale.

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