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nouveau Systême Chronologique; dans la crainte de ne faire une Preface trop longue, je me contenterai d'indiquer la matiere de chaque Differtation. La premiere renferme les preuves Aftronomiques contre la nouvelle Epoque des Argonautes. La feconde oppofe des preuves Hiftoriques aux faits allegués par M. Nevvton. Dans la troisieme on cite plufieurs Medailles, qui dépofent contre les dates établies par le Chronologiste Anglois. La quatriéme roule fur la durée que M. Nevvton donne aux regnes & aux fucceffions. Quoique les trois premieres Differtations mettent dans un grand jour, les difficultés qu'on peut oppofer à M. Nevvton, il faut avouer qu'il regne dans celle-ci, une abondance de raisonnemens preffans & victorieux. Enfin dans la cinquiéme Differtation, l'Auteur revient aux calculs Aftronomiques pour ruiner l'Epoque des Argonautes, telle que l'établit M. Nevvton. C'est la réponse aux Obfervations qui a donné naiffance à cet écrit, où brille la fécondité de l'esprit de

l'Auteur.

Je n'ignore pas qu'on s'eft plaint en Angle terre, que les François fe font trop hâtés d'attaquer le Systême de M. Nevyton. Ce que

1'Eloge de Monfieur

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j'ai dit au commencement de cette Preface femble juftifier ces plaintes; qu'il me foit cependant permis d'obferver, que ce prélude n'est point à pure perte. Ces fçavantes difcuffions ont convaincu le Public, que ceux qui fe font engagés dans cette querelle font des gens habiles, & en état ou de renverfer le nouveau Systême, ou de lui prêter des armes. Rien n'eft plus poli que la maniere dont l'ingenieux M. de Fontenelle P. 41. de s'explique à ce fujet :,, Ce Systême, dit-il, a „, été attaqué par deux fçavans François. On Nevvton. leur reproche en Angleterre de n'avoir pas ,, attendu l'Ouvrage entier & de s'être preffés de critiquer. Mais cet empreffement même ne fait-il pas honneur à M. Nevvton ? Ils fe font faifis le plus promptement qu'ils ont pû de la gloire d'avoir un pareilˇAdverfaire. Ils en vont trouver d'autres en fa „, place. Le célebre M. Halley, premier Astronome du Roi de la grande Bretagne, a déja », écrit pour foutenir tout l'Aftronomique dụ Systême, fon amitié pour l'illuftre mort, & fes grandes connoiffances dans la matiere doivent le rendre redoutable. Mais enfin la contestation n'eft pas terminée; le Public peu nombreux, qui eft en état de

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juger, ne l'a pas encore fait, & quand il ,, arriveroit que les plus fortes raisons fuffent d'un côté, & de l'autre le nom de Monsieur, Nevvton, peut-être ce Public feroit-il quel» ques tems en fufpens, & peut-être feroit-il excufable."

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Part. 2.

La France rivale de l'Angleterre a auffi Litterature produit un Docte Apologifte de la nouvelle Tome Chronologie; M. la Nauze a ofé lutter contre le P. Souciet ; à en juger par l'impreffion que fa refutation a faite fur l'efprit du Public, entraîné d'abord par les Differtations du fçavant Jesuite, il semble que ce même Public soit aujourd'hui à certains égards, dans cette agréa ble fufpenfion que font naître deux Avocats célébres lorfqu'ils plaident l'un contre l'autre. En avoüant que dans les deux Lettres de M. la Nauze, on fent une main habile & une Dialectique preffante, je ne fçai fi l'on doit croire, comme il l'infinue, que le P. Souciet eft obligé de faire les frais d'une nouvelle refutation. C'est aux Sçavans à décider ; je ne fais que propofer la difficulté. M. la Nauze foutient que dans l'Aftronomique, le P.Souciet après avoir admis les mêmes principes que M.Nevvton, ne fait un calcul different, que parce qu'il prête à l'Aftronome Anglois l'Hy

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pothese la moins vrai-semblable; il lui reproche encore de fonder les calculs Aftronomiques fur une fuppofition gratuite. C'est l'idée qu'il donne de la premiere Differtation Astronomique du P. Souciet laquelle comme on fçait, tend à prouver que l'expedition des Argonautes n'arriva point, comme le prétend M. Nevvton, la quarante-quatrième année après la mort de Salomon.

M. la Nauze adoptant dans fes calculs l'Hypothese qu'il croit la plus raisonnable, tâche de prouver que rien n'eft plus éxact que la fuppofition de M. Nevvton. Il developpe fes preuves, & repond enfuite à toutes les difficultés qu'oppofe le Pere Souciet. On ne peut trop louer la Methode avec laquelle elles font exposées & éclaircies.

La feconde Lettre de l'Apologiste de M. Nevvton, roule fur la feconde Differtation du Pere Souciet, qui a pour titre, Preuves Hiftoriques contre le Systême Chronologique de M. Nevvton. L'Auteur ferme dans fes principes, met dans un jour avantageux les Preuves Hiftoriques de M. Nevvton, & n'oublie rien pour leur donner une force fuperieure aux difficultés alleguées par fon Adverfaire. Il termine cette Lettre par une obfervation impor

tante. Le fçavant Jefuite pour décréditer le nouveau Systême a fait une longue enumeration des abfurdes confequences qu'on peut en tirer ; M. la Nauze foutient qu'un Auteur n'eft pas toûjours comptable des inductions qui peuvent naître de fes principes. C'est ainsi, dit-il, qu'un Chronologifte attaché au texte Grec de l'Ecriture préférablement à l'Hebreu, en comptant cinq cens quatre-vingt-fix ans plus que le P. Souciet, le jetteroit dans le même embarras & compoferoit une ample lifte de consequences aufli bizarres. Dans une matiere fi abondante en probabilités & en conjectures, l'équité semble demander qu'on n'aille pas au-delà des bornes qu'un Auteur se prescrit.

Je n'ai fait qu'effleurer tous ces differens Ouvrages, une trop longue difcuffion m'eût mené trop loin; d'ailleurs ce que j'ai dit au commencement de cette Preface ne me permet pas un plus grand détail. Au reste je declare que je n'ai pas l'honneur d'être connu ni des Adverfaires ni de l'Apologifte de M. Nevvton. Le jugement que j'ai porté de leurs écrits, n'eft que l'impreffion née d'une lecture reflechie & dans ce que je puis avoir dit de personnel, j'ai pour garant

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