15. ME SPILUS Apii folio laciniato. Agrios fructu minori ex albo lutef cente, umbilicum versus turbinato. Hort. Cath. NEFFLIER à fruit blanc jaunâtre, qui a un peu la figure d'une 16. MESPILUS Virginiana fpinis longioribus, rectis foliis, quodammodo auriculatis. Pluk. NEFFLIER de Virginie à feuilles luifantes & à longues épines, AUBE-PIN, AUBE-EPINE, ou EPINE-BLANCHE, 18. MESPILUS fpinofa, five OXIACANTHA flore pleno. Inft. NEFFLIER OU AUBE-ÉPINE à fleur double. Les fleurs de cette efpece ont plufieurs piftils, & il noue quelques fruits qui contiennent plusieurs noyaux. 19. MESPILUS Apii folio, triphylla, fterilis, robuftioribus fpinis. H. Cath. NEFFLIER des bois, ou AUBE-ÉPINE ftérile à trois feuilles & à grandes épines. 20. MESPILUS filveftris, fpinofa, hirfuta, Apii folio palmato, fručtu majori. Hort. Cath. NEFFLIER des bois épineux, velu, à feuille découpée & à gros fruit, ou AUBE-ÉPINE à gros fruit. 21. MESPILUS fpinofa, five Ox 1A CAN THA Virginiana maxima. M. C. Grand NEFFLIER de Virginie, épineux, ou grande AUBEÉPINE de Virginie. Nota. M. de Tournefort fait encore mention d'un Nefflier du Levant qui a les feuilles découpées, & dont le fruit affez gros contient cinq noyaux en voici la phrase. 22. MESPILUS Orientalis Tanaceti folio, villofo, magno fructu pentagono, è viridi flavefcente. Cor. Inft. NEFFLIER du Levant à feuille de Tanefie, dont le fruit eft gros & relevé en cinq côtes de Melon. Tome II C CULTURE. Toutes les efpeces de Neffliers peuvent s'élever de graines. Celles qui croiffent naturellement dans les forêts, fournissent du plant qu'on arrache pour mettre en pépiniere. Mais quand on veut faire des femis de Neffliers, il eft bon d'être prévenu que les femences ne levent fouvent que dans la feconde année. Quelques-uns, par cette raifon, mettent en automne les fruits dans un pot ou dans une caiffe avec de la terre, & les confervent dans un lieu frais, ou même à l'air; ou bien ils enterrent les pots à deux ou trois pieds de profondeur; ils les y laiffent paffer une année entiere, & ils ne les en tirent qu'au printemps de l'année fuivante pour les femer en planche: alors les femences ne tardent pas à lever. Nous avons éprouvé qu'en mettant dès la fin de Septembre, les fruits auffi-tôt qu'ils font mûrs, lits par lits avec de la terre un peu humide, & les femant au printemps fuivant dans des terrines fur couche, les femences levent dès la premiere année; c'eft une pratique avantageufe pour les efpeces rares. On peut auffi multiplier les Nefliers par des marcottes, & en greffant les efpeces rares fur celles qui font communes. Toutes les efpeces de Neffliers s'accommodent assez bien de toutes fortes de terreins, excepté des terreins trop fecs où elles ne font que languir. C'est une fort bonne pratique que de répandre beaucoup de fruits d'Aube-pins, d'Azeroliers & de Buiffons-ardens dans les femis des bois; car ces arbriffeaux, qui ne font aucun tort au Chêne ni au Châtaignier, couvrent la terre, font périr l'herbe, & le grand bois y croît mieux. Nous en avons aussi semé dans des remifes que nous plantions: les jeunes Neffliers n'ont paru fenfiblement que dans la troifieme ou quatrieme année; mais ils ont beaucoup contribué à garnir les remifes: cette attention, qui n'occasionne aucuns frais, ne doit point être négligée. USAGE S. Les Neffliers, no. 1, 2, 3, 4, 5, donnent des fruits qu'on peut manger quand on les a laiffés mollir fur la paille. Le fruit du n°. 1 a le goût plus relevé que celui de toutes les autres efpeces; mais l'efpece du n°. 3 eft préférable, parce que fon fruit eft fort gros. Le n°. 2 a l'avantage de n'avoir point de noyaux. Comme les Neffles commencent d'abord à mollir par le cocur, il arrive fouvent que cette partie eft pourrie avant que le deffus foit en état d'être mange; pour prévenir cet inconvénient quelque temps avant que les Neffles molliffent, on les fecoue dans un van pour meurtrir le deffus, qui alors mollit auffi promptement que le dedans. Au refte c'est toujours un fruit très-médiocre; il a la propriété d'arrêter les cours de ventre. Les Azeroliers, depuis le n°. 11 jufqu'au n°. 16, font de fort jolis arbres dans le mois de Mai, quand ils font en fleurs; il convient donc de les mettre dans les bofquets du printemps. Ils font auffi affez agréables en automne, lorfqu'ils font chargés de leurs fruits, les uns rouges & les autres blancs: mais comme dans ce temps-là les feuilles ont prefque toujours perdu leur éclat, nous n'ofons confeiller d'en mettre dans les bofquets de cette faifon. Les efpeces qui portent de gros fruit peuvent être cultivées dans les potagers. Quoique leur fruit foit affez fade, on s'en fert pour orner les defferts; en Provence on en fait des confitures qui font affez bonnes. On fera bien de mettre des Azeroliers dans les remifes, parce que leur fruit attire le gibier. Ils n'ont pas tant d'épines que l'Anbe-épine; mais ils croiffent plus vîte, & deviennent plus grands. L'efpece du n°. 11 mérite fur-tout d'être cultivée, à cause 'du brillant de fes feuilles & de l'éclat de fon fruit. Les Aube-pins, depuis le n°. 17 jufqu'au 21, font des arbriffeaux très-agréables dans le mois de Mai, temps auquel ils font en fleurs; plufieurs de ces efpeces répandent une odeur des plus gracieufes. On pourra pour cette raifon en mettre dans les bofquets du printemps, fur-tout l'Aube-pin à fleur double, qui eft charmant dans le temps de fa fleur. Comme les Aube - pins ont de grandes épines, & qu'ils fouffrent le croiffant & le cifeau, on en fait d'excellentes haies qui font très-jolies quand on a foin de les tondre. Nous avons des Aube-pins dont les fleurs n'ont aucune odeur; leurs feuilles font un peu plus brillantes celles des autres. que Le Buiffon-ardent, n°. 7, eft fort beau dans le temps de fa fleur qui paroît au mois de Mai; mais il eft encore plus agréable dans l'automne, quand il eft chargé de cette prodigieufe quantité de fruits rouges qui le font paroître comme en feu. Enfin les Amelanchiers & les Cotonafters, n°. 8, 9 & 10, font 'd'affez jolis arbuftes. Celui du n°. 8 porte cinq pétales qui font longs & étroits. Le n°. 10 forme un arbufte très-joli; & le n°. 9, qui reffemble fort au n°. 8 par fes feuilles, a des pétales ronds comme le Pyracantha. Les feuilles de toutes les efpeces que nous venons de rapporter, font garnies de deux ftipules à leurs pédicules. L'Epineblanche a les ftipules cannelées & découpées comme fa feuille. Le Nefflier proprement dit, a pour ftipules deux petites feuilles unies; d'autres enfin comme l'Amélanchier, le Cotonafter & le Pyrachanta ont pour ftipules deux petits filets. Toutes les efpeces de Neffliers fe greffent les unes fur les autres; la plupart reprennent auffi fur le Coignaffier, & elles peuvent fervir de fujets pour greffer deffus des Poiriers qui reftent nains, & qui produifent leur fruit plutôt que lorsqu'ils font greffés fur des Poiriers fauvageons. J'ai vu, au Château de la Galiffoniere près Nantes, des Poiriers de Virgouleufes en efpalier, qui étoient greffés fur Aube-pin, & qui donnoient du fruit, quoiqu'ils fuffent affez jeunes. Toutes les efpeces de Neffles paffent pour aftringentcs. Le n°. 22, dont M. de Tournefort parle dans fon Voyage du Levant, forme un arbre auffi gros que les Chênes. Les branches fe répandent de côté & d'autre; les feuilles font d'un verd pâle, légerement velues des deux côtés, découpées jufques vers la nervure du milieu en trois parties qui font dentelées par les bords comme celles de la Tanefie: les fruits qui naiffent deux ou trois ensemble, reffemblent à de petites Pommes d'un pouce de diametre, partagées en cinq côtes comme celles de Melon. Leur écorce eft d'un verd pâle & légerement velue. Les Armé niens mangent ce fruit, quoiqu'il foit moins bon que les Azeroles. Je crois que cet arbre n'existe plus dans nos Jardins, L DESCRIPTIO N. ES fleurs du Molle font compofées d'un petit calyce di vifé en cinq (c), & de cinq pétales arrondis, difpofés en rofe (a). On apperçoit dans l'intérieur dix étamines (c) & un piftil (d) formé d'un embryon arrondi & d'un ftyle. L'embryon devient une baie ronde (g), dans laquelle on trouve une efpece de noyau (f) qui eft comme une petite balle (e). Les fleurs font raffemblées en forme de grappes; elles font 'd'un blanc qui tire fur le jaune: les baies font rougeâtres. Les fleurs & les fruits ont un aromat piquant, affez femblable au poivre. Les feuilles font compofées de folioles étroites, dentelées par les bords, terminées en pointe, rangées par paires fur un filet qui eft terminé par une feule. Elles ont aufli une odeur affez semblable au poivre. Souvent l'on trouve des feuilles dont les folioles font al ternes; mais d'ordinaire elles font oppofées. ESPECE. MOLLE Clufii, ou LENTISCUS Peruviana, C. B, |