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L

DESCRIPTION.

ES fleurs (a) du Toxicodendron reffemblent beaucoup à celles du Sumac : elles font compofées d'un affez petit calyce (b) divifé en cinq, & qui fubfifte jusqu'à la maturité du fruit; de cinq pétales ovales, difpofés en rofe; de cinq fort petites étamines, & d'un piftil compofé d'un embryon arrondi, couronné de trois petits ftigmates; on n'y apperçoit presque pas de ftyle.

L'embryon fe change en une capfule (c) feche, liffe & ftriée : l'embryon du Sumac produit au contraire une baie couverte d'un peu de chair, & velue: de chair, & velue: la femence qu'on trouve 'dans l'intérieur de cette baie du Sumac, eft ronde; celle de la capfule du Toxicodendron eft comprimée.

Les feuilles des Toxicodendron font pofées alternativement fur les branches: celles des deux premieres efpeces font compofées de trois folioles ovales, attachées à l'extrêmité d'une queue commune; celles de la troisieme font formées d'un nombre de folioles longues, pointues, & attachées deux à deux fur une nervure commune, qui eft terminée par une foliole.

M. Linneus, dans fon Livre des Spec. Plant. n'a fait qu'un feul genre du Sumac, du Fuftet & du Toxicodendron, qu'il appelle Rhus.

ESPECES

1. TOXICODENDRON triphyllon, glabrum. Inft.

TOXICODENDRON qui porte trois grandes folioles liffes.

2. TOXICODENDRON triphyllon, folio finuato pubefcente. Inft. Raus

foliis ternatis, foliolis petiolatis, ovatis, acutis, pubefcentibus, nunc integris, nunc finuatis. Gron. Virg.

TOXICODENDRON qui porte trois folioles couvertes d'un duve fin & blanchâtre; ou HER BE A LA PUCE.

3. TOXICODENDRON Carolinianum, foliis pinnatis, floribus minimis herbaceis. M. C. RHUS foliis pinnatis, integerrimis. Linn. Hort. Cliff. TOXICODENDRON de Caroline, dont les feuilles font conju guées, les fleurs vertes & fort petites; ou VERNIS.

CULTURE.

Tous les Toxicodendron peuvent fe multiplier de femences? l'efpece, no. 1, trace beaucoup; nous avons des bois qui en ont été entierement garnis par quelques pieds que nous y avons autrefois plantés.

L'efpece, n°. 2, qui a fes folioles beaucoup plus petites que la précédente, & dont les folioles un peu velues font d'un verd blanchâtre, ne s'étend pas autant que la précédente en traçant; elle forme au contraire un petit buiffon compofé de quantité de jets enracinés, de forte qu'une feule touffe peut produire une cinquantaine de pieds. Cette efpece croît en Canada fur les rochers, & elle ne craint point par conféquent nos hyvers. L'efpece, n°. 3, fait un joli arbufte, fur-tout en automne où fes feuilles font d'un très-beau rouge: je crois que celle-ci ne trace point.

USAGE S.

Les Toxicodendron font des arbustes de peu de mérite: l'efpece, no. 3, appellée Vernis, a un affez beau feuillage; elle mérite d'être multipliée, afin d'effayer si sa seve pourroit fournir un beau vernis.

Tous les Toxicodendron font réputés plantes mal faisantes: on prétend qu'étant pris intérieurement, ils empoisonnent; leur fuc appliqué fur la chair, y caufe des éréfipelles; c'est ce qui leur a fait donner le nom d'Herbe à la Puce: c'eft traiter bien favorablement une plante qui a caufé plufieurs fois en Canada des éréfipelles très-fâcheuses.

Tragacantha

b

d

g

TRAGACANTHA; TOURNEF. & LINN, Gen. Plant. ASTRAGALUS, Linn. Spec. Plant.

BARBE-DE-RENARD.

t

L

DESCRIPTION.

E calyce (g) de la fleur (f) de la Barbe-de-renard eft d'une feule piece, divifé en cinq par les bords: comme la fleur eft du genre de celles qu'on nomme légumineuses, elle a cinq pétales; le pavillon (vexillum) eft grand, ovale, échancré à fon extrêmité; à sa naiffance il enveloppe les aîles, puis il fe releve par le bout.

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Les aîles (ala) font étroites, obtufes, droites & presque cachées par le pavillon.

La nacelle (carina) qui eft compofée de deux feuilles rasfemblées à leur origine l'une auprès de l'autre, s'écarte un peu vers le bout; ces deux feuilles font affez étroites & relevées par leur bout qui eft arrondi.

On trouve dans l'intérieur dix étamines (e) réunies, & qui forment une gaîne par leurs filets: elles font prefque droites, égales, & terminées par des fommets arrondis.

Le piftil (d) eft compofé d'un embryon oblong, terminé par une trompe, de laquelle fort un filet, à l'extrêmité duquel on voit un très-petit ftigmate.

L'embryon devient une filique (c) courte, divifée en deux (b) fuivant fa longueur: on trouve dans l'intérieur de cette filique quelques femences (a) de la forme d'un rein.

La Barbe-de-renard fait un fort petit arbufte qui pouffe

plufieurs branches dures, velues & garnies d'épines longues & roides fes feuilles font compofées de petites folioles blanchâtres, rangées deux à deux fur une nervure qui eft terminée par une pointe longue & dure: fes fleurs naiffent par bouquets placés au bout des branches.

M. Linneus, dans fes Species Plantarum, a réuni le Traga cantha aux Aftragalus.

ESPECE S.

1. TRAGACANTHA Maffilienfis. J. B. ASTRAGALUS aculeatus fruticofus, Maffilienfis. Pluk.

BARBE-DE-RENARD de Marseille.

2. TRAGACANTHA altera, Poterium fortè Clufio. J. B.

BARBE-DE-RENARD d'Espagne, dont les filiques n'ont qu'une

cavité.

3. TRAG ACANTHA Alpina, femper virens, floribus purpurafcentibus.

Inft.

BARBE-DE-RENARD à fleurs purpurines, & qui ne perd point fes feuilles en hyver.

4. TRAGACANTHA Cretica, incana, flore parvo, lineis purpureis ftriato. Cor. Inst.

BARBE-DE-RENARD de Crete, à petites fleurs ftriées de lignes purpurines; ou BARBE-DE-RENARD du Levant.

CULTURE.

La Barbe-de-renard de Marfeille, qui eft la feule que j'aie cultivée, vient naturellement dans des lieux incultes, au bord de la mer; elle fubfifte cependant très-bien dans nos jardins, où je l'ai multipliée par marcottes.

USAGE S.

Cet arbuste ne peut fournir aucune décoration aux jardins; car il eft fort petit, & fes fleurs blanchâtres n'ont rien de fort brillant; d'ailleurs fes longues épines qui ressemblent à des branches mortes, le défigurent.

Les

Les Barbes-de-renard croiffent aux environs d'Alep, en Can'die, en plufieurs autres lieux, & particulierement, comme l'a remarqué M. de Tournefort, fur le mont Ida. Voyez fon Voyage, tome I, in-8°. Lettre I, page 65, où il dit en avoir trouvé une grande quantité sur les collines pelées des environs de la bergerie. Au commencement de Juin, & dans les mois fuivants, ce petit arbuste donne naturellement la gomme adraganthe; parce que dans ces temps de chaleur, le fuc nourricier de cette plante étant épaiffi, fait crever les vaiffeaux qui le contenoient; ce fuc s'accumulant, foit dans le cœur des tiges & des branches, foit dans les interftices des fibres qui font difpofées en rayon, il fe coagule dans les porofités de l'écorce; il s'échappe & s'endurcit à l'air fous la forme de grumeaux de la figure de vermisseaux, ou de lames tortuées plus ou moins longues: j'en ai eu un morceau qui avoit à peu près quatre Jignes de largeur, une ligne & demie d'épaiffeur, & plus de deux pouces de longueur; au refte, il eft bien rare d'en trouver d'auffi gros morceaux.

Cette gomme doit être blanche, luifante, légere, en petits morceaux de différentes figures; elle ne doit avoir ni goût, ni odeur, & elle doit être exempte de toute forte d'or

dures.

J'en ai vu un petit morceau forti de l'efpece, n°. 1, dans le jardin d'un Botaniste de ma connoiffance.

Quand on met tremper cette gomme dans l'eau, elle fe gonfle beaucoup, & elle paroît comme une efpece de gelée, belle, luifante, un peu tranfparente: c'eft ce mucilage de gomme adraganthe, qui fert en Pharmacie à donner du corps à plufieurs remedes dont on veut former des pillules.

Les Peintres en miniature rendent le vélin fur lequel ils veulent peindre, auffi uni qu'une table d'yvoire, en le verniffant avec la gomme adraganthe; pour cela on met du mucilage de cette gomme dans un nouet de linge fin, & l'on en frotte le vélin.

On mêle cette gomme avec le lait pour faire des crêmes fouettées; les Pâtiffiers l'emploient encore en place de blancs d'œufs.

La colle de farine eft beaucoup meilleure, quand on mêle Tome II.

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