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12. MALUS fativa fructu magno, intensè rubenti, Viola odore. Inft. POMMIER cultivé dont le fruit eft d'un rouge foncé, & qui fent la Violette; ou CALVILLE rouge.

M. Linneus n'a fait qu'un genre des Poiriers, des Coignaffiers & des Pommiers. Quoique les parties de la fructification foient très-femblables dans ces trois efpeces, nous avons cru que, pour nous conformer à l'ufage, & pour ne pas rendre un genre trop nombreux, il convenoit de les diftinguer, comme l'a fait M. de Tournefort, d'autant que la forme des fruits fuffit pour éviter la confusion: car les Poires & les Pommes font liffes, & les Coins font couverts de duvet; la queue des Pommes eft reçue dans une cavité profonde, celle des Poires & des Coins tient à une partie faillante

Nous aurions pu rapporter ici beaucoup d'autres efpeces de Pommes, ou, fi l'on veut, beaucoup de variétés qu'on cultive dans les vergers; mais nous avons jugé que cette longue énumération feroit déplacée dans un Traité comme celui-ci. Nous croyons même que plufieurs des efpeces que nous avons rapportées, ne font que des variétés.

CULTUR E.

Les Pommiers fauvages croiffent naturellement dans les forêts, où ils forment des arbres de moyenne grandeur: leurs fruits, qui font ordinairement fort âcres, tombent, & leurs pepins germent; ce qui fait qu'on trouve ordinairement fous les Pommiers beaucoup de jeunes arbres qu'on arrache pour les planter dans les pépinieres.

Pour fe procurer beaucoup de Pommiers fauvages, on étend fur une terre bien labourée l'épaiffeur d'un travers de doigt de marc des Pommes qu'on a preffées pour en tirer le cidre; on recouvre ce marc d'un pouce de terre, & au printemps fuivant elle se trouve chargée de jeunes Pommiers, qu'on arrache la feconde ou la troifieme année pour leur couper le pivot & en garnir les pépinieres: c'eft fur ces Pommiers fauvages qu'on greffe les Pommiers que l'on veut élever en plein

yent,

Il y a une espece de Pommier qui devient beaucoup moins grand que les Pommiers fauvages. On le nomme Doucin ou Fichet, n°. 9: on fe fert de cette efpece pour greffer dessus les arbres qu'on veut tenir en buiffon; mais quand le terrein leur plaît, ils deviennent fort grands, & ils font long-temps à donner du fruit: ils font néanmoins préférables aux Pommiers fauvageons pour faire de gros buiffons & des demi-tiges. On les multiplie par le plant enraciné ou par les drageons qui fe trouvent au pied des vieilles fouches; ou bien on en fait des marcottes. Enfin quand on veut avoir des Pommiers très-nains, on les greffe fur le Pommier nain nommé Paradis, n°. 8, qui ne s'éleve qu'à trois ou quatre pieds de hauteur: ce petit arbre fe multiplie par marcottes & par boutures.

Ainfi les Pommiers en plein vent fe greffent fur les fauvageons arrachés dans les forêts ou élevés de pepins; les Pommiers en buiffon fur le Doucin, & les nains fur le Paradis. Les Pommiers fe plaifent dans les terres qui ont beaucoup de fond & qui font un peu humides.

Ce n'eft point ici le lieu de parler de la taille des Pommiers en buiffon & en efpalier, puifque nous ne faifons qu'effleurer ce qui regarde les vergers.

Les Pommiers sauvages viennent naturellement en ́Canada vers Niagara.

USAGE S.

Toutes les efpeces de Pommiers portent dans le mois de Mai de grandes fleurs, la plupart couleur de rofe, qui font un très-bel effet; ainfi le Pommier à fleur double mis dans les bofquets du printemps.

peut être

Les Pommiers ne peuvent point faire de belles avenues, parce que leurs branches pendent toujours fort bas & interrompent le paffage. On voit néanmoins en Normandie quelques efpeces de Pommiers à cidre qui foutiennent bien leurs branches, & qui ont affez le port des Tilleuls.

On fait que le fruit des Pommiers eft très-utile. Celui des forêts fert à nourrir les bêtes fauves & les porcs. Quantité de pommes qu'on nomme à Couteau, font très-bonnes à manger crues & cuites, à faire des compotes & des confitures. Les

Médecins

Médecins les ordonnent dans les tifanes pour calmer les toux. Les Pommes douces font laxatives, & les Pommes âcres aftringentes. Enfin il y a quantité de Pommes, les unes aigres & fures, les autres âcres, les autres douces, qui fervent à faire du cidre. Pour cela on les écrase fous des meules pofées de champ, à peu près comme celle qui eft représentée ci-après à l'article de l'Olivier; on les paffe enfuite fous de forts preffoirs pour en exprimer le jus, qu'on laiffe fermenter dans de grandes tonnes; & l'on fait ainsi une liqueur qui tient lieu de vin dans les pays où le Raifin ne mûrit pas.

Les Pommes douces font un cidre délicat, agréable à boire, mais qui n'est point de garde. On fait avec les Pommes fures & âcres, du cidre qui fe garde trois & quatre ans. En mêlant ces différents fruits on varie la qualité des cidres; mais ce n'eft pas ici le lieu d'entrer fur cela dans un plus grand détail. Il fuffit de favoir que le fuc des Pommes fermente; qu'en premier lieu il eft mufcide & doux ; puis qu'il devient piquant & vineux: c'eft-là le cidre qu'on boit ordinairement: qu'il devient acide, & alors il tient lieu de vinaigre. En diftillant le cidre on obtient un efprit ardent peu différent de l'efprit-de-vin.

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Le bois des Pommiers fauvageons eft moins dur que celui 'des Poiriers mais il n'a pas une couleur auffi agréable: il est plein, fort doux, très-liant, affez semblable à celui de l'Alizier; il eft recherché par les Menuifiers, & encore plus par les Tourneurs.

Quoique les fleurs des Pommiers paroiffent au printemps; & que les fruits ne mûriffent que dans l'automne, on a représenté dans la planche les fleurs & les fruits mûrs on a auffi affecté d'y repréfenter des Pommes rondes & des Pommes longues.

Tome II

d.

B

B

a

Menifpermum.

d

MENISPERMUM, TOURNEE. & LINN.

L

DESCRIPTION.

E calyce (a) de la fleur du Menifpermum eft compofé de fix petites feuilles ovales & oblongues, qui tombent avant la maturité du fruit; elles recouvrent quatre ou fix pétales (b) oblongs & ovales, creufés en cuilleron, & difpofés en rofe; dans l'intérieur on trouve, ordinairement fix étamines affez courtes. Le piftil (c) eft compofé de trois embryons & d'un pareil nombre de ftyles terminés par des ftigmates obtus. Les ftyles fe renverfent & forment trois angles égaux : les embryons (d) deviennent autant de baies ovales (e) qui contiennent chacune une femence (f) applatie, figurée comme un croiffant.

Le nombre de toutes les parties, de la fructification de cet arbufte eft fujet à varier.

Les fleurs font raffemblées par bouquets.

Cette plante eft farmenteufe: elle n'a point de mains ; mais elle fe roule fur tout ce qu'elle rencontre, & s'éleve très-haut.

Ses feuilles font fimples, affez grandes, prefque rondes, échancrées par les bords portées fur des queues assez lon, gues, & placées alternativement fur les branches.

ESPECES.

1. MENISPERMUM Canadenfe fcandens, umbilicato folio. A&. Acad. R. P.

MENISPERMUM grimpant de Canada, dont la feuille a un um bilic; ou LIERRE DE CANADA.

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