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An. gr. 1154 Heg.

539.

Mircon

de.

par

fon

ter la mort qu'elle avoit meritée
crime. Mais le Perfan Cond-Emir hifto-
rien celebre a comparé la chafteté d'Alan-
coua à celle de la Lune, & aprés avoir
rapporté le fait d'une maniere plus hon-
nête; car il affure que la lumiere entra
dans fa bouche, & defcendit dans fes
flancs, il ajoûte qu'elle enfanta veritable-
ment les trois fils dont elle avoit prédit la
naiffance; & cette prédiction, dit-il, fut
caufe que dans la fuite elle paffa pour une
fainte & pour une Propheteffe.

Il eft conftant que les Mogols confacrerent cette fable. Elle fut tenuë pour un miracle parmi eux, & ils demeurerent perfuadés que Dieu envoyant fa lumiere à Alancoa, n'avoit eu en veuë que de faire naître un jour des defcendans de cette femme un Prince qui vengeât le Ciel des injuftices que les hommes commettoient tous les jours, & ils ont crû que ce Prince étoit Genghizcan.

Ces trois enfans qui furent nommés, Bucan, Bosky & Buzengir ne parurent pas plûtôt dans le monde, que la fuperstition confacra l'impofture d'Alancoüia; pour diftinguer fes trois derniers fils de tous les autres Mogols, on leur donna pour eux & pour leurs fucceffeurs a le fur

a Mot corrompu de Nouranyoun qui fignific enfans de lumiere.

nom de Niron; je dis les trois derniers An. gr. fils, car les autres enfans furent appellés 115 4. Dirlighin, pour marquer qu'ils n'étoient Heg. que des Mogols nez fans miracle.

$49.

Le même Cond-Emir fait defcendre Conde Alancoüa de Noé. a Il dit qu'elle étoit mir. fille de Tchoubinécan dont il fait remon ter les ayeux, Oguz, Caracan, Mogolcan, jufqu'à Turc qui étoit fils de Japhet fils de Noé. Et ce Turc de qui les Turcs prétendent être fortis, fut le premier Roy de la Tartarie Orientale, dans le tems de Cay merres premier Roy de Perfe.

Lov Enfin Ginghizcan, fuivant le rapport Fadlal de Fadlallah qui a écrit la vie de ce Prin- lah. ce, eut pour pere Pifouca Behader, & pour ayeul Purtan fils de Cabalcan. Celui-ci fortit de Tumenécan fils de Baïfancourcan, dont le pere fe nommoit Caïducan. Ce dernier étoit fils de Toutomitencan, qui eut pour pere Boucacan fils de Buzengir furnommé le Jufte.

Entre ces Princes il y en a trois parti- Bin Ab culierement qui fe font rendus recomman- dallatif dables: Buzengir par mille vertus & par

a Turc fils de Japhet fucceda à fon pere, les Turcs l'appellent fils de Japhet, ce fut le premier des Rois Turcs; comme l'on donne à Kayoumerres la qualité de premier Roy de Perfe.

Heg.

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An. gr. la qualité de Roy de Cotan : Cabalcan en 1154 fe faifant admirer de toute l'Afie par fon courage Et Pifouca : pere de Genghizcan pour avoir foûmis à fon obéïffance la plûpart des Chefs des Nations Mogoles, avec plufieurs Souverains de Caracatay qui troubloient fon repos. Il les vainquit malgré les fecours qu'ils recevoient fouvent du Roy de la Chine Septentrionale ou du Catay. Le dernier combat que Pifouca donna avant la naiffance de Genghizcan fut contre la Nation de Soumogol, qu'on appelloit aufli Tatar; pour fe venger d'une infulte qu'il en avoit reçûë, il fit marcher fes troupes vers leurs frontieres. Il entra dans leur païs, & le pilla. Temugincan General de plufieurs Hordes, vint pour l'en chaffer; mais Pifouca alla au devant de lui, le mit en déroute aprés une fanglante bataille, & revint glorieux dans I'Yeca Mogol dans une maifon de plaifance appellée Dilon Yldac, où il faifoit fa demeure ordinaire.

Conde

mir.

Pour éternifer le fouvenir de cette victoire, il donna le nom du Can qu'il venoit de vaincre à un enfant, dont a accou

a Naiffance de Genghizcan l'an de grace 1154. pendant le regue de Louis VII. Roy de France, & cette année étoit l'an du pourceau du Calendrier Mogol,

cha

cha peu de tems aprés Olon Ayxé la pre- An. gr. miere de fes femmes. Il l'appella Temu- 11 S 4. gin. a Comme on trouva du fang caillé Heg. dans les mains de l'enfant, b Pifouca fut +9. étonné de cet accident qui lui parut fort de. extraordinaire, & confulta felon la coû- Texeira: tume des Mogols les Aftrologues & les

Devins. Mais il ne fut

pas content

Mircon

de Mircon

leurs conjectures, & Soughoudgin son de. parent & fon premier Miniftre, d homme Conded'une grande capacité, fort entendu dans mir. le métier de la guerre, & qui avoit acquis beaucoup d'experience dans la Chine où il avoit demeuré long-tems; Soughoudgin, dis-je, fut le feul qui fatisfit le Can Mogo!; e il lui dit que comme l'Etoile de fon fils marquoit qu'il auroit un grand nombre d'Ennemis à combattre ; le fang qu'on avoit vû dans ses mains faifoit connoître qu'il teindroit les campagnes de leur fang & les va incroit tous: Qu'il deviendroit en peu de tems Grand Can de

a Cadrikhun fefurdé Dermucht Dacht. bIl fut nommé d'abord Temugin.

c Genguizcan Hijo de Suk k Badur nacio corriendo elano dela Hyxara s 46. d Pifouca le nomma Temugin.

e Quando Chinguizcau nacio,truxo en fus dos manos à pretado en cada una dellas un poco de Sangre que fue cierto pronoftico de fu crueldad.

B

Texeira.

An gr 1154 Heg.

$49.

demir. ››

رو

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tous les Scythes, a parce que la maifon de fa nativité dans fon horofcope étoit la balance, qui eft un figne Aërien, & que les fept Planettes étoient dans ce figne.

En effet, les Auteurs Orientaux difent Con-,, : dans leur ftile figuré que l'air ou le vent impetueux de fa rigueur fouffla fi violem"ment dans l'Afie au tems de fa puiffance, que plufieurs milliers de peuples en furent exterminés. Cette prédiction plut à Pifcoua. Il en conçut une efperance d'autant plus grande, qu'il crut remarquer fur le vifage de fon fils Temugin toutes les marques d'un naturel heroïque. Il ne fe trompa point dans fa conjecture; ce jeune Prince avoit à peine neuf ans, qu'il ne vouloit p'us s'appliquer à d'autre exercice qu'à celui des armes.

Aboul

Gayr.

Le Miniftre Soughoudgin mourut vers ce tems-là; b mais il laiffa un fils nommé Carafchar Nevian, qui étoit un fort habile homme. Pifouca le choifit pour élever Temugin, & la fuite a fait voir qu'il n'avoit pas fait un mauvais choix. Cependant Pifouca vit troubler le cours de

a Son horoicope étoit la Balance, mailon aërienne, & les fept Planettes fe trouvoient dans. cette maison.

b Voyant en fon fils une ame heroïque, il lui donna auffi un Atabec ou Gouverneur de haute qualité,

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