AVANT-PROP O S. ARIS RISTOPHANE á intitulé cette Comédie Akharnés, c'est-à-dire les Akharniens, par rapport, fur-tout, à fon principal Perfonnage, Dicaopolis, qu'il suppose être du bourg d'Akharne, auprès d'Athènes. Comme on étoit alors en guerre, Dicaopolis eft cenfé s'être retiré après l'époque des vendanges à Athènes même, avec fa femme, fa fille, & tout fon monde, pour les fouftraire aux infultes de l'ennemi qui ravageoit encore la campagne. Auffi le Chœur auquel il a affaire, eft-il compofé de Vieillards Akharniens dont les Lacédémoniens ont brûlé les vignes. C'est pourquoi, furieux de cet outrage, ils veulent lapider quiconque parle de trève. Ariftophane compose ainfi fon Chœur d'une fimple portion de Tribu, & de vieux radoteurs, pour jetter du ridicule fur ceux qui fe montroient contraires à la paix : & il ne suppose dans cette portion de Tribu, qu'un feul homme fenfé, qui eft Dicaopolis, celui qui défire que la paix se fasse. Cette Pièce fut jouée la feptième année de la Guerre du Péloponèfe, aux Fêtes Lénéennes (ou de Backhus Lénéen,) la quatrième année de la LXXXVIIIe Olympiade. Les Athéniens goûtèrent fingulièment cette Comédie, l'une des plus gaies de tout le Théâtre d'Ariftophane. Ils la couronnèrent; & notre Poète, cette fois-ci, l'emporta sur tous ses rivaux, même fur Eupolis & Cratinus. Mais il n'eut pas l'avan |