foufre pour certaines expériences d'Electricité, & que la manière de les faire tourner pour les frotter plus commodément, ait été publiée & pratiquée en certains cas il y a trèslong-tems, on n'employoit cependant prefque jamais que le tube pour communiquer l'Electricité aux autres Corps, ou pour éprouver les autres effets de cette vertu: mais on fe fatigue beaucoup à frotter un tube; & quelque ardeur que l'ont ait pour les expériences & pour les découvertes; il eft difficile de foutenir long-temps cet exercice. Il y a environ quatorze ans que M. Boze, Profeffeur de Phyfique à Wittem berg, effaya de fubftituer au tube un globe de verre que l'on fait tourner fur fon axe, & que l'on frotte bien plus commodément, en y tenant feulement les mains appliquées: en généralisant ainfi cette façon d'électrifer le verre; qu'on avoit bornée jufqualors à quelques ufages particu liers, cet habile Phyficien à trouvé & pour lui & pour ceux qui l'ont imité depuis, un moyen sûr non feulement d'opérer avec facilité, mais en

core de pouffer les effets beaucoup au-delà de ce qu'on avoit pû faire avec le tube.

verre.

Ce que j'ai dit ci-deffus touchant Qualités & la qualité du verre dont on fait les dimenfions tubes, doit s'entendre auffi de ce- du globe de lui qui fervira à former des globes: le cryftal vaut mieux que le verre blanc commun; mais le verre à bouteille qui eft doux & bien affiné réuffit parfaitement.

Il arrive fouvent que les globes de verre dont on commence à faire ufage, font très-difficiles à élearifer; mais c'eft un fait conftant, qu'ils fe façonnent à force d'être frottés; j'en ai vû plufieurs qui ne donnoient d'abord prefque aucun figne d'Electricité, & qui font devenus excellens par la fuite: cette fingularité fe remarque principlement à l'égard de notre verre blanc des petites Verreries; c'eft-à-dire, de celui qui eft le plus commun.

Qant aux dimensions des globes, ils font d'une bonne grandeur quand ils ont environ un pied de diamétre il vaudroit mieux qu'ils euffent quelques pouces au-deffus, que quelques pouces au-deffous de cette me

fure; mais je ne crois pas qu'il fût fort avantageux de les avoir beaucoup plus gros.

Une chofe qui eft bien plus effentielle, c'eft une certaine épaiffeur, comme, d'une ligne & demie au moins, & autant uniforme qu'il est poffible: outre que cette condition met le vaiffeau en état de réfifter davantage à la preffion de celui qui le frotte, il n'eft pas douteux (& je m'en fuis affûré par des obfervations bien conftantes) que l'Electricité d'un verre épais eft fenfiblement plus forte & plus durable que celle d'un verre plus mince.

La figure fphérique n'eft point ab folument néceffaire; elle n'eft pas même préférable à une autre forme, finon peut-être parce qu'on la fait aifément prendre au verre en le foufflant; il eft également bon que ce foit un fphéroïde allongé ou applati, pourvû que la partie la plus élevée que l'on frotte, foit affez réguliérement arrondie pour faciliter le frottement; il est même d'ufage dans prefque toute l'Allemagne, & dans l'Italie, où l'on fait préfentement ces

fortes d'expériences avec fuccès d'employer des vaiffeaux cylindri- •

ques.

le

Le globe que l'on veut électrifer, Maniere dont doit tourner entre deux pointes det globe doit être garni fer ou d'acier, comme les ouvrages pour tournes, qui fe font au tour; pour cet effet il faut qu'à l'un de fes deux poles il ait une poulie de bois, dont la gorge puiffe recevoir la corde d'une roue à peu près femblable à celle des Cordiers, ou à celle des Couteliers; & qu'à l'autre pole il foit garni d'un morceau de bois propre à recevoir la pointe du tour.

Il feroit plus sûr & plus avantageux que le globe eût fes deux poles ouverts en forme de goulots, ou qu'au moins en ayant indifpenfablement un de la forte, par la façon dont on a coutume de le former, il eût à l'autre une petite maffe de verre pour recevoir un morceau de bois creufé qu'on y attacheroit ; mais quoique ce ne foit qu'une bagatelle, l'expérience de quinze années m'a fait connoître qu'on a de la peine à tirer de telles piéces bien faites des Verreries, où l'on ne peut fe faire entendre que par des mo

déles qu'on envoie, & où les Ouvriers routinés à une forte d'ouvrage, ne peuvent ou ne veulent pas s'appliquer à ces effais, qui ne leur préfentent qu'un intérêt léger & paffager.

&

Ainfi pour éviter ces difficultés pour s'accommoder des chofes qui font de pratique ordinaire, on peut prendre tout fimplement un ballon, de ceux qui fervent de récipient dans les laboratoires de Chymie, en choififfant le plus épais: & on le garnira de la maniere qui fuit, après en avoir coupé le col, de telle forte qu'il n'ait plus que trois ou quatre pouces de longueur.

Ayez une poulie A, fig. 1. de 4. 5 pouces de diamétre, qui tienne à un morceau de bois creufé pour recevoir le col du ballon B, auquel vous le fixerez avec un maftic fait de poix noire, mêlée avec un peu de cire & de la cendre tamisée.

Il eft bon qu'au centre de la poufie il y ait un trou qui communique avec l'intérieur du ballon, & qui fe ferme avec un bouchon à vis C, de bois dur ou de buis, dans le centre