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le tube ou dans le globe de verre dont on s'eft fervi pour opérer cette communication. C'est donc une efpéce de mouvement qui croît en fe communiquant, comme celui du feu qui n'eft encore expliqué que par des hypothefes, mais que l'on peut comparer à l'Electricité, en ce qu'il n'eft, felon toute apparence. qu'une autre modification du même élément 32.

DIXIE ME FAIT.

Une légére humidité empêche qu'un corps ne s'électrife, ou affoiblit les effets de l'Electricité; cependant l'eau s'électrife, & une corde mouillée mieux que celle qui eft bien féche.

EXPLICATION.

Une maffe d'eau pure eft un corps qui contient comme les autres la matiére électrique dans fes pores"; & cette matiére peut s'y mouvoir librement, parce que l'eau eft d'une nature toutà-fait différente des gommes, du foufre, des réfines, &c. qui font les corps reconnus pour être contraires à la tranfmiffion de l'Electricité ""; mais il

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n'en eft pas de même des parties humides qui viennent de l'atmosphere, ou des corps animés qui tranfpirent beaucoup; fouvent c'eft moins de l'eau, qu'un mélange d'exhalaifons graffes, fulphureufes, falines, &c. & par conféquent d'une nature trèspropre à arrêter ou à ralentir les mouvemens de la matiére électrique.

D'ailleurs on peut croire auffi que les particules d'une vapeur extrêmement fubtilifée, font capables de boucher & d'empâter, pour ainsi dire, les pores du corps qu'on veut électrifer; & c'eft peut-être pour cette raifon que l'Electricité a peine à réuffir pendant les grandes chaleurs, lorf que l'air eft chargé d'une grande quantité de vapeurs & d'exhalaisons, mais différentes de celles qui regnent en d'autres faifons, en ce qu'elles font extrêmement divifées.

PHENOMENES

DE LA SECONDE CLASSE:

PREMIER FAIT.

A L'extrémité d'une barre de fer,

ou au bout du doigt d'une perfonne qu'on électrife fortement & de fuite, il paroît communément un bouquet ou une aigrette de rayons emflammés ou lumineux, qu'on entend bruir fourdement, & qui fait fur la peau une impreffion affez femblable à celle d'un fouffle léger.

EXPLICATION.

Je confidére chaque particule de matiére électrique,comme une petite portion de feu élémentaire, enveloppée de quelque matiére graffe, faline, ou fulphureufe", qui la contient & qui s'oppofe à fon expanfion. Lorfque cette matiére qui s'élance hors du corps électrifé, rencontre celle qui vient la remplacer ; fi la viteffe refpective entre les deux eft affez grande, le choc brise les envelopes; & le feu

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devenu libre de fes liens éclate de toutes parts, & anime du même mouvement les parties femblables qui font contigues, à peu près, comme un grain de poudre enflammé en allume plufieurs autres placés de fuite.

Ces particules de matiére électrique qui s'allument en s'entrechoquant, & que l'inflammation rend visibles, doivent paroître rangées dans l'ordre qu'elles ont en fortant du corps électrifé; or, la matiére effluente s'élance toûjours en forme d'aigrette on de bouquets épanouis. 24 & 25.

Si l'inflammation de la matiére électrique vient de la collifion des parties qui vont en fens contraires, & de l'éclat fubit qui s'enfuit, &c. comme il y a tout lieu de le penser, nous ne devons pas chercher ailleurs la caufe de ce petit bruit qu'on entend quand on apperçoit les aigrettes lumineuses; car tout corps qui éclatte fubitement, frappe & fait retentir l'air qui l'environne, plus ou moins fort, fuivant la grandeur de fon volume, & la promptitude de fon expansion.

Enfin le fouffle léger qu'on fent fur la peau quand on préfente le vifage ou le revers de la main, aux bouquets lumineux,eft l'effet naturel & ordinaire d'un fluide qui a un courant déterminé, & qui fe meut avec une vitesse fenfible or, cette matiére qui brille au bout d'une barre de fer électrifée, vient évidemment de l'intérieur de cette barre, &fe porte progreffivement aux environs. jufqu'à une certaine distance ".

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On dira peut-être, qu'une matiére enflammée devroit être brulante ou chaude au moins; au lieu que les aigrettes lumineufes dont il eft ici question, ne font fentir qu'un foufle dont le fentiment tient moins de la chaleur que du frais.

Mais ne fçait-on pas que les idées de chaud & de froid font relatives à nos fens; & que ce que nous appellons frais, n'est autre chofe qu'une chaleur très-tempérée, & un peu moindre que celle de notre état ordinaire ? ne fçait-on pas auffi que les matiéres les plus légeres, les plus raréfiées, s'embrafent le plus aifément, c'éft-à-dire, qu'elles s'enflamment par un dégré de chaleur,

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