pas qu'on doive négliger de les renà faire tourner plusieurs

dre propres globes en même

temps.

Il y a auffi des experiences d'Ele Aricité à faire dans le vuide: voici de quelle maniere on peut s'y prendre pour les exécuter.

lectrifer dans

Sur la platine d'une machine pneu- Maniere d'ématique on établit folidement une le vuide. efpéce de pince à reffort, dont les branches qui finiffent en forme de palettes un peu concaves, font garnies d'étoffe ou de papier gris, & furmontées d'une petite frange de foie fort claire & un peu longue. On couvre cette pince d'un récipient, dont on cimente le bord avec de la cire mêlée de térébenthine pour éviter l'humidité qu'on auroit à craindre avec des cuirs mouillés; ce récipient eft ouvert en fa partie fuperieure en forme de goulot, & garni d'une virolle de cuivre, entre le couvercle & le fond de laquelle il y a plufieurs rondelles de cuirs gras. Le tout eft traverfé par une tige de métal bien cylindrique & bien unie, qui peut gliffer felon fa longueur & tourner dans les cuirs, fans que l'air

puiffe paffer du dehors au-dedans du vaiffeau. Au bout de cette tige qui fe trouve dans le récipient, on fixe une boule de foufre, de cire d'Efpagne, ou d'ambre, ou bien on y attache un petit globle de verre que l'on fait embraffer par les deux coquilles ou palettes de la pince à reffort. A l'autre bout de la tige on fixe une bobine de bois, fur laquelle on fait tourner deux fois la corde d'un archet; & par ce moyen il eft aisé de faire frotter autant qu'on le veut la boule de verre ou de foufre, &c. dans la pince garnie. Voy. la fig. 8.

Si lon avoit une machine pneumatique femblable à celles dont je me fers * qui font afforties d'un rouet, & que j'ai décrites dans les Mémoires de l'Academie (a); on feroit ces fortes d'experiences plus commodément qu'avec un archet, qu'on ne peut guere faire aller & ve nir fans ébranler la machine.

Quand la boule aura tourné quelque tems dans la pince, affez pour faire croire qu'elle a été fuffifamment

Leçons de Phyf. T. III. x. Leçon pl. 5. (a) Mem. de l'Acad. des Sc. 1740. p. 385. & S1

frottée, on foulévera la tige qui la porte, pour la dégager de la pince; & en l'arrêtant auprès de la petite frange, on verra fi elle en attire ou fi elle en repouffe les fils, ce qui prouvera qu'elle eft électrique.

On pourra fuivant les différentes vûes que l'on aura, faire précéder l'évacuation de l'air, ou le frottement du corps que l'on veut effayer d'électrifer.

l'on

Le petit globe de verre que deftine à ces expériences, peut auffi être garni d'un robinet bien exact, pour l'appliquer lui-même à la machine pneumatique, & le tenir vuide d'air; car il y aura telle occafion où l'on fera bien aife de comparer les effets de ce petit globe évacué ou plein dans le vuide & dans l'air condenfé.

denfé

On feroit peut-être bien aife auffi Maniere d'éd'effayer de frotter un globe plein letrifer un d'air condenfé; cette épreuve fera l'air eft con plus difficile à faire avec exactitude, & de maniere qu'on puiffe en conclure quelque chofe de certain; car il ne fuffira pas d'y faire entrer de l'air à force avec une pompe foulan

te,

comme on pourroit le croire; les vapeurs graffes & l'humidité d'un air qui a paffé ainfi par une pompe, jetteroit bien de l'incertitude fur le réfultat de l'experience. Feu M. Dufay, pour éviter cet inconvénient, a condenfé l'air d'un tube en l'adaptant à un gros éolipyle qui ne contenoit que de l'air, & qu'il faifoit chauffer fortement: par ce procédé qui eft ingénieux, il a fans doute condensé l'air du tube; mais n'y a t-il fait entrer aucune exhalaison ou vapeur, capable de caufer ou de partager l'effet qu'il a attribué à la feule condenfation de l'air? c'eft ce dont on pourroit douter.

Support pour foutenir les

veut électri

Un corps que l'on veut électrifer corps qu'on par communication, doit être isolé, fer, ou comme tel, c'est-à-dire, qu'il faut le foutenir avec des fupports qui ne partagent que très-peu ou point fon Electricité, & qui ne la tranfmettent pas aux autres corps qui font dans le voifinage. On a appris de l'expérience que le foufre, la foie, la réfine, la poix, & généralement tout ce qui s'électrife aifément en frottant, eft très-propre à cet effet ; ainfi

l'on choifit de ces matieres celle qui convient le mieux, fuivant le poids, la figure, ou les autres qualités du corps que l'on veut foutenir.

Un homme, par exemple, peut fe tenir de bout fur un gâteau de réfine, de foufre ou de poix, de cire, &c. & l'on peut choifir indifféremment celle de ces matieres qui coûtera le moins, ou qu'on fera le plus à portée de fe procurer, felon la circonftance du temps ou du lieu: ou bien la perfonne peut être affife ou couchée fur une planche fufpendue avec des cordons de foie ou de crin attachés au plancher: de l'une ou de l'autre façon, on l'électrifera en lui faifant approcher de fort près la main, du globe que l'on frotte, ou bien en paffant près de fon corps, en quelque endroit que ce foit, un tube nouvellement frotté.

Le feu P. Gordon Bénédictin Ecoffois, & Profeffeur de Philofophie à Erford, a fait imprimer il y a dix ans un petit Ouvrage *, dans lequel on trouve la defcription de quel

* Phænomena Electricitatis expofita ab An drea Gordon, &c.