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SIXIEME EXPERIENCE.

Une verge de fer, ou une corde électrifée ceffe de l'être ordinairement quand on y touche avec la main, ou avec tout autre corps non électrique.

Il en eft de même d'un homme à qui l'on a communiqué l'Ele&ricité, à moins qu'on ne répare cette vertu à mesure qu'il la perd, comme il arrive quand il la reçoit d'un globe que l'on continue de frotter.

Cependant il s'eft trouvé des cas où un homme étoit tellement électrifé, qu'il ne ceffa point de l'être quoiqu'il defcendît un inftant du gâteau de réfine fur lequel il étoit monté; ou quoiqu'il touchât avec fa main, ou avec fon pied, des corps qui n'étoient point électriques.

J'ai obfervé auffi plufieurs fois qu'une barre de fer qui pefoit quatre-vingt livres, & qui avoit été longtems & fortement électrisée, pouvoit être touchée plus de quinze fois fans perdre toute fa vertu.

SEPTIEMB

SEPTIEME

EXPERIENCE,

Ayant électrifé une cucurbite de verre à demi pleine d'eau, en fuivant le procédé qui est décrit dans la feconde Question, fig. 10. je trouvai & la liqueur & le vafe encore électriques trente-fix heures après; quoique je l'euffe beaucoup manié,& que je l'euffe laiffé fur une table qui n'étoit point ifolée.

Réponse à la cinquieme Queftion. peut conclure: 1°. Que l'Electricité n'e ft point un état permanent; qu'elle s'affoiblit & qu'elle ceffe d'elle-même après un certain temps, fuivant le dégré de force qu'on lui fait prendre, & la nature des matieres dans lesquelles on la fait naître.

De tous ces faits on

2°. Qu'un Corps électrifé perd communément toute fa vertu par l'attouchement de ceux qui ne le font pas.

3°. Que dans le cas d'une forte Electricité, ces attouchemens ne font que diminuer la vertu du Corps électrifé; & ne la lui font perdre en

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tiérement qu'après un efpace de temps qui peut être affez confidérable.

VI. QUESTION.

L'Electricité eft-elle une qualité abftraite, ou l'action de quelque matiere invisible qui foit en mouvement autour du Corps électrifé?

PREMIERE EXPERIENCE.

Quand on approche le vifage, ou le revers de la main, à cinq ou fix pouces de distance d'un tube de verre ou d'un globe électrifé, on fent des attouchemens affez femblables à ceux d'une toile d'araignée qu'on rencontreroit flottante en l'air.

SECONDE EXPERIENCE. Ayant fortement électrifé une groffe barre de fer, je reffentois tout autour d'elle une impreffion, que l'on pouvoit comparer à celle d'un duvet de plume, ou d'une enveloppe de cotton légérement cardé; & de l'extrémité de cette barre il partoit un fouffle qui faifoit onduler les li◄

queurs qu'on y préfentoit, & qu'on reffentoit très-fenfiblement à douze ou quinze pouces de distance.

TROISIEME EXPERIENCE,

Si l'on paffe brufquement le revers de la main le long d'un tube de verre nouvellement frotté, on entend un pétillement qui reffemble au bruit que fait un peigne fin, quand on paffe le bout du doigt d'un bout à l'autre fur l'extrémité de fes dents.

QUATRIEME EXPERIENCE.

Un Corps fortement électrifé par communication étincelle de toutes parts quand on en approche de fort près le doigt, ou un autre corps non électrique; & ces étincelles font fenfiblés jufqu'à la douleur.

CINQUIEME EXPERIENCE.

Si l'on porte le nés vers l'extrémité d'une barre de métal qu'on élearife par le moyen du globe de verre, on fent une odeur qui tient de celle du phosphore d'urine, & un peu de celle de l'ail,

SIXIEME EXPERIENCE.

Un tube fortement frotté dans un lieu obscur répand des taches lumineufes fur les Corps non électrifés, qui l'environnent à une petite distance

Réponse à la fixieme Question.

Il est donc de toute évidence que les attractions, répulfions, & autres phénomenes électriques, font les effets d'un fluide fubtil, qui fe meut autour du corps que l'on a électrifé, & qui étend fon action à une diftance plus ou moins grande felon le dégré de force qu'on lui a fait prendre. Car une fubftance qui touche que l'on entend agir, qui fe rend vifible en certains cas & qui a de l'odeur, peut-elle être autre chofe qu'une matiere en mouvement?

VII. QUESTION.

Ce Fluide qui eft en mouvement autour du Corps électrifé ne feroit-ce point l'air de l'athmosphere, agité d'une certaine façon par le Corps que l'on a frotté ?

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