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lectrique) demeure couverte d'une pouffiere impalpable; fi ces dernie res particules qui font comme adhérentes au fer (& d'autres effets femblables que j'ai rapportés cideffus) me défignent l'action d'une matiére qui vient au Corps électrifé , comme celles qui s'envolent me font connoître l'effort d'une matiere qui fort.: en comparant le nombre des parties reftantes avec celui des parties qui font emportées, j'ai tout lieu de croire que les filets de ce fluide invifible, qui tendent au Corps électrifé, furpaffent de beaucoup en nombre ceux qui émanent de ce même corps.

Réponse à la dixieme Question.

Cette obfervation nous difpofe donc à penfer, que les pores par lefquels la matiére électrique s'élance du Corps électrifé, ne font pas en auffi grand nombre que ceux par lefquels elle y rentre. Cette propofition fera confirmée par les faits que nous rapporterons dans la Queftion fuivante.

XI. QUESTION.

Chaque pore du Corps électrisé par où la matiere électrique s'élance, ne fournitil qu'un rayon; ou ce rayon fe divife-t-il en plufieurs?

Pour être en état de répondre à cette question d'une maniere décifive, tâchons de rendre visibles ces émanacions dont nous ne connoiffons encore l'existence que par leurs effets; rendons - les lumineuses, & alors l'oeil le moins attentif fera frappé de leur forme & des mouvemens qu'elles affectent,

PREMIERE EXPERIENCE. Electrifez dans un lieu obfcur par le moyen du globe de verre, une verge de fer qui ait deux ou trois pieds de longueur, & trois ou quatre lignes d'épaiffeur; tant que vous continuerez d'électrifer, vous verrez fortir par le bout de cette verge le plus éloigné du globe, une ou plufieurs aigrettes de matiere enflammée, dont les rayons partant d'un point, affectent toujours une trèsgrande divergence entre eux,

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SECONDE EXPERIENCE.

Répandez un grand nombre de groffes gouttes d'eau fur cette barre de fer que je fuppofe fufpendue horizontalement ; & pendant qu'on l'électrifera, paffez le plat de la main à quelques pouces de distance audeffus, au-deffous, ou à côté; de toutes les gouttes d'eau vous verrez fortir autant d'aigrettes lumineuses femblables à celles dont on vient de parler,

TROISIEME EXPERIENCE.

Au lieu de gouttes d'eau, mettez fur la barre de fer des petits tas de quelque pouffiere, ou de tabac rapé; dans le moment que le fer devient électrique, la pouffiere s'envole; mais vous obferverez qu'elle s'éleve toujours en forme de gerbe, & qu'elle repréfente en grand l'aigrette de matiere électrique dont elle fuit vraisemblablement l'impulfion.

QUATRIEME EXPERIENCE,
Qu'on électrife un homme qui foit

debout fur un gâteau de réfine; que cet homme présente le bout de fon doigt à quelques pouces de diftance, vis-à-vis la main nue ou le vifage d'une autre perfonne non-électrique,tou jours dans un lieu obfcur. On verra au bout du doigt de cet homme électrifé, une belle gerbe de matiere enflammée, encore plus grande & plus brillante que celle qu'on voit au bout de la verge de fer. Cette expérience demande une électricité continue & un peu forte; ce qui ne peut fe faire qu'avec le globe de verre. CINQUIEME EXPERIENCE.

Si vous placez au bout de la verge de fer, ou fur la main de la perfonne qu'on électrife, un petit vafe plein d'eau qui s'écoule goutte à goutte par le moyen d'un petit fiphon, ou autrement; ce vafe électrifé par communication,aura un écoulement continu, & cet écoulement fe divisera en plufieurs petits jets divergens, comme ceux que forme un arrofoir,

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Réponse à la onzieme Question.

Toutes ces expériences nous font

voir, 1°. que la matiere électrique fort du corps électrisé en forme de bouquets ou d'aigrettes, dont lest rayons divergent beaucoup entre

eux,

2°. Qu'elle s'élance avec la même forme des endroits même où elle demeure invisible, puifque cette forme eft représentée par le mouvement imprimé à la pouffiere qu'on répand fur la barre de fer, & à l'eau qui s'écoule du vase.

3°. Que les bouquets ou aigrettes de matiere électrique s'élancent par des affez diftans les uns pores des autres, comme on peut le voir par l'expérience de la barre de fer couverte de gouttes d'eau.

Par cette troifiéme conféquence, je ne prétens point dire qu'il n'y ait d'aigrettes que celles qui s'enflamment & que l'on voit; je pense au contraire qu'il y en a beaucoup d'autres qui demeurent invisibles, parce qu'elles ne font point animées d'un degré de mouvement affez confidérable pour les faire briller aux yeux Je conviendrai encore volontiers dans le nombre des pores par

que

lefquels

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