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lefquels la matiere électrique fort du corps électrifé, il peut y en avoir plufieurs qui ne fourniffent que des jets fimples, ou divifés en un trèspetit nombre de filets ou rayons affez différents de ces bouquets épanouis qu'on voit au bout de la barre de fer.

Enfin j'imagine auffi que la matiere électrique ne s'élance pas toujours par les mêmes endroits du Corps électrifé, mais qu'elle fe fait jour tantôt par celui-ci, tantôt par celui-là, fuivant que certaines circonftances favorifent plus ou moins fon mouvement ou fes éruptions: comme un fluide forcé qui s'élance à travers le tiffu d'une enveloppe, & dont les jets s'épanouiffent en fortant, foit par la difpofition des trous qui leur donnent paffage, foit pard es obftacles qu'ils rencontrent immédiatement après leur fortie. (a)

(a) J'ai prouvé depuis la premiere Edition de cet Ouvrage, dans mes Recherches fur les caufes particulieres des Then. Elect. pag 248. que la matiere élect. prend la forme d'aigret tes à caufe de la réfistance de l'air qu'elle ren contre en fortant.

H

La fig. 11. représente une barre de fer électrifée, hériffée de la matiere électrique qui en fort: c'est l'idée que je m'en fuis faite après une longue fuite d'expériences & d'obfervations réfléchies; & ce qui m'enhardit à l'expofer ici, c'eft qu'elle a été adoptée par les perfonnes qui ont le plus travaillé fur cette matiere.

COROLLAIR E.

Si la matiere effluente (a) s'élance par des pores plus rares que ceux par où rentre la matiere affluente, comme il y a lieu de le penser après les expériences rapportées dans cette question & dans la précédente, il s'enfuit que celle-ci a moins de vîteffe que celle là; puifqu'en fuppofant que l'une ne fait que remplacer l'autre, dans un tems donné il passe de la premiere par un plus petit nombre de pores, une quantité égale à ce qui rentre de la derniere par un plus grand nombre de paffages.

(a` J'appelle matiere effluente, celle qui s'élance en forme d'aigrettes du dedans au dehors du corps électrifé; & je nomme matiere affluente, celle qui vient de toutes parts à ce même corps tant que dure fön Electricité.

XII. QUESTION. La matiere électrique qui porte fes impreffions à plufieurs pieds de diftance du corps électrife, & qui demeure invisible, eft-elle la même que celle qui paroît en forme d'aigrettes lumineuses à la fur face ou aux angles de ce même corps?

OBSERVATION.

Les aigrettes lumineufes font fue la peau une impreffion tout-à-fait femblable à celle qu'on reffent quand on approche le vifage ou la main d'un corps fortement électrifé, qui ne jette point de lumiere; de forte qu'un aveugle à qui l'on feroit faire cette épreuve, ne pourroit point dire avec certitude, fi ce qu'il reffènt vient ou d'une aigrette enflammée, ou d'une matiere que les yeux n'apperçoivent point.

PREMIERE

EXPERIENCE.

Electrifez fortement une barre de fer, de façon qu'il paroiffe au bout une ou plufieurs aigrettes lumineufes, fig. 11. préfentez le vifage ou le revers de la main à cinq ou fix pou

ces de diftance, vis-à-vis de cette aigrette enflammée.

Vous reffentirez un petit foufle qui augmentera ou qui s'affoiblira felon que cette aigrette lumineufe deviendra plus ou moins forte, ou que vous en approcherez à une plus ou moins grande distance.

Quelquefois ce petit vent fe fait fentir fans que l'aigrette paroiffe ; mais il devient toujours plus fort qu'il n'étoit dès qu'elle vient à briller; ce qui prouve affez clairement que cette lumiere qu'on apperçoit, vient feulement d'une plus grande activité dans la même matiere.

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SECONDE EXPERIENCE. Ayant électrifé une barre de fer dont le bout faifoit une aigrette lumineuse dans un lieu obfcur, j'en ai fait approcher à deux pieds de diftance, vis-à-vis l'aigrette, une perfonne qui étoit vêtue d'une étoffe tiffue d'argent, & j'ai remarqué bien des fois fur cette étoffe des taches de feu, qui me sembloient être l'extrémité des rayons prolongés de l'aigrette, dont la lumiere étoit rani

mée par

la rencontre d'un corps vivant couvert d'un tiffu métallique. On aura lieu de voir bien-tôt comment cette circonftance peut ranimer la lumiere de ces rayons prolongés & éteints.

TROISIEME EXPERIENCE.

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Pour fçavoir fi ces taches de feu étoient véritablement les extrémités ranimées des rayons prolongés de l'aigrette, j'ai fait approcher à plufieurs fois, & de plus en plus, la perfonne fur qui elles paroiffoient, & j'ai vu que ces taches s'approchoient auffi les unes des autres; ce qui devoit arriver fi elles étoient caufées, comme je le penfois, par des rayons divergens.

Cette expérience ne réuffit pas également avec toutes fortes d'étoffes d'or ou d'argent; celles dont le tissu eft uniforme, & dans lesquelles on a employé le métal trait, valent mieux que les autres: les moires. doivent être choifies par préférence. Réponse à la douzieme Question.

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