viendrai de bonne foi que je me fuis trompé.

Des trois parties qui compofent cet ouvrage, la premiere m'a été demandée avec empreffement par des Profeffeurs de Province, & par d'autres perfonnes à qui une louable curiosité de connoître par elles-mêmes les phénomenes électriques, ou le deffein de tenter de nouvelles recherches, a fait fouhaiter qu'on les mît au fait des procédés, & qu'on leur indiquât les préparations néceffaires pour opérer commodément & avec fuccès. J'ai répondu pendant un certain tems par des mémoires manufcrits aux queftions qu'on me faifoit, & aux éclairciffemens qu'on me prioit de donner: mais les lettres fe font multipliées à mesure que l'Electricité eft devenue plus célébre; & ce commerce prenoit trop fur mes autres occupations :

j'ai été obligé d'avoir recours à

la preffe. J'ai fupprimé dans cette inftruction tout ce qui m'a paru minutie, pour me renfermer dans le néceffaire; je fuis prefque fûr qu'on s'en contentera, parce qu'a vant l'impreffion je l'ai envoyée à un grand nombre de perfonnes, qui n'ont pas eu befoin d'autres fecours pour fe mettre en état de répéter toutes les expériences .connues & pour en faire un grand nombre de nouvelles.

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La feconde partie contient des questions que je me suis faites à moi-même à mesure que j'ai avancé dans la connoiffance des phénomenes électriques. Bien réfolu de ne rien décider que fur la foi de l'expérience, j'ai raffemblé fur chaque queftion les faits qui m'ont paru les plus propres à la décider: fi j'ai prononcé en conféquence des résultats, j'ai

laiffé fous les

yeux du Lecteur les piéces fur lesquelles j'ai fondé mes jugemens; il en pourra faire la révision, & juger à fon tour du parti que j'ai pris fur chaque queftion.

On ne doit donc pas s'attendre 'de trouver ici une narration complette de tous les faits qui concernent l'Electricité, mais feulement un choix des phénomenes les plus confidérables, les plus certains, & qui ont paru les plus propres à jetter du jour fur les queftions propofées; les autres ont été renvoyés à la troifiéme partie, ou jugés inutiles relativement au deffein de cet Ouvrage. Mais on peut être bien affuré que de tous ceux que j'ai cités, il n'en eft aucun que je n'aie vû & répété moi-même plusieurs fois & que je n'aie manié de toutes les façons que j'ai pû imaginer, avant que de le mettre au rang

des faits que je regarde comme conftans.

Quant à la troifiéme Partie c'eft un extrait de deux Mémoires que j'ai lûs à l'Académie, l'un à notre affemblée publique du mois d'Avril 1745, & l'autre à celle d'après Pâques 1746. (a) Comme il n'eft gueres poffible que par une fimple lecture qu'on entend, on fe mette bien au fait d'un fyftême d'explications fondé fur des faits plus propres à fe faire admirer, qu'à laiffer appercevoir la liaifon qu'ils peuvent avoir l'un avec l'autre, la plupart de ceux qui m'ont fait l'honneur de m'éCouter m'ont condamné m'ont applaudi fans m'entendre. J'ai vu paroître avec éloge des extraits de mes differtations, où je n'ai pas reconnu mes vérita

(a) Ces deux Mémoires font préfentement imprimés dans les vol, de l'Académie des Se. $745. & 1746.

bles pensées; & j'ai entendu critiquer auffi des opinions qu'on m'attribuoit & qui n'étoient point les miennes. C'est donc pour êtrè jugé avec connoiffance, que je me fuis déterminé à publier moimême ce que je penfe fur les caufes de l'Electricité: ceux qui trouveront mes explications plaufibles, pourront les étendre à un plus grand nombre de faits; je me fuis borné aux plus importans, &, fi je ne me trompe, aux plus difficiles.

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