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en magafin pour un milliard de matieres premieres, qu'elle vend journellement tant aux Propriétaires qu'à la claffe productive, fur le pied de deux milliards au total; mais qu'elle emploie auffi journellement cette recette, 1o. en subsistances ou entretiens à elle propres, jufqu'à concurrence d'un milliard qu'elle consomme; 2o. en achats d'un autre fonds de matieres premieres pour un second milliard,qui remplace le précédent.

Si elle gardoit l'argent, & par conféquent n'en achetoit pas des matieres premieres, qu'eft - ce qu'elle en` feroit de cette argent? que façonneroit-elle ? que vendroit-elle l'an prochain?

Cependant les pages 175, 176 & 177, du premier tom. de M. F. font employées à déclamer contre cette prétendue faute du Tableau économique, où elle ne fut, n'eft, ni ne fera jamais, & on a répété ces accufations dans les Ga zettes & les Journaux,

L'article

5°. L'art. 7 de M. F. roule fur la même idée; mais le neuvieme contient deux étranges définitions. » On appelle, dit

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il, dépenfes productives celles qui fe » font en denrées territoriales, parcequ'elles fervent à reproduire une fomme égale dans le cours de l'année. On appelle dépenfes ftériles, » celles qui fe font en denrées de main » d'œuvre, parcequ'on fuppofe que ce » travail ne produit rien ". Où done a-t-il pris ces deux définitions qui font également fauffes, également contraires au fens & à la Lettre du Tableau. économiques?

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Le n°. 8, dit expreffément, que les dépenfes productives confiftent en trois milliards: favoir, deux milliards de productions, & un milliard d'ouvrages achetés à la claffe ftérile. L'entretien des Hommes directement agricoles, & des inftruments aratoires, ou qui fervent à toute efpece de production, font des Eph. 1767. Tom, VIII,

I

ouvrages de l'art façonnés par la claffe ftérile; nous les appellons, non denrées, mais marchandifes de main d'œuvre. Quand un Fermier en fait les frais, ce font pour lui des dépenfes productives. Pourquoi? C'eft que le Fermier fait ces frais en vue de la production future; c'eft qu'elle en fera le résultat direct & immédiat.

Tout au contraire, le grain, le vin, la viande que confomment les Ouvriers en façonnant un meuble ou un vêtement, font des denrées territoriales ou productions naturelles.Le Manufacturier qui en fait les frais, fait une dépense flérile: pourquoi ? Rien n'eft plus évident. C'eft que le Manufacturier en faifant les frais des denrées territoriales confommées par fes Ouvriers, ne travaille point directement pour la production future, n'y penfe, ni n'y contribue.

6o. Enfin, l'art. dixieme contient encore cette propofition inconcevable.

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Qu'on ne fait point entrer en ligne compte les profits de l'induftrie».Quoi la claffe ftérile avoit acheté en 1766, pour un milliard de matieres premieres, qu'elle revend en 1767 deux milliards; de ces deux milliards elle n'en emploie qu'un en matieres premieres, pour revendre en 1768; elle emploie l'autre milliard tout entier à sa subsistance & à fon entretien, & ce n'eft pas-là un profit? Et le Tableau économique ne le dit pas dans les mêmes termes?

En vérité, c'est trop long-temps infifter fur de pareils objets. Nous demandons fincerement excufe à M. de F. mais il nous a forcés à démontrer ainfi avec clarté, qu'il n'a point entendu le Tableau économique, & qu'il l'a critiqué d'après dix fuppofitions qui ne font point celles du Tableau, qui leur font même entierement & manifeftement contraires.

La grande réputation dont M. de F. jouit à juste titre, n'a pas permis aux

Ecrivains de fe défier d'une critique qu'on a vu préconisée avec pompe dans plufieurs Ouvrages périodiques; on a dit, fur fa parole, dans le Journal Encyclopédique, & dans celui du Commerce, que le Tableau économique étoit obfcur, fingulier, ridicule & faux. Aujourd'hui les Gazettes mêmes, affurent en note, que les véritables Cultivateurs ont démontré la fauffeté de fes Principes & de fes calculs. M. de F. eft furement le chef & l'oracle de ces véritables Cultivateurs; il eft le feul qui ait écrit, ex profeffo, contre le Tableau.

Nous ne pouvions donc nous empêcner de démontrer à notre tour, que ces Principes & ces calculs ne font point ceux du Tableau, mais ceux qu'il y a fubftitués de fon chef, contre l'intention & le texte de l'Auteur.

Nous avons exprès choifi l'explication du Tableau, donnée par l'inventeur même de cette formule, dans le Journal

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