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JAVOTE.

C'est l'Epine.

MARIAN E.

L'Epine?

JAVOTE.

Oui, le valet de Clitandre. Je l'ai d'abord reconnu. Je le croyois à cent lieuës d'ici : notre bon deftin nous l'envoye. Courage, Madame, voici du fecours.

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A ton fervice. Fort bien, Madame. Maugrébleu de la pofte, je m'en fentirai plus de quatre

jours.

JAVOTE.

Tu es donc venu en poste?

L'EPINE.

L'EPINE.

Belle demande! Les amoureux vont-ils autrement? ce font eux qui l'ont inventée.

JAVOTE.

Le pauvre enfant! Eft-ce pour voir le feu de la Greve que tu es venu fi vîte?

L'EPINE.

Diable non. Depuis mon dernier féjour au Châtelet les fpectacles de la Greve ne me divertiffent plus.

MARIAN F.

Ton Maître m'écrit-il ?

JAVOTE.

As-tu pensé à moi ?

LEFINE

Oui, Javote. Non, Madame.

MARIANE.

Non? qu'as-tu donc à me dire de fa part?

Madame....

L'EPINE.

JAVOTE.

Que j'ai de joye de te revoir !

L'EPINE.

Je te fuis obligé.

MARIAN E..

Que fait-il donc ?

JAVOTE.

Qu'as-tu fait en mon abfence?

MARIANE.

Où l'as-tu laiffé?

B

JAVOTE.

M'as-tu toûjours été fidelle ?

MARIANE.

Tu ne me répons point.

JAVOTE.

Tu ne me dis mot.

L'EPINE.

Oh l'une après l'autre, s'il vous plaît ; je ne puis pas vous contenter toutes deux à la fois. Allons Javote, contenez-vous.

MARIAN E.

Que fait ton Maître? où l'as-tu laiffé?

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car l'amour marche devant tout. Secondement, quelques centaines de piftoles dont il a besoin : & troifiémement, certain agrément qu'il veut obtenir de la Cour pour un Régiment qu'il achete.

MARIAN E.

Et où eft-il à prefent?

L'EPINE.

A deux pas d'ici, chez cette Marchande, votre voifine, qui vous faifoit tenir nos lettres, & qui nous envoyoit les vôtres.

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Nous fommes convenus enfemble que fi je ne l'allois retrouver dans un quart-d'heure, ce feroit une marque que Madame de Ponteran feroit fortie, & qu'il pourroit venir ici en toute fûreté; & moi je me fuis avancé pour reconnoître la place.

JAVOTE.

Ma foi la place s'alloit rendre, file fecours ne für venu: mais à présent, oh nous tiendrons bon.

L'EPINE.

A ce que je vois l'alarme eft au quartier, & Meffieurs Courtinet, fans doute, s'avifent de faire les drôles quand nous n'y fommes pas.

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Non, mon enfant, je ne l'ai pas deviné. La voifine chez qui j'ai laiffé mon Maître nous a dit

qu'on apprêtoit ici un Concert & un feftin pour ce foir, & que ces préparatifs pourroient bien être pour les nôces de Monfieur Courtinet l'Avocat. MARIAN E.

De qui l'a-t-elle pû fçavoir ?

L'EPINE.

Bon, y a-t-il rien de fecret dans une maison où il y a des valets, & fur-tout des fervantes? Tenez, Madame, foit dit en paffant, les domeftiques fe peuvent auffi peu empêcher de dire ce qu'ils fçavent des affaires de leurs maîtres, que les maîtres de parler de leurs affaires devant leurs valets: &, fi vous m'en exceptez, moi.... & Javote, les gens de notre façon font tout oreilles pour écouter ce qu'on dit, & tout langue pour aller redire ce qu'ils ont oui.

JAVOTE.

Oh laiffe là tes moralités, & fonge que nous aurons bien de la peine à nous délivrer de Meffieurs Courtinet.

L'EPINE.

Par la fangbleu voilà de belles gens pour tenir devant nous. Il faut faire main-baffe fur ces canailles-là.

JAVOTE.

Tu crois être encore à l'armée avec ta mainmais nous fommes à Paris, où il faut être

baffe

fage.

L'EPINE.

Oh morbleu en ce temps-ci point de quartier.

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