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deffus, fans y avoir fuccombé. Ce fut en 1696. au fiège de Valence, où le Grand Prince, fous les ordres duquel Monfieur le Maréchal de Catinat commandoit notre armée, m'ayant fait l'honneur de me dire des chofes fort gracienfes fur le Grondeur, je répondis à S. A. R. avec une modeftie juste & vraye, mais dont peu d'Auteurs peut-être fe feroient piqués à ma place, qu'un de mes amis avoit beaucoup de part set Ouvrage.

On a mis fous mon nom tant de Piéces de théatre, que fi par cette nouvelle édition (Paris 1712.) je ne faifois pas une déclaration publique de celles que nous avouons mon ami & moi, un plus long filence de ma part feroit criminel ; & quelque horreur que j'aye toûjours euë pour l'ombre la plus éloignée de tout ce qui peut feulement avoir l'air de plagiat, on pourroit m'accufer avec raifon de quelque chofe encore de pis, qui feroit de vouloir impofer au Public fur plufieurs ouvrages, dont il y en a de très-bons, & que je fouhaiterois fort d'avoir faits; & c'eft ce qui doit me rendre encore plus circonfpect fur la vérité, par l'expofition fincére que j'en fais dans cette éditon nouvelle, qui est la premiere dont je me fois mêlé. Toutes les

précédentes font allées comme il a plû à la fantaisie & à la négligence d'un Libraire. Quant à celle-ci, je n'ai pas épargné mes foins pour la rendre correcte.

ACTEURS.

Md. DE PONTERAN, Veuve. MARIANE, Fille de Mde. de PonteranCLITANDRE, Amant de Mariane. Mr. COURTINET, Procureur. Mr. COURTINET, Fils, Avocat, accordé à Mariane.

JAVOTE, Servante de Mde. de Ponteran. JONQUILLE, Laquais.

L'EPINE, Valet de Clitandre.

LA MOTTE Sergent.

Mr. MARTINET, Muficien.
UN NOTAIRE.

La Scene eft à Paris, dans la maifon de Madame de Ponteran.

LE CONCERT

RIDICULE,

COMED I E..

SCENE PREMIERE..

Mde. DE PONTERAN, JAVOTE, JONQUILLE.

Madame.

Mde. DE PONTERAN.

ONQUILLE, il y a long-temps que mes gens ont dîné, qu'on mette les chevaux au caroffe. Javote.

JA VOTE.

Mde. DE PONTERAN.

Ma fille eft dans fa chambre, faites-la venir.

JAVOTE.

Eft-ce pour fortir avec vous, Madame ?

Mde. DE PONTERAN.

Non, je veux lui parler.

JAVOTE.

La voici.

SCENE II.

Mde. DE PONTERAN, MARIANE,

JAVOTE.

Mde. DE PONTERAN.

Ariane, je fors, pour n'être point importu

née par je ne íçai combien de gens qui viendroient encore nous demander nos fenêtres pour voir le feu d'artifice. Vous fçavez pour qui je les garde, & que ce que nous devons figner ce foir ne demande point d'importuns. Qu'en mon abfence on n'ouvre à qui que ce foit:fi Monfieur Courtinet & fon fils viennent ici avant moi, faites bien les honneurs du logis.

MARIAN E.

Je ferai, Madame, tout ce que vous m'ordon

nez.

Mde. DE PONTERAN,

Ah ma fille, ma fille, de l'air dont vous le dites, je vois bien que vous n'entrez pas comme il

faut dans mes deffeins,

tient toûjours au cœur.

& que

MARIAN E.

Clitandre vous

Mais, Madame, n'eft-ce pas affez que je faffe

ce que vous fouhaitez de moi?

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