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res qui ne fçachent cela; mais ce n'eft pas affez qu'ils le fçachent, s'ils n'y font attention. Or ils n'y en font prefque jamais; c'eft pourquoi on ne fçauroit trop les réveiller là-deДus.

Une autre faute des nourrices, c'eft Lorfque pour appaifer leurs enfans qui crient, elles leur préfentent tout contre leurs yeux, une poupée, un hochet un chapelet, un colier, & autres chofes femblables qu'elles font voltiger, & qu'ils ne peuvent regarder de fi près fans.

loucher.

Quand le Strabisme (c'eft le nom qu'on donne à cette maladie ) est tout nouveau, on y remédie facilement ; & quand il eft invétéré, il ne céde à aucun reméde; mais invétéré ou non, il faut toujours en entreprendre le traitement, parce qu'il y a quelquefois des reflources dans la nature, qui ne peu vent être devinées par les plus experts.

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La premiere chofe à quoi il faut fonger, c'eft de ne laiffer jamais les enfans. regarder rien de trop près, ou trop de côté, ou qui foit fitué trop directement au-deffus de leurs yeux.

Quelques-uns confeillent de donner à lire aux enfans louches des écritures

menues,

menues, ou de les faire travailler à des ouvrages fins, comme tapifleries à pe¬ tits points, broderies délicates, décou pures; mais c'eft de quoi il faut bienfe garder; ce feroit le moyen d'augmen→

ter le mal.

Pour ce qui eft de la lecture, le moins qu'on y peut appliquer les enfans louches, c'eft le mieux. J'en ai vû qui apprenant à lire à trois ans & à quatre ans, devenoient encore plus lou ches, & dont on a redreffé parfaitement la vûë en difcontinuant pendant ce temps-là de les faire lire. Qu'un enfant fcache lire un an ou deux plus tard qu'il ne feroit; le mal n'eft pas grand, & ce mal fi c'en est un, eft-il comparable avec celui dont on fait courir le rifque à un enfant, qui eft d'être louche toute fa vie?

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Le fecond moyen qu'on doit employer, c'est de faire pendant plufieurs jours, matin & foir, environ l'efpace d'un quart d'heure chaque fois, contempler à l'enfant louche, fes propres yeux dans un miroir; avec cette précaution de chaque ceil, ne contemple que celui qui lui répond dans le miroir; c'eft-à-dire , que le droit ne regarde que le droit, & que le gauche ne regarde que le gauche. Ce petit affujettiffe

ment

ment n'eft pas grand chofe; l'on ne fçau roit exprimer cependant, combien il eft efficace pour redreffer la vûë. Il vaut mieux que toutes les befigcles; pourvû toutesfois que la difformité ne foit pas héréditaire; auquel cas je le répere) elle ne fçauroit guérir, de quelque maniere qu'on s'y prenne.

Si le Strabisme n'eft pas confiderable on peut le négliger comme un défaut qui, abfolument parlant, ne mérite pas le nom de difformité. Il y a des louches qui ne déplaifent pas. On aimoit dans le Duc de Montmorency, fon ceil un peu tourné, & même aujourd'hui on voit des perfonnes à qui c'est une efpéce d'agrement, d'avoir de regard comme il l'avoit; on appelle cela avoir l'œil à laz Montmorency. Mais il faut que la chofe foit peu fenfible car d'avoir la vûë tout-à-fait renversée, ne fut jamais un agrément. L'Hiftoire rapporte que dans le Paganifme, on confacroit les Louches au fervice des Autels; mais peut-être n'étoit-ce pas toutes fortes de Louches. Quoiqu'il en foit, le Strabifme lorfqu'il n'a rien de trop apparent, n'eft pas une véritable difformité. Qvide aimoit les yeux un peu louches, & Venus, felon lui, les avoit rels *. 2°. Oeil

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* Si Fæta eft, Veneri fimilis. Ovid, de art, ame

20. Oeil en feu.

On appelle cette maladie inflammation de l'œil, ou ophthalmie; les enfans y font plus fujets que les autres. Elle empêche d'ouvrir l'œil, & fait beaucoup de douleur quand on s'expose à la lumiere; ce qui eft caufe qu'on eft obligé alors de tenir fur les paupieres, un morceau de tafetas noir & verd, pour empêcher les rayons de la lumiere de frapper la vûë. Ce mal vient d'un fang extrémement âcre qui picote les vaiffeaux délicats de l'œil, les gonfle & les rougit, ce qui cause en même tems une grande difformité.

Il y a deux fortes d'ophthalmies, l'une féche, l'autre humide. Dans cette derniere, l'oeil pleure beaucoup, & dans Pautre il eft fans écoulement de férofités; ce qui vient de ce que le fang qui dans celle-là gonfle les vaiffeaux de l'œil, eft moins aqueux mais dans l'une & dans l'autre le même traitement convient, qui eft d'adoucir l'âcreté du fang, tant par des remedes internes que par des remedes

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< Les remedes internes font ro. d'éva cuer d'abord par de douces purgations, les fels âcres du fang. Ces purgations

doivent être fort fimples. Un peu de caffe dans du petit lait, fuffit, ou un peu de manne dans du bouillon, avec des tumarinds. Mais elles doivent être réïterées de temps en temps. Il faut au refte, éviter ici tous les Emétiques.

Le lendemain de la premiete purgation, il eft à propos d'ouvrir la veine du bras, & le furlendemain celle du pied obfervant là-deffus, à l'égard du fexe, les regles générales.

2o. Il faut faire boire au malade, des bouillons adouciffans, faits avec le veau, le poulet, les écrevifles, & la laituë, fans boeuf, ni mouton.

3. 11 eft néceffaire de s'abftenir abfolument de vin, jufqu'à parfaite gué rifon

Les remedes externes font 1°. de rafer la tête. 2°. de prendre la moitié d'un blanc d'œuf dur, dont on aura ôté le jaune, de le faire tremper pendant une demi-heure, dans de l'eau de fenouil bien chaude, d'appliquer chaudement fur l'œil, le creux de cette moitié; ce qui fe doit faire deux ou trois fois par jour, & une fois feulement par nuit, à quelque moment de reveil, & cela durant l'efpace d'une femaine ou de deux, felon l'obftination du mal.

3^. Ocil

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