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toux; lefquelles ne remédiant à la toux, que par le relâchement qu'elles procurent aux vaiffeaux, font ici par conféquent, très-convenables pour donner aux fibres des gencives, la foupleffe dont ces fibres manquent. Mais ces remédes demandent une grande perféverance; car de croire qu'en ne les employant que de temps en temps, on en aura quelque fuccès, c'eft fe tromper. Paffons aux gencives pâles..

4. Gencives Pales.

Les gencives ne font pâles que parce qu'il s'y porte trop peu de fang, le moyen d'y rappeller le fang pour les rendre rouges, c'eft de les frotter tous les matins pendant plufieurs femaines, avec un peu de moutarde, ou avec une petite feuille de roquette.

5.0 Gencives flafques.

Une des perfections qui contribuent le plus à la beauté des gencives, c'est d'être fermes & bien tendues. Une gencive qui paroît flaque & mollaffe, dès qu'on vient à ouvrir la bouche, présent e quelque chofe de fort defagréable, &

même

même de dégoutant. Le moyen de les raffermir, c'eft de fe les laver tous les matins, & à l'iffuë de chaque repas avec un peu d'eau & de verjus mêlés enfemble; il faut que l'eau foit ferrée, & qu'il y en ait deux fois plus que de verjus pour la ferrer, il n'y a qu'à éteindre deux ou trois fois un morceau de fer rouge.

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6. Gencives rabotenfes.

Il y a des gencives dont on diroit que peau feroit toute femée de petits grains de millet, tant elle paroît raboteuse & grenuë. Ce font de petits boutons trèsmenus formés fous la peau, lefquels à force de féjourner, deviennent auffi durs que des grains de millet. Il faut de puiffans réfolutifs pour fondre ces boutons. Il n'y a gueres que la racine de pyrethre qui en puiffe bien venir à bout; il en faut mettre un peu entre la gencive & la lévre, mais réitérer fouvent, & l'y laiffer peu de temps chaque fois. Un petit morceau de cryftal minéral mis au même endroit eft encore fort bon pour réfoudre ces petits grains; il eft à propos en même temps, de frotter avec le doigt, la gencive. Ob site to as

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Comme

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Comme la racine de pyrethre eft fort brülante, il faut, après s'en être fervi, fe rinfer auffi-tôt la bouche avec de l'eau & du vin.

7°. Gencives rongées.

La plupart des enfans qui ont les gencives rongées & fcorbutiques, ne les ont ainfi , qu'à caufe des fucreries qu'ils mangent; il ne faudroit jamais donner aux enfans aucunes confitures ni féches ni en pâte, ni liquides; il ne faudroit pas même qu'ils connuffent les dragées. Defpreaux dit,

Que de tous mets fucrés, fecs, en pâte ou liquides,

Les eftomacs dévots toûjours furent avides. *

On peut dire la même chofe de l'eftomac des enfans. Les confitures font ce qu'il y a de plus fucculent pour eux. Mais il ne faut point confulter fur cela leur goût. Cependant que fait-on? On leur accorde ces friandifes pour récompenfe, lorfqu'on eft content d'eux. Bien plus, quelque perfonne que ce foit qui

* Sat. X.

vienne

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vienne rendre vifite dans une maison où il y a des enfans, ni vient que chargé de confitures pour les leur diftribuer.. Ce ne feroit pas faire fa cour aux peres & aux meres, que d'en agir autrement. On accable, ainfi les enfans, de fuccreries; c'eft-à-dire, de ce qu'il y a de plus capable de leur ronger les gencives, de leur déchauffer les dents, & de leur gâter la bouche. Il ne faut pas s'éton ner après cela, que tant de gens ayent les gencives rongées mais quel reméde ya-t-il à cette difformité Il eft diffi cile d'y en trouver d'infaillible, cependant il ne faut point fe décourager.

L'eau de chaux avec l'efprit de cochléaria; partie égale de l'un & de l'autre, produit ici de bons effets. J'en dis autant de l'effence d'aloés & de myrrhe, auffi partie égale des deux; on frotte tous les jours la gencive deux ou trois fois, avec l'un ou l'autre de ces mêlanges, & l'on continue des mois entiers. Cela néanmoins ne fuffit pas, fi l'on ne fonge à adoucir la maffe du fang ; & je ne fcache point ici de meilleur moyen pour en venir à bout, que de fe mettre au lait de vache, après s'y être préparé par les remédes généraux, tels que quelques purgatifs, & quelques faignées;

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bien-entendu au refte, qu'on renoncera à toutes fuccreries, auffi-bien qu'à toutes viandes poivrées & épicées, s'interdifant, en même temps, tous les vins piquants, & tout ce qui eft capable de -rendre le fang âcre.

8. Gencives enflammées.

L'inflammation des gencives, confifte en une enflure ardente & douloureufe, qui fe communique jufqu'aux joues, & les fait groffir autre mefure. Cette inflammation ne vient que d'obftructions caufées par un froid qu'on a fouffert à la tête. Ainfi il n'y a que des remédes defobftruans & un peu chauds, qui la puiffent guérir, ces remédes font 1. de fe laver fréquemment la bouche tous les matins avec de l'eau où l'on ait fait boüillir des feuilles de méliffe ; 2°. d'avoir foin, tous les foirs, de tenir long-temps dans la bouche, deux ou trois cuillers de lait de vache tout chaud, ou ayent boüilli des jujubes; 3.° d'appliquer après fur la joue un oignon cuit, de l'y appliquer tout chaud, & de l'y laiffer jufqu'au lendemain matin; continuer plufieurs jours jufqu'à guérison.

9.° Genn

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