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nu trop abondante ou trop vifqueufe, elle eft plûtôt un obftacle qu'une aide au mou vement dont il s'agit La partie devient lourde alors, pefante & fans action. Quel quefois même cette viscosité eft telle, qu'elle va jufqu'à la concrétion, ce qui caufe alors de grandes douleurs; or cette abondance & cette épaiffeur font les effets ordinaires du grand repos.

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Rien donc n'eft plus avantageux pour fanté, que l'exercice modéré mais il faut que cet exercice qui doit être proportion né à l'âge au tempéramment & au fexe, foit placé en certain temps, & ne paffe pas une certaine mefure: Quant au temps, il eft à propos 1o. de ne s'exercer que le moins qu'il fe peut au fortir du repas, 2. d'avoir - foin que les évacuations ordinaires que demandent les inteftins & la veffie foient faites; 3°. de fe promener en Eté avant que le Soleil foit monté fur l'horifon, & un peu après qu'il eft couché; en Automne & au Printemps, environ deux heures après le lever du Soleil, & quand il fe couche en Hyver fur l'heure de midi.

Quelques Auteurs confeillent de s'abftenir d'exercice le premier de May & le dernier de Septembre & d'Avril, comme de chofe très-contraire à la fanté Ce princi pe n'eft pas moins opposé à la saine raison

que

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que celui de l'Ecole de Salerne, de ne point manger de chair d'oye ou de canard ces jours-là; de ne point, non plus fe faire faigner ces mêmes jours & de fuir en de tels temps l'un & l'autre, comme on fuiroit une bydre, c'eft le terme du précepte. On peut confulter fur cela le docte Lommius, qui dans l'Epître Dédicatoire de fon Commentaire fur Celfe, ne fait pas difficulté de dire qu'il y a peu de Livres plus remplis d'ignorance, que l'Ouvrage intitulé: L'Ecole de Salerne.

Deux femmes nommées Trotufa & Rebeca-Guarna, paffent pour s'être fignalées dans cette prétendue Ecole, & y avoir même enfanté plufieurs Livres de Médecine Il eft plus convenable d'attribuer à ces Docteurs femelles l'Ouvrage en que ftion, intitulé, l'Ecole de Salerne, que de l'imputer à des hommes un peu éclairés.

Pour ce qui eft de la mefure, ou durée de l'exercice, la régle générale qu'il faut fuivre en cela c'eft d'interrompre l'exercice, non tout-d'un-coup, mais peu à peu, & par degré, lorfqu'on voit que les vaiffeaux commencent à fe gonfler, que la refpiration devient moins libre, que la rougeur du vifage augmente confidérablement, que la peau eft fuante, & que l'on fent de la laffitude.

Τους

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Tout le monde ne peut pas fuivre cette régle; tels font ceux qui gagnant leur vie à la fueur de leur front, font contraints de travailler fans ceffe.. Ces gens-là cependant ne laiffent pas de fe foutenir au milieu de leurs travaux continuels, & leur fanté s'en trouve même fi peu altérée, que lorsque quelques-uns d'eux fe voyant parvenus à meilleure fortune, veulent mener une vie plus tranquile, ils ne manquent point d'ê tre attaqués de diverfes infirmités, dont ils ne peuvent fe délivrer parfaitement, qu'en fe remettant à leur premiere vie. Admirons en cela la Providence divine, qui, en condamnant l'homme au travail en punition de fon péché, l'a condamné à une peine, dont il retire d'ailleurs de fi grands avantages,

Au reste, ce n'eft pas à l'homme feulement que l'exercice eft bon, tous les animaux en ont befoin, fans excepter ceux même qui font les plus lents, & les plus endormis de leur nature, tels que les limaçons & les loirs. Il n'eft pas jufqu'aux vegetaux qui puiffent fe paffer abfolument d'exercice, Cet exercice confifte dans l'agi tation que le vent donne à leurs branches & à leurs feuilles, agitation qui empêche la féve de fe rallentir dans fon cours, & qui l'aide à circuler. La plus baffe violette comme le plus haut chêne, aime cette agitation des vents.

QUE

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QUÆSTIO MEDIDA, Cardinalitiis Difputationibus mane difcuffa, in Scholis Medicorum die 4. Martii 1723. & 23. Martii 1741. Præfide M. NICOLAO ANDRY, Doctore Medico, Lectore ac Profeffore Regio, nec non Librorum Cenfore.

An præcipua valetudinis tutela
Exercitatio?

I.

INA

que

Niis omnibus ad bonam integram que corporis conftitutionem tuendam, plurimofque ejufdem languores præcavendos ac propulfandos conferre maximè valent, primum fibi locum vendicat exerci tatio. Eft enim hæc caloris innati fufcitatrix, exuperantium humorum caftigatrix, corruptorum emendatrix agilitatis ac promptitudinis artuum parens legitima nervis ac jun&turis roborandis idoneum auxilium, nec non præftantiffima apertio

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nis pororum ac meatuum caufa: unde fit ut fingulæ corporis partes firmentur, inftaurentur omnium fenfuum munera obeantur alacriùs; liberior evadat aëris infpiratio & exfpiratio, cordis vigor ac robur confervetur, partes quoque nutritioni in fervientes alimenta meliùs concoquant affi milent; corumque refiduum citiùs climi

nent.

Segnities corpus hebetat; ob nimiam enim, & diuturnam quietem fpiritus ani males motuum opifices fitum ferè contrahunt, ac nervofum genus torporem quendam induit. Sanguis intereà non ritè pro . greditur ufque ad extremos & minimos ar teriarum ramulos, fed obstructiones fiunt & cruor ab infarciente materiâ interclufus ab ejufdem compedibus fe fe expedire vix poteft. Nativus denique calor quafi fepul tus jacet, quem econtra moderatus cor poris motus diffundit in omnes partes, unde corporis habitus, fuffufo colore floridus apparet poft exercitium. In defi diofis, lentorum humorum apparatus aggeritur, Rumatifmos, Apoplexias, Paraly fes, Calculos, Arthritides, aliofque quos hîc recenfere longum foret, morbos miferè procreans, in quibus omnigena fe prodit Catarrhorum cohors.

Ad

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