pour l'entretien de la fanté, font, dans tou- & dans dans toutes fortes d'âge, pour la guérifon de plufieurs maladies; témoin ce qui fe pratique en quelques Pays où l'on ne con noît pas d'expédient plus für pour faciliter la circulation du fang, & rétablir prompte ment ceux qui relevent de maladies lon gues & dangereufes, que de les bercer dans des lits fufpendus en l'air, que l'on fait mouvoir, à reprifes reglées, en deça & en de-là. S'agit-il d'arrêter dans un enfant qui fe nouë, le progrès de la chartre, ou de prévenir abfolument ce mal, il n'y a pas de conduite plus fure pour venir à bout de l'un & de l'autre, que d'agiter l'enfant par le moyen d'une espece d'efcarpolette, dans laquelle on lui engage le corps, à l'ai de d'un cordon plat qui lui embraffe la poitrine, lui paffe fous les aiffelles, & ve nant en même temps tourner fous le menton, lui foutient la tête: On balance l'en fant de côté & d'autre dans cette machine, & alors la pefanteur de fon corps fufpendu, oblige les ligamens à fe relâcher & à s'al longer; mais ce qui contribue encore à cet allongement, c'eft la joye que reffentent quelques enfans de fe voir ainfi bercés cette joye leur fait faire des mouvemens extraordinaires, qui font d'un grand fe cours pour leur dégager l'épine, les bra & les jambes; car tous les mufcles en ce temps-là font en action. Yeute Veut-on renouveller la vigueur dans un corps robufte, diminuer le volume des humeurs qui furabondent, aider la coction de celles qui font crues, rappeller l'appetit perdu? l'exercice de la chaffe convient. Eft-il befoin de donner du reffort aux fibres trop lâches de l'eftomac, d'affermir l'épide fortifier les extrêmités fupérieures & inférieures ? on en trouve un moyen aifé dans l'exercice du cheval, & dans celui de la danfe; ce dernier particulierement donne de la flexibilité aux cuiffes, aux jambes & aux pieds, & rend tout le corps agile & difpos. Il infpire, outre cela, de ne, gayeté, & produit dans toute la perfon ne une contenance qui plaît ; mais quand je parle de danses, je n'entends parler que de celles qui font licites, & non de ces danfes plus dignes de bateleurs que d'honnêtes gens. res, A-t-on en vue de rendre le corps encore plus vigoureux, de fortifier les vifce d'extenuer une complexion trop réplette? l'exercice de la Paulme, du Mail, du Balon, du Floret, eft alors convenable. La Paulme agite tout le corps; le Mail a cela d'avantageux, qu'étant infeparable de la promenade, il n'eft pas feulement bon pour l'affermiffement des bras, des jambes & des pieds, mais encore pour procurer à tout t tout l'habitude du corps une grande mo bilité. Le Balon contraignant de courir avec légéreté & la tête levée, rend auffi le corps extrêmement fouple & droit. Pour ce qui eft du Fleuret, il eft peu d'exerci ce qui contribue plus à l'accroiffement & à l'aggrandiffement de toutes les parties, fur-tout des bras & des jambes. Le jeu de Quilles eft encore à propos, comme il demande qu'on fe courbe fans ceffe, & qu'on tourne les bras en divers fens, il ne peut qu'être très-favorable. Voulez-vous fortifier le bras droit & les bouts des pieds, qu'y a-t-il de plus propre à ce deffein que le Billard ? Tous ces exercices & autres que nous paflons, ont une grande vertu pour préve nir bien des infirmités, & pour donner de la vigueur. Il ne faut pas oublier ici les exercices que font obligés de faire les gens de la campagne & certains ouvriers ; › com me de fouir la terre, de labourer, de por ter des fardeaux, de ramer, &c. Si les Payfans font fi forts & fi infatigables, s'ils ne fçavent ce que c'eft que la goute, ni tant d'autres infirmités qui obfedent les maifons des Grands, c'est à leurs travaux journaliers qu'ils doivent ce privilege. Ce I I I.. Ce qui montre bien le pouvoir de l'exercice, c'eft l'avantage de la main droite fur la gauche.. D'où vient en effet qu'elle est fupérieure en force, fi non de ce qu'elle a été accoûtumée à de plus grands exercices? Mais fi la main droite, objectera-t-on, tenoit du fur-plus d'exercice auquel elle a été accoûtumée, le fur-plus de force dont elle joüit, il s'enfuivroit que l'œil droit & la jambe droite ne devroient. pas avoir plus de force que l'œil gauche & la jambe gau che; ce qui eft cependant contraire à l'expérience. Je réponds que fi l'œil droit & la jambe droite, fans avoir éprouvé plus d'exercice, ont néanmoins plus de force que l'oeil gauche & la jambe gauche, c'eft que les efprits animaux déterminés par T'exercice furabondant de la main droite à venir en plus grande quantité vers le côté droit, refluent fur toutes les parties de ce même côté,& par conféquent fur l'œil & fur la jambe. Il y a des peuples chez lefquels les enfans font élevés à fe fervir de la main gauche, comme ils font élevés à fe fervir ailleurs de la droite & les nourri ces ne fouffrent pas qu'ils prennent d'une autre main que de la gauche la plûpart des |