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Mille autres, oreiller charmant,
A tes fecrets peuvent prétendre:
Mais, crois-moi, dans ce peuple amant,
Le plus aimable eft le plus tendre.

Hélas! tu ne m'as jamais vu:
Puiffes-tu quelque jour m'entendre !
Peut-être mon nom t'eft connu,
Ma Glycere a pu te l'apprendre.

Oh! quand pourrai-je, près de toi,
Dans mes bras, la voir moins farouche,
Me peindre le plus doux effroi,
Et fe raffurer fur ma bouche ?

Hier, je lui ferre la main :
Son œil s'anime, elle foupire,

Puis elle dit : « Reviens demain ! »

Rougit, pâlit & fe retire.

Dieux, en croirai-je un doux espoir ?
Eft-ce mon bonheur qu'elle annonce?
Cher oreiller, j'irai ce foir,

Près de roi, chercher fa réponse.

Quelle douceur ! quelle fraîcheur de coloris ! quel brillant, quelle délicateffe dans l'expreffion !..... & quelle fenfibilité impétueufe dominoit en ce moment le cœur de M. Grouvelle !

Pour faire connoître encor l'emploi des guille mets, nous chanterons la romance de M. Verne fur la mort de fon époufe.

N'eft-il, Amour, fous ton empire,

Que des rigueurs?

S'il faut prévoir, quand on foupire,

Tous les malheurs,

Tes biens n'offrent qu'un vain délire

Aux tendres cœurs,

J'aimois

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Cette jeune & tendre bergere,
Prête à mourir,

Me dit : « Ferme-moi la paupiere,
» Prends ce foupir;

» Garde de ma flamme fincere
» Le fouvenir.»

Oui, chaque jour, Dieu que j'attefte !

Je m'en fouvien ;

Ce fouvenir cher & funefte
D'un doux lien,

Eft le feul tréfor qui me refte:
C'est tout mon bien.

Vous que jamais l'Amour ne bleffe

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D'un trait vainqueur, ^

Le calme & la paix font fans ceffe
Dans votre cœur.

Mais, hélas! vivre fans rendreffe,*
Eft-ce un bonheur ?

Paffens au huitieme figne orthographique les parentheses () qui ne fe mettent guere aujourd'hui que dans les interpofitions qui interrompent, coupent le fens de la phrafe, pour y répandre un plus un plus grand jour. La chanfon fuiVante (Le portrait de Zélime) de M. B ** affez connue, fuffira pour nous faire connoître ce figne orthographique.

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Ses levres, trône de fon cœur
Et de fon ame délicate,

Ont de la rofe la fraîcheur,
Et la couleur de l'écarlate.

Sa bouche, au tour voluptueux,
De thym, d'œillet, toujours remplie
Semble la fource dont les dieux
Ont le nectar & l'ambroifie.

Aux riches perles d'orient
Ses dents difputent la victoire:
Ses cheveux bruns, fur fon col blanc,
Sont de l'ébene & de l'ivoire :
Deux fraifes (du plus beau vermeil )
Sur fon beau sein, qu'Amour protege,
Ont mûri fans voir le foleil,
Et brûlent fur deux tas de neige.

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A la place des parentheses on peut mettre deux virgules. Ainfi quand nous orthographierons de

cette maniere pour répandre un plus grand jour fur ce vers de Racine:

«Que peuvent contre lui ( contre Dieu) tous les rois de la terre ? »

nous pourrions clorre les mots, contre Dieu, par deux virgules. Pour moi, je préfere ce figne orthographique aux deux virgules: il avertit le lecteur de l'interpofition qui va couper cu interrompre le fens de la phrafe.

Les lettres capitales ou majufcules font le neuvieme figne orthographique. Ces fortes de lettres fe mettent au commencement des noms propres d'homme, de lieu, de bourg, de ville, de village, d'ange, de dignité, de fete, de royaume, de province, de riviere, de chaque vers & de chaque phrafe. La premiere des quatre chanfons fuivantes fuffiroit pour nous faire connoître ce figne orthographique; mais les dames feront bien aifes de le trouver dans toutes.Onne fauroit trop égayer le précepte; refpectons, d'ailleurs, les loisirs des femmes, & ne leur donnons jamais des migraines.

La parodie des Souhaits, chanfon que nous avons citée en parlant du gérondif paffé, nous fera d'abord connoître les lettres majufcules; elle eft auffi fur l'air: Quoi! vous partez fans que rien vous arrête? Mad. E. D. B. en et l'auteur.

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Tous mes fouhaits, & ina plus forte envie,
Auroient été d'être un nouveau Crésus
Des riches dons d'Amérique & d'Afie,

b >1. F'aurois tâché d'amailer tane & plus,
Non pas pour moi, c'eût été pour ma mie
Sans elle, hélas ! les aurois-je voulus

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