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A ce bien, dont elle eft ravie,
Mes autres fens ont peu de part.
Les plus doux plaifirs de ma vie,
Ah! je les dois à mon regard.

Du goût, du toucher, le preftige
S'annonce, en me faifant la loi :
Une odeur m'atteint & m'afflige,
Le bruit me frappe malgré moi.
Sur mes fens chaque objet, chaque être
Commande, agit, fans nul égard;
Mais du monde entier je suis maître,
Quand je jouis de mon regard.

Je pourrois braver l'infortune,
L'envie & fes efforts puissants;
Je me verrois fans plainte aucune,
Privé de quatre de mes fens:
Tous les maux de cet hémifphere
Ne hâteroient point mon départ ;
Mais que faire, hélas! fur la terre,
Si j'avois perdu mon regard?

bis.

bis.

bis.

Ecoutons encor M. Pain de la Lories, qui étaie la même regle par un vaudeville qu'il vient de mettre dans les Etrennes lyriques, fur l'air Que le fultan Saladin. Ce jeune verfificateur femble être né pour ce genre de poéfie.

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Qu'un rimeur, noble de nom,
Mais inconnu d'Apollon,
Dans un recueil mortuaire,

De fa mufe roturiere

Faffe l'inhumation;

C'eft bon, fort bon,

Pour Meffer Aliboron :

Mais le lecteur, comme Grégoire,

Aime mieux boire.

bis.

Paffons aux regles des participes paffifs. Aucun grammairien ne les a mieux développées que M. Domergue. Les dames admireront l'ordre & la clarté que ce journaliste a fu y répandre. Nous avons étayé fes préceptes par les chanfons les plus agréables.

En général, tous les participes paffifs font terminés ou en é, ou en i, ou en u, ou en ert. Pour connoître l'accord du participe avec le nom, il faut favoir ce qu'on entend par correspondant; nous l'avons déjà dit, page 195 (un corref pondant eft un mot avec lequel le verbe s'ac corde.)

Pour découvrir cet accord, nommez le participe au mafculin, en ajoutant quoi ou qui interrogatif.

Le premier mot que la réponse amene, est, à coup fûr, le correfpondant.

Ou le participe eft conftruit avec le verbe avoir, ou avec le verbe tre ou avec le verbe prono

minal.

,

Lorfqu'il eft conftruit avec le verbe avoir, & que le correfpondant eft avant lui, il faut les faire

accorder.

Si le correspondant eft après le participe, il

n'y a point d'accord. Les deux chanfons qui fuivent donneront un exemple des deux cas.

Exemple du premier cas..

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Beaux jours font donc le correfpondant.

Or, dans le vers. de ce troifieme couplet; beaux jours font avant; par conféquent il y a accord,

Exemple du fecond cas.

Je dis un jour à mon amie,
Avant que Doris fût à moi,
Avant le bonheur de ma vie,
Quelqu'autre avoit-il eu fa foi ?

Je vois ma bergere, qui compte
Gravement avec fes dix doigts;
Le rouge au visage me monte;
Je friffonnois à chaque fois.

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Paix, dit-elle, avant de répondre,
Je m'amufe à compter les tiens.

Raifonnons de la même maniere pour le fecond cas.

Quelqu'autre avoit-il eu, quoi? fa foi.

Sa foi eft donc le correfpondant.

Or, dans le dernier vers du premier de ces couplets, fa foi eft après le participe; par conféquent point d'accord. Faifons encor le même raifonnement en faveur du fecond vers du dernier couplet.

As-tu formé, quoi? tant de liens.

Tant de liens font donc le correfpondant.

Ör, dans le vers ci-deffus, tant de liens font après le participe; par conféquent point d'accord.

Lorfque le participe eft conftruit avec le verbe être, il fuit exactement la loi des adjectifs, quelque place qu'il occupe, & s'accorde toujours avec fon correfpondant.

Orthographiez ainfi :

La bergere eft arrivée trop tard.
Le berger eft arrivé trop-tôt.

Nous avons oublié de dire que la premiere des chanfons précédentes, Le confolant fouvenir, étoit fur l'air : Vénus fur la molle verdure; la feconde, La question indifcrette, fur celui-ci : Réveillez-vous, &c.

L'une

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