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Fêtant l'Amour, le Soleil & la Tonne,
Par chacun an, l'homme ici-bas placé,
Rit le printemps, dort l'été, boit l'automne;
Mais de l'hiver il se fût bien paffé.

Ami bourreau, ne me fais point attendre, Difoit un gueux près de fe voir guinder;

Mon cher enfant, moi, je veux bien vous pendre; Mais par vous-même il faudra vous aider.

Figeac doit gros, mais pourtant par mégarde,
Figeac s'obftine à ne jamais payer;

Il a de plus mainte dette criarde,
Mais en revanche il les laiffe crier.

Un officier reçut à Ratisbonne, Dans une jambe, un coup de piftoler: Le frater vint & lui coupa la bonne ; Mais il guérit celle dont il fouffroit.

Lorfque l'époux de la tendre Euridice,je
Voulut ravoir cet objet plein d'appas,
Pluton lui dit foit ; je vous rends fervice,
;
Emmenez-la; mais ne la voyez pas.

Le pauvre Orphée en fuyant des lieux fombres;

Fit quelque temps des efforts fuperflus;

Pour embraffer la plus chere des ombres,

Il regarda ; mais il ne la vit plus,

Mondor devroit avoir l'ame contente

Mais un mais feul l'empêche d'être heureux;
J'ai, vous dit-il, un million de rente,
Mais par malheur, mon voifin en a deux.

Mon Apollon en prend trop à son aise; Mais ces couplets ne font point férieux.

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Cette chanfon eft peut-être mauvaise ;
Mais le lecteur n'a qu'à la faire mieux.

Mes s'écrit de cette maniere quand il eft pronom poffeffif. M. Defgranges nous en fait connoître l'orthographe dans le couplet fuivant, qui eft fur l'air: Chantez, danfer, &c.

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Le couplet fuivant vient à l'appui de la même regle. Mad. de T ** l'adreffe à fon mari qui revenoit de Corfe ; il eft fur l'air

Doris ne pense pas.

Mes regards ne cherchent plus rien,

Ils n'envioient que ta présence,

Et ton cœur va payer au mien

Ses longues dettes de l'abfence.
Tu reviens enfin près de moi,
Et les jeux, le bonheur tranquille,
Reviennent encore avec toi,
Habiter ce champêtre asyle..

Non, non,

Nous avons encor dans notre langue les mots du & dú, quelque & quelques. Le fecond prend l'accent circonflexe quand il eft participe du verbe devoir; au lieu que le premier ne le prend jamais, parce que c'eft un article. Le troifieme

ne prend jamais d's quand il eft joint à un nom adjectif féparé de fon fubftantif. Le quatrieme prend l's lorsqu'il eft joint à un substantif pluriel.

Nous allons maintenant nous occuper des regles de la ponctuation. Elles feront toutes étayées par les chanfons les plus agréables; ainfi nous efpérons que les dames les liront avec plaifir.

REGLES DE LA PONCTUATION.

PONCTUER

ONCTUER eft la maniere d'employer divers fignes, pour diftinguer différentes parties du dif

cours.

Le fens de la phrafe eft-il un peu fufpendu? mettez une virgule (,): l'eft-il un peu plus ? mettez le point & virgule (;): la fufpenfion a-t-elle encore un degré ? mettez les deux points (:) : enfin le fens eft-il complet ? mettez un point (.). Telle eft la regle générale de la ponctuation.

Donnons les divifions de cette regle pour en avoir une connoiffance parfaite.

PREMIERE RE GLE.

Entre un mot & fon complément (1), entre le correfpondant (2) & le verbe, point de virgule cette complainte d'une mouche à une demoiselle qui vouloit la faire mourir, pour l'avoir piquée, juftifiera cette premiere regle.

Pouvez-vous à tant de charmes

Joindre un cœur indifférent?

Si je me fers de mes armes

N'en faites-vous pas autant?

(1) Complément d'un mot eft la fuite néceffaire de ce mot.

( 2 ) Correspondant, nous l'avons déjà dit, eft un mot avec lequel le verbe s'accorde.

Si pour un trait que je darde
Il me faut ainfi perir,

Tous ceux que votre œil regarde,
Devroient donc vous en punir.

Après tout, de mes bleffures
On guérit dans le moment;
Mais des vôtres, bien plus sûres,
On pieure éternellement.
Ah! fi des Dieux la fagesse
Prenoit un foin rigoureux.

De punir tout ce qui blesse;

Que deviendroient vos beaux yeux?

J'ai pris le plaifir pour guide,
Comme l'Amour qui vous fuit;
J'imitai fon vol rapide,

Et la beauté m'a féduit.

Si dans mon humeur volage,
J'ofai piquer votre fein,
Le lys, dont il eft l'image,
Trompa mon œil incertain.

De mes maux, jeune Glycero,
Profitez à votre tour:
Autrefois je fus bergere ;
Doit-on l'être fans amour!
Vive, mais un peu farouche
Je ne voulois que charmer;
Et je fus changée en mouche,
Pour avoir plu fans aimer.

Le fens , pour être complet, exige quelque chofe après pouvez-vous, après tant de charmes “après joindre ; par conféquent point de virgule

entre ces mots.

Dans le fecond couplet, le fens, pour être complet, exige également quelque chofe après

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