1 Où l'on voit encor plus aifément que les mots voulut, favoir, donna, rendoit, évitant, tenoit, offroit, meditant, démontra, &c. font des verbes actifs, parce qu'ils défignent une action faite par le fujet; & les verbes donnés, pris, réunis, expliqués, des verbes paffifs, parce qu'ils en marquent une reçue par le fujet. On fera bien aife de favoir ce que c'eft que verbe pronominal, verbe réfléchi, verbe réciproque, & verbe imperfonnel. Avant le premier on met toujours deux pronoms perfonnels de la même perfonne pour le faire connoître le fecond marque une action qui rejaillit fur le fujet; le troifieme en défigne une faite par plufieurs fujets qui agiffent les uns fur les autres; le quatrieme enfin ne fe conjugue qu'à la troifieme perfonne du fingulier. Le Colin-Maillard, chanfon charmante fur un air affez connu, renferme dans le troifieme vers du fecond couplet, le verbe pronominal. Tyrcis un jour, par amufette, Life, impatiente & vive, Près d'elle il folatre, il eft pris } bis. La belle en éclatant de rire, C'eft fait, minon, minette, &c. Life à l'inftant, d'une cachette, Fit choix à fa difcrétion ; Sa main dans un tendre délire, Le moment étoit favorable, La refolution inutile, chanfon paftorale, fur l'air du vaudeville de la Rofiere de Salency, fera connoître le même verbe qui fe trouve dans le fecond, le quatrieme & le cinquieme couplet. Un foir d'été, dans ce vallon, Et je pris plaifir à l'entendre ; Il chantoit; amufez-vous; mais Profitant de cette leçon, Et piqué des rigueurs d'Ifmene, Paftoureaux, uniffez vos voix, Mais point aux pieds de ma maîtreffe : Les verbes mis, plaignent, font des verbes pronominaux, parce qu'ils font unis à deux pronoms perfonnels. L'immortel M. de Fénélon joignoit au plus beaux & aux plus heureux dons du génie, les fentiments de l'ame la plus élevée, la plus fen que pour fe dé fible & la plus vertueuse. Une réserve dont on doit favoir gré à ce grand homme, c'est dans les différentes chanfons qu'il a faites laffer, la vivacité de fon imagination n'a jamais Jaiffé échapper aucun trait contre la religion, aucun de ces transports qu'on appelle philofophiques, & aucune faillie licencieufe; le couplet qui fuit en eft une preuve authentique, & vient à l'appui du même précepte: il eft adreffé à Mad. de ***, que le plus beau ciel ne pouvoit ar→ racher à fon boudoir, lorfque la coëffeuse ne l'avoit pas mise en état de paroître à ces promenades d'apparat, qui font les plus cheres délices de nos jolies femmes. Iris, vous comprendrez un jour Dans ce couplet qui eft fur l'air Philis demande fon portrait, le verbe faites eft verbe pronominal, parce que les deux pronoms perfonnels font mis également avant lui. Les poéfies fugitives de M. de Moncrif font pleines d'efprit, de délicateffe & de fentiment, Ses romances portent avec elles l'empreinté de la fimplicité & de la naïveté, caracteres principaux de ce genre de poéfie. Alexandrine en eft une que ce poëte aimable avoit faite fur une dame qui avoit quitté le rouge à vingt-deux ans ; elle eft fur l'air des folies d'Espagne, & fera connoître le verbe réfléchi, & le verbe réciproque. Dame d'efprit, de corps qu'elle étoit belle! D'Alexandrine, hélas ! voilà l'image: Alexandrine, objet tant admirable, On me dira: voyez la belle hiftoire! Non, celle-ci ne connoît, ne refpire Je vois encor, lorfqu'elle alloit au temple, L'un fe difoit: moi, sa vertu m'enchante; O gens |