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LETTRE

De Mad. de SÉVIGNÉ à M. le comte de GRIGNAN

A Paris, 25 juin 1670.

Si l'occafion vous vient de rendre quelque fervice à un gentilhomme de votre pays qui s'appelle ***, je vous conjure de le faire; vous ne me fauriez donner une marque plus agréable de votre amitié. Vous m'avez promis un canonicat pour fon frere vous connoiffez toute fa famille. Ce pauvre garçon étoit attaché à M. Fouquet; il a été convaincu d'avoir fervi à faire tenir à Mad. Fouquet une lettre de fon mari; fur cela il a été condamné aux galeres pour cinq ans c'eft une chofe un peu extraordinaire. Vous favez que c'eft un des plus honnêtes garçons qu'on puiffe voir, & propre aux galeres comme à prendre la lune avec les dents.

LETTRE

De Mad, de SÉVIGNÉ à fa fille.

Il y a un chevalier de Sévigné à Toulon, qui eft votre parent & mon filleul; le chevalier de Buous dit qu'il eft fort brave. S'il va faluer M. de Grignan, je le prie de lui faire quelque honnêteté particuliere à caufe du nom. Il voudroit bien avoir un vaiffeau: vous qui gouvernez M. de Seignelay, vous pourriez bien aisement obtenir de lui ce qu'il fouhaite.

LETTRE

De mademoiselle de LENCLOS à M. de SAINT-EVREMONT.

VOICI un autre chapitre; il regarde un joli garçon, qu'un defir de voir les honnêtes gens de toute forte de pays, a fait quitter une maison opulente fans congé peut-être blâmerez-vous fa curiofité; mais l'affaire eft faite; il fait beaucoup de chofes; il en ignore d'autres qu'il faut ignorer à fon âge. Je l'ai cru digne de vous voir,

pour lui faire commencer à fentir qu'il n'a pas perdu fon temps d'aller en Angleterre. Traitez-le bien pour l'amour de moi.

LETTRE

De Mad. de MAINTENON.

LES deux gentilshommes que je vous ai recom mandés, Madame, me donnent beaucoup de fouci. J'aime à voir clair dans les chofes dont je me mêle, & je ne l'ai pu jusqu'ici. Vous êtes expéditive, & vous allez au fait; je vous conjure de m'aider. Je voudrois que vous viffiez ces meffieurs qui nous promettent des emplois depuis fi long-temps, ou douze cents francs en attendant que nous les ayons.. Croyez que je fens comme je dois les complaifances que vous avez pour moi : je fais faire de vous, Madame, tout le cas que vous méritez.

RÉPONSES

A DES LETTRES DE RECOMMANDATION.

RÉPONSE

De ROUSSEAU à M. d'Ussé,

A Bruxelles, le 4 novembre 1728.

NE doutez point, Monfieur, ni de ce crédit qu'on vous a affuré que vous avez fur moi ni de mon, attention pour tout ce qui me vient de votre part. Je m'eftimerai trop heureux fi je puis vous en donner une foible marque en la perfonne du fieur Leroux Durand, que vous me recommandez, lorfqu'il fe fera fait connoître à moi. Alors je ferai mon poffible pour m'acquitter de ce que je dois à des ordres auffi précieux & auffi facrés que me le font les vôtres, pour l'exécution defquels l'occafion pourra me manquer, mais jamais le refpect ni la volonté.

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RÉPONSE

De RACINE à BOILEAU.

JE vous demande pardon fi j'ai été fi longtemps fans vous faire réponse; mais j'ai voulu avant toutes chofes prendre un temps favorable pour recommander M. Manchon (beau-frere de Boileau) à M. de Barbezieux. Je l'ai fait, & il m'a fort affuré qu'il feroit fon poffible pour me témoigner la confidération qu'il avoit pour vous & pour moi... Je lui ai dit que M. l'abbé de Louvois voudroit bien joindre fes prieres aux nôtres, & je crois qu'il n'y aura point de mal qu'il lui en écrive un mot,

JE

LETTRE

De Madame de LAMBERT.

E n'ai vu qu'une fois le gentilhomme que vous me recommandez: il a toujours été à Verfailles, & moi malade ou à la campagne. Tout ce qu'il nous montre ici eft trouvé extrêmement beau. Je lui rendrai tous les fervices qui dépendront de moi. Il me paroît un très-honnête

homme.

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