Je la voudrois moins belle que gentille: Je la voudrois moins coquette que tendre, Je la voudrois fans goût pour la parure, Je la voudrois n'ayant pas d'autre envie, De te fervir je ferai la folie. fe trouver Le même temps fe trouve dans le couplet fui vant, fait fur l'air: La lumiere la plus pure : Que veux-tu que je te donne Pour bouquet en ce moment! Car je ne poffede rien ; En t'offrant un cœur qui t'aime, C'eft te redonner ton bien. L'Avaricieuse nous chantant ces couplets de du Frefny, fur l'air : Réveillez-vous belle endormie, nous fait connoître en même temps le condition nel passë ( 1 ) dans le dernier quatrain. Philis plus avare qué tendre, Ne gagnant rien à refuser (1) Ce temps marque une chofe qui fe feroit faite on l'avoit voulu D Un jour exigea de Sylvandre Le lendemain, nouvelle affaire, Le lendemain, Philis plus tendre, Le lendemain, Philis peu fage, A Lifette donna pour rien. Nous avons parlé de l'impératif ; ce mode n'a pas de temps. Nous ne répéterons point également les temps du fubjonctif par l'analogie qu'ils ont avec ceux de l'indicatif. Pour l'infinitif, il renferme les temps fuivants : le préfent, le 'parfait, le participe actif préfent, le participe paffif, le gérondif préfent & le gérondif paffe. On fait que tous les infinitifs des verbes font terminés ou en er, ou en ir, ou en oir, ou en re. M. le comte de Treffan nous fait fentir ces différentes terminaifons dans la chanfon fuivante; elle eft fur l'air: Je vais te voir, charmante Life. Te voir, t'aimer & te le dire, い Le préfent de l'infinitif eft le premier temps de ce mode. Il marque un préfent relatif au verbe qui le précede. Tout ce qui peut éveiller la curiofité des femmes, & prêter des graces à l'imagination, leur convient mieux qu'à nous. La poéfie a toujours été un champ affez vafte où elles ont pu s'exercer concurremment avec nous; Quelques-unes d'entr'elles nous y ont même furpaffé fans nous humilier. Nous faurons toujours au fexe d'autant plus de gré de fes connoiffances, que c'eft pour plaire au nôtre qu'il s'empreffe d'ailleurs de les acquérir. Le coloris & la fraîcheur du pinceau de Mad. de C. égalent la délicateffe & le brillant des Bouffler & des Chaulieu. Le couplet fuivant fur l'air : Philis demande fon portrait, l'on trouve l'exemple du préfent de l'infinitif, nous donnera une idée de la mufe de cette femme aimable : Si Tyrcis alloit deviner Je ne pourrois me pardonner L'excès de ma foibleffe. Hélas! contraignez-vous, mes yeux) Vous avez l'air trop tendre ; Mon cœur, taifez bien tous mes feux : Un foupir peut s'entendre. L'amour préférable à l'indifférence, chanson fur l'air: De Poifeau qui t'a fait envie, ou Avec les jeux dans le village, nous donnera encore une idée de ce temps, Te voir, t'aimer & t'en inftruire, Dz Jeune Philis, on n'eft févere Jouis de l'inftant du bel âge, Les fleurs fe fanent fans retour : Viens avec moi fous cet ombrage, Nous y célébrerons l'Amour. Vois ces prés, ces lits de verdure, Tout y peint le Dieu que je fens, Les ruiffeaux par leur doux murmure, Et les roffignols par leurs chants. Vois ce berger fur la fougere, Dont ces côteaux font émaillés, Dans les regards de fa bergere, Confondre les regards troublés. Tous deux, guidés par la nature, Pleins d'amour, de timidité, Goûtent une volupté pure, Préférable à la liberté. L'eau qui careffe ce rivage, En vain la raifon trop auftere. Il n'eft point de cœurs invincibles Du tendre feu qui me confume, Que ton cœur, s'il se peut, s'allume Loin qu'un fi beau transport t'offense, Un fiecle entier d'indifférence Ne vaut pas un moment d'amour. Le quatrain qui fuit, fur l'air : Dans un bois folitaire & fombre, fera connoître le parfait de l'in finitif, qui marque un paffé relatif au verbe qui le précede. (C'est l'impromptu d'un berger.) Jeune & gentille bérgerette, Je perdis bientôt la raifon. De t'avoir vu l'aut' jour seulette Le participe (1) eft la cinquieme partie du difcours : on lui donne le nom de participe, parce qu'il tient de la nature du verbe & de celle du nom adjectif. Nous chanterons ce temps de l'infinitif, dans le couplet fuivant; il eft fur l'air : Avec les jeux dans le village. Ce font les reproches d'un berger à un autre berger; Je te vis danfant sur l'herbette, En menant paître ton troupeau; Je te vis amusant Colette Par les doux fons d'un chalumeau; (1) Le participe eft actif ou paffif. Lorsqu'il eft participe actif, il est toujours terminé par ant, & marque une action qui rejaillit fur la perfonne à qui l'on parle. Lorsqu'il eft participe passif, il eft terminé ordinairement ou en é, ou en i, ou en ert, ou en u, & défigne une chose paffée, |