Eucharis, Naïs & Thémire, Répond à toutes leurs faveurs. Mais, bientôt, aux flammes cruelles Ah! rendez-nous, Dieu de Cythere, Nourriffez plutôt fans vous plaindre, Mais je ne faurois les éteindre. M. l'abbé de Lattaignant, dans fa chanfon pour la fête des Rois, nous dépeint avec autant de grace que de facilité cette même partie du difcours ; elle est sur l'air : Pour passer douce ment la vie. Le fort tour-à-tour nous couronne, Ainfi que le temps, le vin coule ; Qui fert au facre de nos rois. Tous nos jours font des jours de fêtes ; Jamais l'intérêt ne nous brouille, Ce que l'on dit dans notre empire, Vous régnez avec moi, ma belle ; Un coloris brillant, des images riantes, des détails piquants, de la fineffe, une tournure d'efprit agréable, des comparaifons ingénieufes, une touche délicate & facile, préfident tour-àtour aux chanfons de M. Dorat..... Chantons la partie du difcours dont nous parlons, dans l'ombre de Gabrielle: Romance que ce digne éleve de Melpomene a faite fur l'air: De la Romance de Gabrielle. Charmante Gabrielle, Toi fi chere à nos cœurs, En ce momen: ; Adorable maîtreffe Du plus grand des Henris, C'eft trop peu qu'une belle Puiffe charmer; Pour fe rendre immortelle, Il faut aimer. Nos rives retentiffent Du nom de ton héros ; Un roi gai, brave & tendre Que dis-je il reffufcite, Louis déjà l'imite, Et veut lui reffembler: L'ame & les foins d'un pere, Il les aura; Ce qu'Henri vouloit faire, Nous citerons encore cette Paftorale gui eft fur l'air A notre bonheur l'Amour préfide; elle nous donnera une idée plus fatisfaifante des prépofitions. Ce font les regrets de The mire. Je reconnois ce trifte bocage, Si funefte à ma félicité : C'eft fur ce gazon, fous cet ombrage Exprimoit les feux J'y fis l'aveu d'un amour extrême, 3 Certaine rougeur fur mon visage, Il me prend la main, j'étois tremblante; A chaque moment : Pour combattre le feu qui l'anime, Ma bouche s'exprime, Mon cœur la dément. Oui, Thémire, oui, je vous adore, Me répétoit-il, fi tendrement : Si je ceffe d'être votre amant! Si je renonce au foin de vous plaire, D'une autre bergere Si je fuis les pas, Que le tendre Amour, qui voit ma flamme, Ne livre mon ame Qu'à des cœurs ingrats. Le bruit des ruiffeaux, cette verdure, Et la préfence de mon vainqueur, Se réuniffoit contre mon coeur : Les premiers efforts de fa tendreffe D'abord repouffés ; Je n'ofe en exprimer davantage... Il devint volage C'eft en dire affez. Pour peu qu'on réfléchiffe, on connoîtra aifément les différentes fortes de prépofitions que nous avons annoncées : cette derniere chanfon pastorale, feule, suffiroit. La huitieme partie du difcours eft la conjonction. Pour la diftinguer de l'adverbe & de la prépofition, il fuffit de favoir qu'elle joint les membres du difcours; ce que ne font pas l'adverbe & la prépofition, Voici à peu près, le tableau des conjonctions: oui, oui-dà, point du tout, peut-être, auffi, ni, &, ou, à la bonne heure, mais, néanmoins, fi, que, pourtant, c'est-à-dire, comme, en effet, or, à peine, cependant, dès que, auffi-tôt, tandis que, &c. On les trouvera dans les chanfons qui fuivent. M. Aude ne verra point, comme quelques verfificateurs, fes couronnes poétiques fe flétrir, fe deffécher, & devenir un exemple capable de corriger dans la fuite les mufes diffipées, inconftantes & volontaires. Ce poëte agréable s'eft toujours défié de lui-même, n'a point négligé les bons modeles, & ne s'eft point trop preffé de mettre au jour ce qui exigeoit du travail & des foins. Ses poéfies & fes chanfons principalement, font pleines de naturel, de fentiment de douceur; nous pouvons même ajouter, fans rien hafarder, qu'une imagination riante & féconde y préfide prefque toujours. , L'amante généreufe, chanfon fur l'air: La lumiere la plus pure, en nous donnant une idée de ce poëte, en donneroit une fuffifante des con jonctions. Dès que la riante aurore Si la nuit, couvrant la terre, |