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n'eft-elle pas le plus éclatant témoignage que le cœur humain puiffe rendre à l'excellence & à la force d'un Evangile, qui vient nous apprendre que rien de ce qui périt, n'a de proportion avec notre immenfe capacité de jouir, & qui ne nous offre rien de moins, que de nous incorporer dans l'Infini ?

Pour vous, MONSEIGNEUR, dont les tendres années fe font écoulées fous les regards d'un Père doué d'une ame fublime, & où l'immenfité des connoiffances & des lumières qui forment les Grands-Hommes, réfidoient à côté de toutes les Vertus qui font les bons Rois & les vrais Saints; Vous, qui contemplez tous les jours de fi près l'image de votre augufte Auteur, dans un Prince qui en accomplit le vœu le plus cher, & dont le Règne est celui de la Sageffe, de l'Equité & de la Bienfaifance; combien de circonftances per fonnelles fe trouvent réunies autour de vous, pour vous convaincre du peu de dif rance qu'il y a des principes qui rendent les hommes véritablement bons, à l'Evan

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gile qui les rend Chrétiens; & par conféquent du peu de différence qu'on doit mettre entre celui qui rejette le Chriftianifme, & celui qui renonce à toute vertu !

Ou plutôt, MONSEIGNEUR, vous n'avez eu befoin, pour reconnoître & adorer la fainteté de la Foi, que de fuivre l'impreffion de votre caractère folide & profond, de votre goût & de votre eftime effentielle pour tout ce qui eft grand, vertueux & urile : & vous avez fenti dès votre enfance

que rien n'eft plus riche, plus magnifique & plus ravifant, qu'une Religion qui fort du fein de Dieu même pour éclairer tout l'Univers, pour nous rendre éternels, & pour attacher à la pratique des vertus & des devoirs qui font le bonheur de cette vie, notre irrévocable participation à la vie & à l'immutabilité de l'Etre infini qui nous a créés.

Puiffe, MONSEIGNEUR, un Nom tel que celui dont vous daignez me permettre d'honorer le frontispice de mon foible Ouvrage, rappeller à tous mes Concitoyens,

que tandis que des Efprits turbulens & dangereux s'efforcent d'obscurcir & de faire chanceler tous les Principes les plus néceffaires au maintien de la tranquillité & de l'ordre public, le Frère du plus grand des Rois mèt fa gloire à fe profterner tous les jours à côté du Monarque, devant la majefté de nos Sanctuaires; & que s'il eft vrai que c'est au pouvoir de la Religion pour former les bons Princes, que nous fommes redevables des qualités & des vertus qui nous rendent les nôtres fi précieux & fi chers, nous avons plus de motifs qu'aucun Peuple de la Terre, pour ne jamais ceffer de la foutenir & de l'adorer.

Je fuis, avec un très-profond respect,

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PRÉFACE.

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LEs Difcours qui composent cet Ouvrage, font le résultat d'une correfpondance que j'ai eue avec un homme de ma connoiffance. J'ai pensé que des réflexions qui n'avoient pas été inutiles à celui à qui elles furent destinées dans l'origine, pourroient encore fervir au bien de quelques autres honnêtes-gens.

Comme je fuis très-éloigné, mon cher Lecteur, de vous donner cet Ecrit pour une production de grande conféquence, & que je n'aspire point à la gloire d'être porté fur le tableau des Littérateurs de ce fiècle, & moins encore à celle d'être compté parmi les Ecrivains refpectables qui

ont effentiellement foutenu la Reli gion contre les entreprises de l'Incrédulité ; je l'ai publié avec tous les défauts de correction, de précision & de méthode, que je me fuis paffés à moi-même dans la liberté de mon commerce épistolaire. Ce n'est pas que je n'euffe été flatté d'offrir au Public quelque chofe de plus conforme à mon respect pour lui, & de plus digne, fur-tout, de l'attention du grand Prince qui a bien voulu accepter l'hommage de mon travail. Mais il auroit fallu une refonte qui m'auroit coûté plus de temps, que je n'en avois en ma difpofition, & qui auroit peu ajouté à la valeur & à la folidité du fond.

Cependant, pourvu que vous ne foyez pas trop grand Philofophe, c'est-à-dire, trop au-deffus de la

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