imprime tous les ans pour toutes les Paroisses de Paris, on ne trouve pas une si grande différence; mais il y a toujours plus de naissances que de morts, puisque selon ces Etats on baptise à Paris, année commune, 18300 enfans ou environ, & il n'y meurt que 18200 personnes. Au reste ces Etats ont été faits avec trop peu de foin pour qu'on doive y compter: j'y ai pris pour plusieurs années les articles qui appartiennent à la Paroisse de Saint Sulpice, que j'ai comparés à l'état que M. le Curé a fait faire lui-même ; j'ai toujours trouvé que ce dernier Etat, auquel on a apporté toutes les attentions possibles, donne plus de mariages, de baptêmes, & de morts, que les Etats qu'on imprime tous les ans pour toutes les Paroisses de Paris en général. On fait espérer qu'on les fera dorénavant avec plus de foin. Il ne faut pas conclure, des différences contraires ci-dessus, qu'il aille mourir à Londres plus de personnes de dehors, qu'il n'en vient à Paris; il en vient sans contredit autant ici que là: mais à Londres les meres nourrissent leurs enfans elles-mêmes, & par-là on a en général la mortalité de ceux qui y naissent & de ceux qui viennent s'y établir; au lieu qu'à Paris les meres ne ETAT DES MORTS DE LA PAROISSE DE S. SULPICE, depuis 1715 inclusivement, jusqu'en 1744 inclusivement. Il a été baptisé dans la susdite Paroisse pendant les mêmes 30 années, 35531 garçons, & 34069 filles. nourrissant pas leurs enfans, on n'a pas la mortalité de ceux qui meurent en nourrice; & le nombre en eft grand. La premiere de ces deux différences, fait voir qu'année commune, il y a plus de 9000 personnes qui vont mourir ou s'établir à Londres, foit qu'elles y aillent des Provinces voisines, ou des pays étrangers. On ne doutera pas, je pense, qu'il ne vienne tous les ans tout au moins autant de personnes mourir ou s'établir à Paris, qu'il en va à Londres; à quoi ajoutant la seconde des deux différences ci-dessus, on voit qu'il meurt tous les ans en nourrice plus de 9000 enfans nés à Paris, ce qui s'accorde avec ce que j'avois déja remarqué par le recueil d'enfans dont je me fuis fervi pour trouver la vie moyenne de ceux qui naissent dans cette grande Ville. On pourroit faire encore plusieurs autres remarques sur l'Etat donné par M. le Curé de S. Sulpice; mais en voilà peut-être trop pour un sujet auffi aifé. Il seroit à souhaiter qu'à l'imitation de ce zélé Pasteur, les autres Curés fissent faire la même recherche dans leurs Paroisses pour le même efpace de tems, en mettant les âges de cinq en cinq ans jusqu'à 90 ans, & qu'on ne fît pas cette recherche seulement dans Paris, mais aussi dans toutes les Paroisses des environs jusqu'à 10 ou 12 lieues, à cause des enfans qu'on y envoye en nourrice. La recherche seroit encore bien plus complette, & on en tireroit plusieurs éclaircifsemens utiles, si on la faisoit faire dans tout le Royaume. En ce cas-là il faudroit que Nosseigneurs les Evêques voulussent bien la faire faire chacun dans leur Diocèse; & afin de la rendre plus aisée & mieux en ordre, on fourniroit à chaque Curé une instruction avec un plan tout dressé, qu'ils n'auroient qu'à remplir des nombres convenables à chaque âge & à chaque colonne. SESES ESES ESESES ESES ES ES ES ESESES ESESES ** DES RENTES VIAGERES L E mot de Rentes viageres, semble fe faire assez entendre par lui-même, pour n'avoir pas besoin d'autre explication; mais comme il y a deux fortes de Rentes viageres principales, il ne sera peut-être pas inutile d'en faire la diftinction, afin d'éviter toute équivoque. Quand on dit simplement Rentes viageres, on doit entendre les Rentes qui restent entiérement éteintes à la mort de ceux fur qui elles font conftituées. Les Rentes viageres en Tontine, ou Rentes en Tontine, font celles qui sont constituées sur plusieurs personnes de même âge ou approchant, qui se sont pour ainfi-dire associées ensemble, à condition qu'à la mort de chaque Associé la rente qu'il avoit se repartît aux survivans de la Société, en tout ou en partie, jusqu'au dernier vivant, qui jouit seul de toute la rente de la Société, ou |