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à payer les intérêts annuels, & l'autre à rembourser tous les ans une partie des capitaux, ainsi qu'on le pratique aux emprunts fur les Poftes & à celui de l'Hôtel-de-Ville; mais on peut les disposer d'une maniere plus commode pour les créanciers, sans être incommode pour les débiteurs.

Supposons un emprunt de 6000000 livres, qu'on divisera en 12000 Actions ou Billets de 500 livres chacun, & qu'on veuille payer intérêt & capital en dix ans, & en dix payemens égaux, les intérêts sur le pied du denier 20: on trouvera ce qu'on doit payer par an par la Table IV, en disant :

Si 100 livres donnent 12 liv. 19 s. 0 d. combien donneront 6000000 livres.

La Regle étant faite, l'on trouvera 777000 livres.

Il est aisé de voir que si on ne vouloit pas fournir une somme si considérable par an, il faudroit prendre un plus long terme. Si on ne vouloit, par exemple, fournir tous les ans que le double de l'intérêt, il faudroit 14 ans & un peu plus, ainsi qu'on peut le voir par la quatrieme Table, ou par la troisieme. Mais nous supposons ici qu'on veutacquitter cet emprunt avec ses inrérêts dans l'espace de dix ans ; & on vient de voir qu'il faut fournir 777000 livres par an : en voici la distribution.

Les intérêts des 6000000 liv. font 300000 liv. qui étant ôtés des 777000 livres que le débiteur fournit à la fin de la premiere année, reste 477000 livres qui fournissent dequoi rembourfer 954 billets. Le débiteur ne doit plus que 11046 billets, dont les intérêts dûs à la fin de la seconde année, font 276150, qui étant ôtés des 777000 livres que le débiteur fournit à la fin de cette seconde année, reste 500850, qui fournissent presque dequoi rembourser 1002 billets, & ainsi des autres années, comme on le voit à la premiere partie de la Table V.

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Par ce moyen, l'emprunt peut être fait par classes. Il n'y auroit que 954 billets pour être remboursés à la fin de la premiere année; il y en auroit 1002 pour être remboursés à la fin de la seconde année 1052 pour être remboursés à la fin de latroisieme année, & ainsi des autres, comme on le voit par la Table. Cette maniere d'emprunter, quelque nombre d'années qu'on prenne pour faire tous les payemens, seroit plus commode pour le Public. Chaque particulier choisiroit la classe qui lui feroit rembourfer bourser son fonds dans le tems où il compte en avoir besoin pour d'autres emplois ; les uns en ayant besoin bien-tôt, & les autres pouvant le placer pour plus de tems. Ou bien l'on pourroit ne pas fixer avant l'emprunt les Actions de chaque classe; mais dès que l'emprunt feroit fini, on mettroit tous les numéros des billets dans une roue de Loterie, & les 954 premiers numéros qu'on tireroit de la roue seroient remboursés à la fin de la premiere année; les 1002 numéros suivans feroient remboursés à la fin de la seconde année; les 1052 numéros suivans seroient remboursés à la fin de la troisieme année, &c.

Si on trouve que cette maniere divise trop les fonds des créanciers, on pourroit convenir qu'on ne tireroit qu'un seul numéro de la roue; celui-là deviendroit le premier, & feroient, lui & les 953 numéros suivans avec ordre, remboursés à la fin de la premiere année; les 1002 numéros suivans feroient remboursés à la fin de la seconde année; & ainsi de fuite. Et lorsqu'on seroit parvenu au dernier, on continueroit par les premiers 1, 2, 3, 4, &c. jusqu'au précédent de celui qu'on auroit tiré de la roue, qui seroit le dernier remboursé.

La seconde partie de la même Table V, montre la diftribution du même emprunt, en comp

E

tant les intérêts sur le pied du denier 18; & la troisieme partie pour le denier 16.

On pourroit encore emprunter, à condition de payer le capitalavec les intérêts, & les intérêts des intérêts, de chaque Billet ou Action au bout d'un certain tems, comme unan, deux ans, trois ans, quatre ans, &c. le débiteur fourniffant tous les ans une même somme, ou à peu près, pour les billets qu'il faudroit rembourser à la fin de chaque année avec leurs intérêts, & intérêts des intérêts. Mais cette maniere d'emprunter ne seroit pas attrayante; ceux qui prêtent, n'aiment pas à rester si long-tems sans toucher capital ou intérêts.

Les quatre premieres Tables ont encore plusieurs autres usages que nous omettons, étant plus curieux qu'utiles, fice n'est ceux dont nous aurons besoin dans la suite pour la détermination des Rentes viageres.

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V

ERS la fin du fiecle dernier, M. Guillaume Pety, Anglois, avoit essayé d'établir l'ordre de la mortalité des hommes en général, par le moyen des Regîtres Mortuaires de Londres & de Dublin; mais ces deux Villes étant très-commerçantes, beaucoup d'étrangers viennent s'y établir & y meurent, comme on le voit tous les ans par les excès des nombres des morts fur les nombres des naissances. Par-là les Regîtres mortuaires de ces Villes ne peuvent point servir à établir l'ordre de la mortalité du genre humain, parce qu'il faudroit, s'il étoit possible, trouver un endroit d'où il ne sortît personne, & où il n'entrât aucun étranger, ainsi que le remarque M. Hallei, de la Société Royale de Londres,

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