GÉNÉRAL E DE HONGRIE, DEPUIS la premiere invafion des PAR M. DE SACY, Cenfeur Royal, TOME SECON D. A PARIS, Chez DEMONVILLE, Imprimeur-Libraire. M. DCC. LXXVII I. HISTOIRE GENĚ RALE DE HONGRIE. LIVRE CINQUIEME. Ann. 1552. hift. de reb. N. Iftuanf. Pann. lib. Petr.de Rew. de Mon. &S. cor.r. Hung XVII. L étoit affez étonnant de voir le pape & l'empereur Turc s'armer tous deux pour venger la mort d'un cardinal; mais l'un n'envoyoit que des bulles contre Ferdinand, & l'autre envoyoit des armées. Segedin fut le premier théâtre de la guerre. Cette petite ville, fituée près du confluent de la riviere de Marofch & de la Theiffe, floriffante par fon commerredoutable par la fortereffe, étoit dereg.Hung. ce, cent. VI. Sigler. chron. rer. Hung. L. 11. c. 2. Abr. Baks chay.chron. 426429 P. M, Fum. 1. v. G. Sambuc. ejufd. in. ob. Hiftoire de Hiftoire des tombée depuis long-temps au pour. de Hongr. voir des Turcs. Un bourguemeftre, de Genillé, nommé Ottomial, propofa à Caftalde de le rendre maître de cette rer.ung. app. place. Le général applaudit à l'entreFord. z.orat. prife, quoique le fuccès lui en parût Hiftoire de douteux. Le magiftrat devenu généL'Emp. Ott. ral, raffemble deux mille foldats, p. le P. Cantimir. leur fait de riches préfens, leur en l'Emp Ott, Promet de plus riches encore, marpar Sagredo che à leur tête au milieu des bois, Hift. d'Al- arrive, fans être apperçu avant le lemagne par le P. Barre, retour de la lumiere, place fa troupe tom. VIII en embuscade, détache quelques foldats pour infulter les fentinelles : les Turcs prennent les armes, fortent de la ville, & donnent la chaffe à cette poignée d'affaillans; ceux-ci fe retirent vers le bois, les Turcs les pourfuivent; tout à coup Ottomial paroît à la tête de fa troupe, enveloppe les Turcs, en fait un horrible carnage; ce qui put échapper à la fureur des Hongrois, s'enfuit vers la ville, mais les habitans leur ferment. la porte; & du haut des remparts, achevent de les maffacrer. Le bourguemeftre entre avec tout le fafte d'un conquérant, abandonne à fes foldats toutes les richeffes des marchands Turcs, & entreprend le fiege du château. Aldene accourt pour partager la gloire de cette conquête; de nouveaux fecours arrivent, mais les Turcs qui n'attendoient aucun quartier, parce qu'ils n'en accordoient aucun à leurs ennemis, firent la plus belle défenfe. Le bacha de Bude parut fuivi de quinze cens chevaux; les Hongrois, fous la conduite d'Oureftolph, & les Espagnols, fous celle d'Aldene, fortirent pour l'attaquer. Celui-ci ignoroit la maniere de combattre des Hongrois; mais fon ignorance eût été moins fatale que l'imprudente valeur de fon collegue. Le bacha s'étoit fait des remparts de fes chariots; l'afpect de ces voitures chargées de bagages enflammoit la cupidité du foldat. Dès le premier choc, les Hongrois & les Efpagnols quitterent leurs rangs pour piller; le bacha immobile demeura quelque temps fpectateur de leur brigandage, puis tout-à-coup vint fondre fur eux, & les tailla en pieces. Trois cens heiducs fe raffemblerent en pelotons, ferrerent leurs rangs, réfolus de ven |