de vous purifier; & vous de vez lui dire avec le premier des Apôtres : Seigneur, à quel Joan. 6. autre que vous, irons – nous ? C'est lui-même qui vous invite, & qui vous fait de gran

C

69.

des menaces fi vous n'allez point à lui. Ne vaut-il pas mieux vous fier à fa miféricorde, que de vous en féparer, de peur de fa justice? «C'eft du pain qu'il vous pré- « fente, dit faint Auguftin, & « non pas du poifon ». Si vous craignez, parce que vous n'avez rien, & que vous êtes indigne de tout: ayez confiance, parce qu'il poffede tout qu'il veut vous donner tout & vous le donner gratuitement. Dites-lui en vous appuyant fur fes promeffes, comme David: Recevez-moi Pf. 118. I iiij

116.

felon votre parole, & je vi vrai: acccordez-moi ce que j'espère, parce que vous me commandez de l'espérer, & ne me laiffez point tomber dans la confufion. Enfin parlez-lui avec la même confiance que faint Auguftin, & dites-lui avec ce Pere : « Il est vrai Seigneur, que la maison de "mon ame eft trop étroite » pour vous recevoir, mais » vous pouvez l'élargir. Elle » tombe en ruine, mais vous » pouvez la rétablir. Elle a » bien des choses qui déplai» fent à vos yeux, il eft vrai, je » l'avoue & je le sçai : mais qui la purifiera, ô mon Dieu, » fi ce n'est vous ? ou à quel au"tre que vous ferai-je cette P. 18. priere du Prophéte? Puri

13.

22

fiez-moi, Seigneur, des pé→

chés qui me font inconnus *

Une faim fpirituelle, & un faint empreffement.

4. La quatriéme difpofition est une faim fpirituelle & un faint empreffement rien n'étant plus oppofé à l'amour infini de Jefus-Chrift que l'indifférence & la tiédeur. « Que perfonne, dit « faint Jean Chryfoftôme, ne « s'approche avec dégoût; que « perfonne ne porte à ce feftin « un cœur languiffant. Que « tous foient enflammés de « charité; que tous foient brû- « lans & pleins de ferveur & d'avidité. Il n'y a eu que ceux 1. Rig qui avoient une grande faim, dit le Saint Efprit, qui ayent été raffafiés. Le Seigneur a Luc.✯

* S. Aug. conf. 61% 0.8%.

2. S

530

rempli de biens ceux qui en avoient un grand défir, dit la fainte Vierge dans fon admirable Cantique; « mais " pour ceux qui ne connoif» fent point leur indigence, & » qui fe croyent riches, il les a » laiffés dans la pauvreté. »

Nous ne remportons que peu, parce que nous défirons peu. Nous avons un cœur étroit & refferré, & nous ne recevons que quelques gouttes au lieu du torrent qui nous inonderoit, fi nous en avions un plus étendu. Le vaiffeau que nous apportons eft fi petit, qu'il n'y entre prefque rien. S'il étoit 1.8. plus grand, nous puiferions avec abondance & avec joie les eaux falutaires dans les fontaines du Sauveur, com

me dit un Prophéte. S. Cyprien dit en plufieurs lieux;

chacun

que remporte felon fon avidité & felon son espérance. C'est notre timidité & notre peu de foi qui rétréciffent la miféricorde de Dieu. Nous tariffons par notre indifférence les fources de fa bonté; & il nous dit encore ce qu'il difoit autrefois aux malades qui imploroient fon fecours : Qu'il vous foit Matt. fait felon votre foi ; foyez ce que vous voulez être.

29.

4. Rega 4.6.

Ibid. 15

L'huile de la Veuve, qui 28. marquoit la grace & l'onction du Saint Efprit, coula toûjours tant qu'il y eut des vaiffeaux vuides, quand il n'y en eut plus, l'huile s'arrêta. C'eft une excellente figure de ce que je dis, que