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donnez entrée dans votre cœur aux fentimens impies de Caïn, & de celui qui tra

Genef. 4. hit le Sauveur, en différant Mat 27. à recourir à Dieu, & en dou

4. 66.

tant comme eux de fa bonté. Vous écoutez avec un plus grand danger pour vo tre falut l'efprit de menfonge qui vous représente votre Pere & votre Médecin comme cruel & terrible, que lorf que vous avez écouté les flatteries pour vous dispenser de votre devoir. C'est lui qui tient votre coeur dans le ferrement & dans la tristesse de peur qu'il ne s'ouvre à Jefus-Chrift. Les images fu neftes qui vous troublent, viennent de cette efprit condamné à une trifteffe éternelle. Comme il n'attend

point de miféricorde, il voudroit vous porter à n'en point attendre. Comme il n'aime

point Dieu, & que, malgré fon orgueil, il eft néanmoins contraint de le craindre, & de s'abbattre fous la main qui le brife, il tâche par tous fes artifices de vous le rendre odieux, & de ne remplir votre cœur que d'une crainte de défefperé. Enfin, comme il ne connoît de Dieu autre chofe que fa juftice, parce qu'il en eft accablé, & que fes peines ne font adoucies par aucune confolation, il veut vous ôter la vûe d'une miféricorde dont il ne reffent aucun effet, & dont la feule idée le brûle & le défefpere. Voyez après cela fi vous Bb

êtes bien confeillée d'apprendre à connoître Dieu d'un tel maître, & fi vous

n'êtes pas tout à la fois bien imprudente & bien malheureuse, de fuivre plûtôt les impreffions de l'ennemi capital de votre falut, qui ne connoît point votre Sauveur, & qui les hait, que les lumie-. res & les avis du Saint-Esprit qui vous exhorte fi fouvent à recourir humblement à fa clémence. Vous vous formez une idée de Dieu toute femblable à celle d'un homme dur & févere. Vous mefurez fa patience.sur la vôtre, & vous ne croyez pas qu'il puiffe fouffrir ce que vous ne voudriez pas fouffrir d'un autre. Vous pensez qu'il le laffe & qu'il fe re

bute comme vous; & vous ne fçavez pas qu'il eft Dieu en tout, en miféricorde auffibien qu'en puissance. La plus grande bonté

que vous puif. fiez vous imaginer, eft infiniment au-deffous de celle qu'il a pour vous; & la tendreffe la plus vive & la plus

forte d'une mere eft indiffé. rence dans le fentiment des Saints, fi on la compare à fon amour.

Vous ne le connoiffez point; & vous vous formez une idole à fa place, quand vous le regardez comme dur & inexorable. Et c'est ce qu'il nous dit lui-même par le Prophéte Ifaïe: A qui ai 46. me comparez-vous, & à qui 4.3.4.5. me croyez-vous femblable? Ne fçavez-vous pas que je

vous porte dans mon fein 7 &que vous êtes dans mon cœur? Je ne vous porterai pas feulement pendant quelques mois, comme les meres portent leurs enfans; je vous porterai jufqu'à la derniere vicilleffe, & jufqu'aux cheveux blancs. Je l'ai fait juf ques ici, & je le ferai eneore. Oui je vous porterai, & je vous fauverai. Peut-on ajoûter quelque chose à ces expreffions fi vives & fi tendres? & peut-on refuser de croire un Dieu qui vous affure fi fortement de fa patienHai. 19. ce & de fa bonté? « Vous » vous plaignez, dit-il ailleurs » dans le même Prophéte, que je vous ai quittés, & que je » ne me fouviens plus de vous. » Eft-il donc poffible qu'une

14. 15.

IC.

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