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ENCYCLOPEDIE
THÉOLOGIQUE,

OU PREMIÈRE

SÉRIE DE DICTIONNAIRES SUR TOUTES LES PARTIES DE LA SCIENCE RELIGIEUSE,

OFFRANT EN FRANÇAIS, ET PÅR ORDRE ALPHABÉTIQUE,

LA PLUS CLAIRE, LA PLUS FACILE, LA PLUS COMMODE, LA PLUS VARIÉE
ET LA PLUS COMPLÈTE DES THÉOLOGIES:

CES DICTIONNAIRES SONT, POUR LA PREMIÈRE SÉRIE, CEUX :

D'ÉCRITURE SAINTE,

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DE PHILOLOGIE SACRÉE,

--

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DE LITURGIE, DE DROIT CANON,
des hérésies, des schismes, DES LIVRES JANSÉnistes, des proPOSITIONS ET DES LIVRES CONDAMNÉS,
DES CONCILES, -DES CÉRÉMONIÉS ET DES RITES,

DES CAS DE CONSCIENCE,

-

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-

DES ORDRES RELIGIEUX (HOMMES ET FEMMES), DES DIVERSES RELIGIONS,
DE GÉOGRAPHIE SACRÉE ET ECCLÉSIASTIQUE, -DE THÉOLOGIE DOGMATIQUE, CANONIQUE,
LITURGIQUE ET POLÉMIQUE, DE THÉOLOGIE MORALE ET MYSTIQUE,
DE JURISPRUDENCE CIVILE-ECCLÉSIASTIQUE,
DES PASSIONS, DES VERTUS ET DES VICES,
D'HAGIOGRAPHIE,
DES PÈLERINAGES RELIGIEUX,
D'ASTRONOMIE, de physique eT DE MÉTÉOROLOGIE RELIGIEUSES,
DE CHIMIE ET DE MINÉRALogie religieUSES, -

D'ICONOGRAPHIE CHRÉTIENNE,

-

-

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DE DIPLOMATIQUE CHRÉTIENNE,
DE GÉOLOGIE ET DE CHRONOLOGIE CHRÉTIENNES:

Publication sans laquelle on ne saurait parter, lire et écrire utilement, n'importe dans quelle situation de la vie:

PUBLIÉE

PAR M. L'ABBÉ MIGNE,

ÉDITEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE DU CLERGÉ,

ου

DES COURS COMPLETS SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQUE.

PRIX : 6 Fr. LE VOL. POUR LE SOUSCRIpteur á la collection entière, ou a 50 VOLUMES CHOISIS dans les trois
Encyclopédies; 7 Fr., 8 fr. Et même 9 FR. POUR LE SOUScripteur a tel ou tEL DICTIONNAIRE PARTICULIER.

52 VOLUMES, PRIX: 312 FRANCS.

TOME VINGT-DEUXIÈME.

DICTIONNAIRE DES ORDRES RELIGIEUX.

TOME TROISIÈME.

4 VOL. PRIX: 32 FRANCS.

S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, EDITEUR,
AUX ATELIERS CATHOLIQUES, RUE D'AMBOISE, 20, AU PETIT-MONTROUGE,
AUTREFOIS BARRIÈRE D'ENFER DE PARIS, MAINTENANT DANS PARIS.

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D'après une des lois providentielles qui régissent le monde, rarement les œuvres au-dessus de l'ordinaire se font sans contradictions plus ou moins fortes et nombreuses. Les Ateliers Catholiques ne pouvaient guère échapper à ce cachet divin de leur utilité. Tantôt on a nié leur existence ou leur importance; tantôt on a dit qu'ils étaient fermés ou qu'ils allaient l'être. Cependant ils poursuivent leur carrière depuis 21 ans, et les productions qui en sortent deviennent de plus en plus graves et soignées aussi paraît-il certain qu'à moins d'événements qu'aucune prudence humaine ne saurait prévoir ni empêcher, ces Ateliers ne se fermeront que quand la Bibliothèque du Clergé sera terminée en ses 2,000 volumes in-4°. Le passé parait un sûr garant de l'avenir, pour ce qu'il y a à espérer ou à craindre. Cependant, parmi les calomnies auxquelles ils se sont trouvés en butte, il en est deux qui ont été continuellement répétées, parce qu'étant plus capitales, leur effet entraînait plus de conséquences. De petits et ignares concurrents se sont donc acharnés, par leur correspondance ou leurs voyageurs, à répéter partout que nos Editions étaient mal corrigées et mal imprimées. Ne pouvant attaquer le fond des Ouvrages, qui, pour la plupart, ne sont que les chefs-d'œuvre du Catholicisme reconnus pour tels dans tous les temps et dans tous les pays, il fallait bien se rejeter sur la forme dans ce qu'elle a de plus sérieux, ia correction et l'impression; en effet, les chefs-d'œuvre même n'auraient qu'une demi-valeur, si le texte en était inexact ou illisible.

Il est très-vrai que, dans le principe, un succès inoui dans les fastes de la Typographie ayant forcé l'Editeur de recourir aux mécaniques, afin de marcher plus rapidement et de donner les ouvrages à moindre prix, quatre volumes du double Cours d'Ecriture sainte et de Théologie furent tirés avec la correction insuffisante donnée dans les imprimeries à presque tout ce qui s'édite; il est vrai aussi qu'un certain nombre d'autres volumes, appartenant à diverses Publications, furent imprimés ou trop neir ou trop blanc. Mais, depuis ces temps éloignés, les mécaniques ont cédé le travail aux presses à bras, et l'impression qui en sort, sans être du luxe, attendu que le luxe jurerait dans des ouvrages d'une telle nature, est parfaitement convenable sous tous les rapports. Quant à la correction, il est de fait qu'elle n'a jamais été portée si loin dans aucune édition ancienne ou contemporaine. Et comment en serait-il autrement, après toutes les peines et toutes les dépenses que nous subissons pour arriver à purger nos épreuves de toutes fautes? L'habitude, en typographie, même dans les meilleures maisons, est de ne corriger que deux épreuves et d'en conférer une troisième avec la seconde, sans avoir préparé en rien le manuscrit de l'auteur.

Dans les Ateliers Catholiques la différence est presque incommensurable. Au moyen de correcteurs blanchis sous le harnais et dont le coup d'œil typographique est sans pitié pour les fautes, on commence par préparer la copie d'un bout à l'autre sans en excepter un seul mot. On lit ensuite en première épreuve avec la copie ainsi préparée. On lit en seconde de la même manière, mais en collationnant avec la première. On fait la même chose en tierce, en collationnant avec la seconde. On agit de même en quarte, en collationnant avec la tierce. On renouvelle la même opération en quinte, eu collationuant avec la quarte. Ces collationnements ont pour but de voir si aucune des fautes signalées au bureau par MM. les correcteurs, sur la marge des épreuves, n'a échappé à MM. les corrigeurs sur le marbre et le métal. Après ces cinq lectures entières contrôlées l'une par l'autre, et en dehors de la préparation ci-dessus mentionnée, vient une révision, et souvent il en vient deux ou trois; puis l'on cliche. Le clichage opéré, par conséquent la pureté du texte se trouvant immobilisée, on fait, avec la copie, une nouvelle lecture d'un bout de l'épreuve à l'autre, on se livre à une nouvelle révision, et le tirage n'arrive qu'après ces innombrables précautions. Aussi y a t-il à Montrouge des correcteurs de toutes les nations et en plus grand nombre que dans vingt-cinq imprimeries de Paris réunies! Aussi encore, la correction y coûte-t-elle autan: que la composition, tandis qu'ailleurs elle ne coûte que le dixième! Aussi enfin, bien que l'assertion puisse paraitre téméraire, l'exactitude obtenue par tant de frais et de soins, fait-elle que la plupart des Editions des Ateliers Catholiques laissent bien loin derrière elles celles même des célèbres Bénédictins Mabillon et Montfaucon et des célèbres Jésuites Petau et Sirmond. Que l'on compare, en effet, n'importe quelles feuilles de leurs éditions avec celles des nôtres qui leur correspondent, eu grec comme en latin, on se convaincra que l'invraisemblable est une réalité.

D'ailleurs, ces savants éminents, plus préoccupés du sens des textes que de la partie typographique et n'étant point correcteurs de profession, lisaient, non ce que portaient les épreuves, mais ce qui devait s'y trouver, leur haute intelligence suppléant aux fautes de l'édition. De plus les Bénédictins, comme les Jésuites, opéraient presque toujours sur des manuscrits, cause perpétuelle de la multiplicité des fautes, pendant que les Ateliers Catholiques, dont le propre est surtout de ressusciter la Tradition, n'opèrent le plus souvent que sur des imprimés.

Le R. P. De Buch, Jésuite Bollandiste de Bruxelles, nous écrivait, il y a quelque temps, n'avoir pu trouver en dix-huit mois d'étude, une seule faute dans notre Patrologie latine. M. Denzinger, professeur de Théologie à l'Untversité de Wurzbourg, et M. Reissmann, Vicaire Général de la même ville, nous mandaient, à la date du 19 juillet, n'avoir pu également surprendre une seule faute, soit dans le latin soit dans le grec de notre double Patrologie. Enfin, le savant P. Pitra, Bénédictin de Solesme, et M. Bonetty, directeur des Annales de philosophie chrétienne, mis au défi de nous convaincre d'une seule erreur typographique, ont été forcés d'avouer que nous n'avions pas trop présumé de notre parfaite correction. Dans le Clergé se trouvent de bons latinistes et de bons hellénistes, et, ce qui est plus rare, des hommes très-positifs et très-pratiques, eh bien ! nous leur promettons une prime de 25 centimies par chaque faute qu'ils découvriront dans n'importe lequel de nos volumes, surtout dans les grecs. Malgré ce qui précède, l'Editeur des Cours complets, sentant de plus en plus l'importance et même la nécessité d'une correction parfaite pour qu'un ouvrage soit veritablement utile et estimable, se livre depuis plus d'un an, et est resolu de se livrer jusqu'à la fin à une opération longue, pénible et coûteuse, savoir, la révision entière et universelle de ses innombrables clichés. Ainsi chacun de ses volumes, au fur et à mesure qu'il les remet sous presse, est corrigé mot pour mot d'un bout à l'autre. Quarante hommes y sont ou y seront occupés pendant 10 ans, et une somme qui ne saurait être moindre d'un demi million de francs est consacrée à cet important contrôle. De cette manière, les Publications des Ateliers Catholiques, qui déjà se distinguaient entre toutes par la supériorité de leur correction, n'auront de rivales, sous ce rapport, dans aucun temps ui dans aucun pays; car quel est l'éditeur qui pourrait et voudrait se livrer APRES COUP à des travaux si gigantesques et d'un prix si exorbitant? Il faut certes être bien pénétré d'une vocation divine à cet effet, pour ne reculer ni devant la peine ni devant la dépense, surtout lorsque l'Europe savante proclame que jamais volumes n'ont été édités avec tant d'exactitude que ceux de la Bibliothèque universelle du clergé. Le présent volume est du nombre de ceux révisés, et tous ceux qui le scrout à l'avenir porteront cette note. En conséquence, pour juger les productions des Ateliers Catholiques sous le rapport de la correction, il ne faudra | rendre que ceux qui porteront en tête l'avis ici tracé. Nous ne reconnaissons que cette édition et celles qui suivront sur nos planches de métal ainsi corrigées. On croyait autrefois que la stéréotypie immobilisait les fautes, attendu qu'un cliché de métal n'est point élastique; pas du tout, il introduit la perfection, car on a trouvé le moyen de le corriger jusqu'à extinction de fautes. L'Hébreu a été revu par M. Drach, le Gree par des Grecs, le Latin et le Français par les premiers correcteurs de la capitale en ces langues.

Nous avons la consolation de pouvoir finir cet aris par les réflexions suivantes : Enfin, notre exempte a fini par ébranler les grandes publications en Italie, en Allemagne, en Belgique et en France, par les Canons grecs de Rome, le Gerdil de Naples, le Saint Thomas de Parme, l'Encyclopédie religieuse de Munich, le recueil des déclarations des rites de Bruxelles, les Bollandistes, le Suarez et le Spicilege de Paris. Jusqu'ici, on n'avait su réimprimer que des ouvrages de courte haleine. Les in-4°, où s'engloutissent les in-folio, faisaient peur, et on n'osait y toucher, par crainte de se nover dans ces abimes sans fond et sans rives; mais on a fini par se risquer à nous imiter. Bien plus, sous notre impulsion, d'autres Editeurs se préparent au Bullaire universel, aux Décisions de toutes les Congrégations, à une Biographie et à une Histoire générale, etc., etc Malheureusement, la plupart des éditions déjà faites ou qui se font, sont sans autorité, parce qu'elles sont sans exactitude; la correction semble en avoir été faite par des aveugles, soit qu'on n'en ait pas senti la gravité, soit qu'on ait reculé devant les frais; mais patience! une reproduction correcte surgira bientôt, ne fût-ce qu'à la lumière des écoles qui se sont faites ou qui se feront encore.

DES

ORDRES RELIGIEUX

OU

HISTOIRE

DES ORDRES MONASTIQUES, RELIGIEUX ET MILITAIRES

ET DES CONGREGATIONS SÉCULIÈRES DE L'UN ET DE L'AUTRE SEXE, QUI ONT
ÉTÉ ÉTABLIES JUSQU'A PRÉSENT;

CONTENANT:

Leur origine, LEUR FONDATION, LEURS PROgrès,

LES ÉVÉNEMENTS LES PLUS CONSIDÉRABLES QUI LEUR SONT ARRIVÉS,

LA DÉCADENCE DES UNS ET LEUR SUPPRESSION,

L'AGRANDISSEMENT DES AUTRES PAR LE MOYEN DES DIFFÉRENTES RÉFORMES QUI Y ONT
ÉTÉ INTRODUITES,

LES VIES DE LEURS FONDATEURS ET DE LEURS RÉFORMATEURS,
AVEC DES FIGURES QUI REPRÉSENTENT LES DIFFÉRENTS HABILLEMENTS DE CES
ORDRES ET DE CES CONGRÉGATIONS,

PAR LE R. P. HÉLYCT,

RELIGIEUX PÉNITENT DU TIERS ORDRE DE SAINT-FRANÇOIS, DE LA COMMUNAUTÉ DE PICPUS:

MISE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE,

CORRIGÉE ET AUGMENTÉE D'UNE INTRODUCTION, D'UNE NOTICE SUR L'AUTEUR,

D'UN GRAND NOMBRE D'ARTICLES OU PARTIES D'ARTICLES, DE DEUX OUVRAGES, LE PREMIER INTITULÉ
DE L'ÉTAT RELIGIEUX, PAR L'ABBÉ BONNEFOY DE BONYON ET BERNARD DE BRINDELLES,
AVOCAT AU PARLEMENT; LE SECOND: CONSIDÉRATIONS SUR LES ORDRES RELIGIEUX, ADRESSÉES AUX
AMIS DES SCIENCES, PAR LE BARON AUGUSTIN CAUCHY, MEMBRE DE L'ACADÉMIS

DES SCIENCES DE PARIS, ETC.; ENFIN D'UN SUPPLÉMENT OU L'ON TROUVE L'HISTOIRE DES
CONGREGATIONS OMISES PAR HÉLYOT,

ET L'HISTOIRE DES SOCIÉTÉS RELIGIEUSES

ÉTABLIES DEPUIS QUE CET AUTEUR A PUBLIÉ SON OUVRAGE,
PAR MARIE-LEANDRE BADICHE,

VICAIRE DE SAINT-LOUIS-en-l'ile a paris, licencié en théologie, membre de la société asiatique, de l'institut historique,
DE L'ACADÉMIE IMPÉRIALE et royale d'areZZO, ETC.

Et par M. l'abbé TOCHOU,

ANCIEN CURÉ D'ANTIBES, CHANOINE HONORAIRE DE Fréjus, etc.

PUBLIEE PAR M. L'ABBÉ MIGNE,

ÉDITEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE DU CLERGÉ,
OU DES COURS COMPLETS SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQue.

TOME TROISIÈME.

4 VOL. PRIX : 32 FR.

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S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, EDITEUR,
AUX ATELIERS CATHOLIQUES, RUE D'AMBOISE, 20, AU PETIT-MONTROUGE,
AUTREFOIS BARRIÈRE D'ENFER DE PARIS, MAINTENANT DANS PARIS.

1862

C..

DES

ORDRES RELIGIEUX.

OBERMUNSTER.

Voy. COLOGNE.

OBLATES DE SAINTE-FRANÇOISE.

Des Oblates de Sainte-Françoise, avec la Vie de cette sainte, leur fondatrice.

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Quoique les Oblates de Sainte-Françoise ne soient pas religieuses, et qu'elles ne soient point liées par des vœux solennels, leur étant même libre de sortir de la congrégation pour se marier, nous les mettons néanmoins au rang des congrégations Bénédictines, tant à cause qu'elle suivent la règle de saint Benoit, qu'à cause qu'elles ont été sous la juridiction des moines du Mont-Olivet, dont nous avons parié ailleurs. Sainte Françoise, leur fondatrice, naquit à Rome l'an 1384, et eut pour père Paul de Buxo, et pour mère Jacqueline Rofredeschi. On rapporte qu'elle fit paraitre dès le berceau l'aversion qu'elle avait pour ce qui pouvait blesser tant soit peu la pureté. Elle fuyait dès l'enfance tous les amusements puérils, et surmontant les faiblesses de son âge, elle ne se plaisait que dans la solitude. Dès lors, éloignée de tout bruit pour éviter les conversations, elle se tenait enfermée dans sa chambre, où elle était continuellement appliquée ou à la prière ou à la lecture, et elle y joignait encore toutes les mortifications dont elle était capable.

Elle aurait bien voula consacrer à Dieu sa virginité. Dès l'âge de douze ans elle songeait à se retirer dans un monastère; mais ses parents en disposèrent autrement; elle avait pour eux une obéissance si respecIeuse, que, ne voulant pas s'opposer à leur volonté, malgré l'inclination qu'elle avait de Consacrer son cœur à Dieu dans un monastère, elle consentit à épouser un gentilhomme romain, nommé Louis de Pontianis, qui était riche et de grande naissance.

Le chagrin qu'elle conçut de n'avoir pu éviter les engagements du mariage, la fit tomber dans une maladie extrême, de laquelle elle ne put être guérie que par miracle, après que tous les remèdes humains eurent élé inutiles. Ayant recouvré la santé, elle reprit ses exercices ordinaires de dévotion. L'oraison continuelle, la visite des églises, l'assistance aux messes el aux divins offices, partageaient également les heures du DICTIONN. Des Ordres rel!GIRUX, III.

jour, avec le soin qu'elle prenait pour régler son domestique. Pour lors elle embrassa la troisième règle de saint François, avec la permission de son mari, selon ce que disent les Annales du tiers ordre de ce saint; et elle obtint aussi son consentement pour ne porter plus que des habits de laine. L'amour qu'elle avait pour lui était si respectueux, qu'elle lui était soumise comme à son maître. Elle aimait ses domestiques comme ses frères et ses sœurs, et agissait envers eux plutôt comme inférieure que comme maîtresse, se réduisant à faire les fonctions les plus basses, et elle n'usait jamais à leur égard de son autorité, que quand elle voyait que Dieu était offensé; c'était alors qu'elle faisait ren trer chacun dans le devoir, avec toute la fermeté d'une maîtresse zélée pour la gloire du Seigneur.

Dieu voulut éprouver sa vertu par des afflictions domestiques. Rome ayant été affligée, du temps du pape Jean XXIII, par les guerres civiles causées par le schisme qui partageait l'Eglise, son mari et son beaufrère Pauluci furent exilés dans une invasion que Ladislas, roi de Naples, fit dans cette capitale du monde, et son fils aîné resta en otage. Françoise supporta avec une constance admirable cette disgrâce. Elle ne fit pas paraître moins de vertu et de grandeur d'âme dans la perte qu'elle fit de deux autres de ses enfants, dont l'un, nommé Evangéliste, mourut à l'âge de neuf ans, et fut suivi un an après par sa sœur Agnès, qui n'en avait que cinq; et quoiqu'elle les aimât tendrement, comme elle ne les avait élevés que pour le ciel, elle fut ravie de les rendre à celui qui les lui avait donnés, en lui faisant un sacrifice volontaire de l'amour qu'elle avait pour eux.

Après que la paix et la tranquillité eurent été rétablies dans Rome, par l'abdication volontaire du souverain pontificat que fit Jean XXIII dans le concile de Constance, où Martin V fut élu à sa place l'an 1417, le mari de sainte Françoise retourna à Rome, et ses biens lui furent restitués. Il fut si touché des grâces que Dieu faisait à sa femme, qu'il ne la regarda plus que comme sa sœur, lui donnant toute liberté pour ses dévotions: ce qui fit que l'an 1425 elle se rendit Oblate du Mont-Olivet, sous la direction des Pères du même ordre. Cet engagement n'était autre chose qu'une espèce de confrérie

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