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LA RELIGION,

РОЁМЕ,
Louis
PAR MONSIEUR RACINE,

De l'Académie Royale des Infcriptions
& Beiles-Lettres.

HUITIEME EDITION,
Revue, corrigée, & augmentée
par l'Auteur.

A PARIS,

Chez BELIN, rue Saint-Jacques, près
Saint-Yves.

M. D C C. L X X X V.

Avec Approbation & Privilege du Roi,

DOMINI RASSINII,

BENEDICTO XIV.

BEATISSIME PATER,

CHRISTIANUS vates ad pedes Sanctitatis Veftræ provolutus, munus offerre audeo, fi ex illo quem obtines dignitatis apice spectetur, perexiguum, fi ex argumento, magnum. Verfus mei laudes Religionis fonant, quos ut Principi Ecclefie Paftori voveam, monet materia majeftas, fuadet permagna illius doctrina celebritas, invitat fpectata benignitas quam à fummis Pontificibus multi jam experti funt Poëtæ Religiofi. Nemo nefcit à Leone X, nec non à Clemente VII. Sannazarium ob eximium Poëma, Litteris Apoftolicis fuiffe remuneratum. Cui vati fi carminum magnificentiâ, faltem Religionis ftudio nequaquam cedo. In hanc enim propugnandum totus incubui adverfus illos homines, qui fuperbiâ inflati, & inani defipientes Philofophiâ, quidquid Sacra Fidei notâ fignatur, faftidiosè reji

ciunt.

Huic operi fub jungitur aliud, quod fi non multis ante annis in lucem fuiffet editum, >

DE MONSIEUR RACINE,

A BENOIT XIV

TRÈS-SAINT PERE,

UN Poëte Chrétien profterné aux pieds de

Votre Sainteté, ofe lui offrir un préfent, que le haut degré de dignité dans lequel elle est élevée, fait paroître très médiocre, mais qui par le fujet deviendra grand à fes yeux. C'est la gloire de la Religion que chantent mes vers, La majefté des chofes dont je parle, m'inspire le deffein de les préfenter au premier Paffeur de l'Eglife: la grande réputation qu'il s'eft acquife par fes lumieres m'y encourage, & j'y fuis invité par cette bonté que les Souverains Pontifes ont déjà témoignée aux Poëtes qui ont confacré leur plume à des fujets faints. Perfonne n'ignore que Léon X & Clément VII voulurent bien par des Lettres Apoftoliques, récompenfer le fameux Poëme de Sannazar, Je n'approche pas de Sannazar par la nobleffe des vers: mais je fuis certain de l'égaler par mon zéle pour la Religion. Je me fuis livré tout entier à l'ardeur de la défendre contre ces hommes enflés d'orgueil, & aveuglés par une vaine Philofophie, qui rejettent avec mépris tout ce qui eft marqué au fceau divin de la Foi.

Cet Ouvrage eft fuivi d'un autre, que j'aurois la même ambition de préfenter à Votre Sainteté, s'il n'avoit pas paru au jour depuis

iv

offerre Sanctitati Veftræ eodem animo ambi rem. In eo quippe San&torum Auguftini & Thoma de Gratia doctrina, tot Sedis Apoftolica decretis firmata, tot Maximorum Pontificum Suffragiis confecrata, carminum vim & dignitatem, juvenis adhuc addere ftudui.

Si quod in his duobus Scriptis excidiffet imprudenti mihi verbum, Theologica diligentia minus, tanto Judice, confonum, fpondeo me libenter, Beatiffime Pater, ea carmina qua Sanctitati Veftræ difplicuerint, quantumvis mihi arrideant, promptiffima deleturum manu. Chriftianum minimè juvat profana laus. Mihi fit laus maxima, Chrifti Vicario placere, & coronas, fi quas merui, ante tronum Sublimitatis Veftræ mittere. Nulla quippe mihi fors videtur in terris optabilior; quàm illi me probare, qui celebrati meis verfibus divini Ecclefia fponfi, gerit in terris viees, fummumque illud dignitatis faftigium, ad Religionis decus, plaudente Chriftiano orbe, eft confecutus. Hos animo penitùs infixos fenfus habet fanelitatis Veftræ,

Submiffimus & humillimus
Servus & in Chrifto Filius

RASSINIUS.

Parifiis, Idibus Januarii 1743.

plufieurs années. Dans cet Ouvrage j'ofai, quoique jeune encore, entreprendre d'ajouter la force & la dignité des vers à la doctrine de Saint Auguftin & de Saint Thomas fur la Grace; doctrine confirmée par tant de décrets du Saint-Siége, & par les fuffrages de tant de Souverains Pontifes.

Si dans ces deux Poëmes il m'étoit échappé imprudemment quelques termes qu'un fi grand Juge ne trouvât pas conformes à l'exactitude théologique, je m'engage fans peine à effacer d'une main prompte les vers mêmes qui flatteroient le plus mon amour-propre, s'ils avoient le malheur de déplaire à Votre Sainteté. Ce n'eft point une gloire profane que doit rechercher un Chrétien: ma plus grande gloire eft celle de plaire au Vicaire de Jefus-Chrift, & de jetter mes couronnes, fi j'en ai mérité quelques-unes, aux pieds de fon trône. Je n'ai rien en effet à fouhaiter de plus avantageux pour moi fur la terre, que l'approbation de celui qui fur la terre tient la place de ce divin Epoux de l'Eglife que j'ai célébré dans mes vers, & qui remplit fi dignement la Chaire dans laquelle avec l'applaudiffement de tout le monde Chrétien, il a été placé pour la gloire de la Religion. Tels font les fentimens que porte profondément gravés dans fon cœur, de Votre Sainteté, TRES-SAINT PERE,

Le très-humble, très-foumis Serviteur, & Fils en Jefus-Chrift,

A Paris, le 11 Janvier 1743.

RACINE.

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