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ce qu'on remarquoit principale3714-15. ment dans cet Ouvrage, c'eft que, fous l'air naïf d'un homme qui écarte ,, les préjugés avec difcernement & ,, qui ne cherche que la vérité, le Pere Daniel infinue que la plupart ,, des Rois de la premiere race, plufieurs de la feconde, quelques-uns même de la troifieme ont été bâtards fouvent adultérins, & même doublement adultérins; que ce dé. ,, faut non-feulement ne les a pas exclus du Trône, mais n'a jamais été confidéré comme une raison ,, qui pût ou dût les en éloigner". La conclufion n'étoit pas difficile à tirer, & on la répétoit fi fouvent aux oreilles du Roi, qu'il accorda une grace dont ceux qui l'environnoient lui citoient à l'envi des exemples, & dont on lui montroit la conceffion comme un des apanages de la Royauté.

Lettres

non, t. 8,

P. 214.

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Sans doute ce droit attribué à la de Mainte- puiffance royale fut affez généralement adopté à la Cour, comme fondé fur l'Hiftoire. A cette occafion, la Princeffe d'Harcourt écrivoit à Madame de Maintenon: » Malgré mon

» ignorance, je ne laiffe pas de favoir » que Sa Majefté a fuivi l'exemple du 1714-15. » premier Roi Chrétien. Le Fondateur » de cette Monarchie, Clovis, ne le » valoit pas ; & pourtant en pareil cas » il a encore plus fait". La Ducheffe du Maine en étoit, pour ainfi dire, Lettres ivre de joie » Ah! Madame, écri- de Mainte » voit-elle à fa Protectrice, que le » Roi peut faire de grands miracles! » Je connois toute l'étendue de la grace »prodigieufe que ce grand Prince daigne. » répandre fur ma famille. Mes enfants » partageront ma reconnoiffance. Je » pourrai déformais les produire har» diment, fans être embarrassée”.

non; t. 7..

P. 334.

6, p. 340.

Mais le Thaumaturge ne croyoit Saint-Sipas trop lui-même à l'efficacité de mon, t. 2, fon prodige. »Vous l'avez voulu, di- P. 83; 2. » foit-il un jour au Duc du Maine >> d'un air courroucé vous l'avez » voulu. Ainfi, fi après vous avoir fait » grand pendant ma vie, vous n'êtes » rien après ma mort, prenez-vous-en » à vous-même, & faites valoir ce que

j'ai fait, fi vous pouvez ". Lorfque Louis XIV fit venir le Premier Préfident & les Gens du Roi, pour leur remettre fon Edit, & qu'en leur ex

pliquant fes intentions, il voulut en 1714-15 faire une espece d'apologie, ils lui répondirent: » Sire, une difpofition de » cette nature touche une matiere fi éle»vée, & eft d'une fi grande conféquen» ce, que nous ne pouvons douter que » Votre Majefté n'y ait fait toutes les » réflexions que fa profonde fageffe peut » lui infpirer". Le ftyle de compliment, en pareille circonftance, n'eft rien moins qu'une approbation. Cependant il n'y eut point d'oppofition. Le Duc d'Orléans, par les foupçons jettés fur lui, fe trouvoit dans un état de détreffe à n'ofer réclamer. Tous les autres Princes étoient trop jeunes, & les grands Seigneurs, fe trouvant fans Chef, s'abftinrent de marquer leur mécontentement.

Saint-Simon, t. 2, P. 79.

Mais ce n'étoit pas affez d'avoir conquis ces prérogatives, malgré la répugnance du Roi; il falloit encore fe procurer les moyens de les foutenir & de les défendre, fi elles étoient attaquées. On n'en trouva pas de meilleur, qu'un teftament qui donneroit au Duc du Maine une autorité & des forces capables de balancer celles du Régent, les feules

à craindre. Alors revinrent les perfécutions déja employées pour fub. 1714-15. juguer le vieillard, & plus fortes encore, fans doute parce que fa réfiftance fut plus opiniâtre.

Le Chancelier de Pontchartrain inftruit de toutes ces intrigues, & ne voulant pas, à la mort du Roi, s'y trouver mêlé, s'étoit retiré. Sa place fut donnée à Voifin, tout dévoué à Madame de Maintenon & au Duc du Maine. Ce fut lui qu'on chargea de rompre la glace auprès de Louis XIV, & de lui remontrer la néceffité d'un teftament pour la tranquillité de fon Royaume, & d'un teftament qui reftreignît le pouvoir du Régent, pour la fureté de fon petitfils. Il travailla avec autant d'ef»forts que de fecret à entamer la » place; mais la fape, quoiqu'ha» bilement conduite ne >>troit qu'un roc vif qui émouf» foit tous les outils. L'infinuation >> fe trouvant inutile, on fufpendit » les moyens de douceur & de per» fuafion.

rencon

» Jufqu'alors Madame de Mainte» non & fon pupille n'avoient été

i

» occupés qu'à plaire au Roi, à l'a1714-15. mufer chacun à fa maniere, à de» viner ce qui pouvoit lui faire plai» fir, à le flatter, l'encenfer, en un » mot, à l'adorer. Depuis la mort » de la Dauphine, ils avoient re» doublé leurs empreffements, & » étoient devenus pour la fociété fon >> unique reffource. Ne pouvant l'a» mener à leur volonté, déterminés » cependant à arrather fon confen»tement, & bien fûrs que la foi» bleffe & l'habitude qui les rendoient » néceffaires, les garantiroient tou»jours d'une difgrace, ils prirent » avec lui une autre forme. Tous » deux devinrent férieux, fouvent » mornes, filencieux jufqu'à ne rien » répondre, à moins qu'ils n'y eût » une interrogation directe, & la » réponse alors fe terminoit à un mo• » nofyllabe. L'âge du Roi, fon ca»ractere ne lui permettoient pas » d'aller chercher au dehors des di» verfions à l'ennui; fon affiduité » dans l'intérieur étoit toujours la » même, mêmes amufements, mu»fique, jeux, converfations éter»nelles. Et par tout trifteffe d'autant

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