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duit, ni aucune tentation de quelque part CHAP. VI. qu'elle vienne, ne furmonteront l'amour Dieu nous porte à caufe de J. C. ni celui que la grace de JESUS-CHRIST nous infpirera.

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3. C'est ce que J. C. avoit dit lui-même en parlant de fes brebis, & de la mort qu'il devoit fouffrir pour elles." Je fuis le bon c Pasteur... & je donne ma vie pour mes brebis... Je leur donne la vie éternelle, & elles ne périront jamais, & nul ne les ravira d'entre mes mains. Mon Pere qui me les a données eft plus grand que toutes cho fes, & nul ne peut les ravir de la main de mon Pere. Mon Pere & moi fommes une ce même chose «. De fi grandes promeffes, ou plûtôt des affurances fi pofitives & fi précifes, font fondées fur la charité de J. C. qui donne fa vie pour fes brebis, & qui leur donne la vie éternelle en mourant pourelles. Elles font fa conquête, & le prix de fon fang. Car c'eft la mort du Pafteur qui forme fon troupeau : & elles ne feroient jamais fes brebis, s'il ne les rendoit telles en les enfantant par la mort. Mais dès qu'il confent à leur donner la vie en facrifiant la fienne, elles lui font confiées, elles font mifes en dépôt dans fa main, & c'eft lui qui répond de leur vie, de leur état, de leur persévérance. Il feroit vaincu, fi elles étoient vaincues. Il laifferoit périr entre fes mains le dépôt que fon Pere lui a confié, fi elles périffoient. II feroit convaincu d'impuiffance, ou d'infidélité, fi quelqu'un pouvoit les lui ravir. Mais fa main Invincible, qui a créé le ciel & la terre, tient fes brebis enfermées, & les met en pleine fureté. Et fi la foibleffe de notre foi nous fait encore craindre quelque chofe pour elles, J. C. bannit abfòlunient cette E

Partie 1.

Joan. 10 V.

11. 15. 28. 29.30.

CHAP. VI. crainte, en ajoutant que fon Pere qui lui a confié fes brebis, les retient encore dans fa propre main qu'il eft infiniment plus grand que tout ce qui peut s'opposer à leur falut qu'aucune puiffance ne peut les lui ravir, &c que c'est par fon égalité parfaite avec fon Pere, ou plutôt par l'unité d'une même effence & d'un même pouvoir, qu'il eft le fauveur & le protecteur invincible des brebis qu'il a confiées à fon amour.

4. Il faudroit donc douter de la toutepuiffance de Dieu, & de la diftance infinie qui eft entre lui & les créatures: il faudroit douter de la divinité de J. C. & de fon unité naturelle & effentielle avec fon Pere, pour douter que le falut de fes brebis foit en sûreté, & pour ébranler les fondemens de l'ef Jean. 10.17. pérance que nous avons en lui. Oves mea.... non peribunt in sternum, & non rapiet eas qui quam de manu mea. Pater meus * qui dedit mihi, major omnibus eft: & nemo poteft rapere de manu Patris mei. Ego & Pater unum fumus.

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5. On voit par ces paroles que le Pere conferve dans fa main les mêmes brebis qu'il get dans celles de fon Fils; qu'il en eft avec lui le défenfeur & le garand; & qu'il les donne à fon Fils pour le les conferver. Car c'eft le Pere qui nous enfeigne d'aller à fon Fils, & c'eft lui qui nous attire à son Fils. Joan. 6. 45. Omnis qui audivit à Patre & didicit, venit ad me. Nemo poteft venire ad me, nifi Pater, qui mifit me, traxerit eum. Et d'un autre côté, c'eft le fils qui nous conduit à fon Pege, & fans lui tout accès auprès de fon Pere

44.

*

C'eft ainfi que le, quod dedit mihi, m.jus porte le grec. Il y a dans | omnibus eft.

la vulgate: Pater meus

nous eft interdit: Nemo venit ad Patrem. nifi per me.

traxerit

CHAP. VI.

6. Ces vérités, qui d'abord paroiffent Jean. 14. 6. opposées, fe communiquent mutuellement leur lumiere & leur force. Car puifque le Pere nous enfeigne d'aller à JESUS-CHRIST & qu'il nous attire & nous entraîne vers lui, c'eft une preuve que le falut eft attaché à la foi de JESUS-CHRIST. Et puifque fans JSUS-CHRIST On ne va point au Pere, c'eft une preuve que c'eft par lui feul qu'on eft réconcilié avec Dieu. Mais remarquez la force des expreflions dont JESUS-CHRIST même fe fert: Omnis qui audivit à Paire. diducit, venit ad me. Nemo poteft venire ad me, nifi Pater, qui mifit me eum. La voix du Pere, & la maniere dont il enfeigne, font infailliblement fuivies de la perfuafion & de l'obéiffance. Il n'éclaire pas feulement; il attire, & il entraîne; & JESUS-CHRIST, à qui le Pere envoie fes brebis, les admet avec bonté, & n'en rejette aucune. Omne, quod dat mihi Pater, ad me veniet: & eum qui venit ad me non ejiciam foras. Mais jufqu'où va cette bonté du Fils pour ceux que fon Pere lui envoie? Elle n'a point d'autre terme que le falut. Elle s'étend jufqu'après la mort. Elle leur assure la réfurrection parmi les juftes & les faints. Et pourquoi ? C'eft qu'il ne doit perdre aucun de ceux que fon Pere lui donne: parce qu'il eft defcendu lui-même du Ciel pour accomplir la volonté de fon Pere, & que l'objet de cette volonté eft le falut & la réfurrection de ceux qu'il lui confie: Quia defcendi de cœlo, ut faciam voluntatem ejus qui mifit me. Hac eft autem voluntas ejus qui

Joan, 6.37

39. Гост. 6. 38.

CHAP. VI. mifit me Patris, ut omne quod dedit mihi, non perdam ex eo, fed refufcitem illud in no- ; viffimo die.

Hab., 6.18.

§. III. Dieu a confirmé par un ferment la promeffe qu'il fit à Ambraham, pour rendre notre espérance inébranlable. C'est JESUSCHRIST même qui eft chargé de l'exécution de fes promeffes, dont notre foi, notre falut, notre héritage éternel font l'objet.

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I. LORSQUE Dieu promit à Abraham de le benir, & de benir tous les peu-ples de la terre dans le Fils qui naîtroit de Gen. 22. 16. lui, c'est-à-dire, dans JESUS-CHRIST, il ajouta le ferment à la promeffe ; & n'aiant perfonne au-deffus de lui par qui il pût jurer il jura par lui-même: » Afin, nous » dit faint Paul, qu'étant appuiés fur ces deux chofes inébranlables; c'est-à-dire, la promeffe de Dieu & fon ferment,» par lefquelles il eft impoffible que Dieu nous » trompe, nous ayons une puiffante confolation, nous qui cherchons notre refuge & notre afyle dans l'efpérance qui nous eft offerte, & que nous faififfons Car c'étoit nous, felon le même Apôtre, qui étions l'objet de la promeffe de Dieu & de fon ferment. C'étoit notre foi & notre efpérance qu'il promettoit à Abraham. C'étoit la vérité & la certitude de notre falut & de notre héritage éternel qu'il juroit de nous accorder. C'étoit dans le deffein de nous procurer l'immobilité de fes décrets, qu'il emploioit, outre fa parole qui eft la vérité même, l'immutabilité d'un fermentHeb. 6. 16. irrévocable. Comme les hommes, dit ce

17.

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כן

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grand Apôtre, jurent par celui qui eft «<
plus grand qu'eux, & que le ferment eft
la plus grande affurance qu'ils puiffent »
donner pour mettre fin aux conteftations <<
& aux défiances; Dieu voulant auffi faire
voir avec plus de certitude aux héritiers e
de la promeffe la fermeté immuable de fa
réfolution, a ajouté le ferment à fa parole. «
C'étoit donc pour les héritiers de la pro-
meffe, c'étoit pour leur faire voir avec plus
de certitude la fermeté immuable de fà ré-
folution, que Dieu emploioit outre fa paro-
le le ferment. Ils étoient compris dans la
promeffe du Médiateur, comme dans le
Principe & dans la caufe, & leur bénédic-
tion future par rapport au tems,
étoit déja
réelle dans le décret immuable de les benir.
2. Si ces deux chofes, la promcfle de
Dieu & fon ferment, étoient le fondement
inébranlable de la foi & de l'efpérance d'A-
braham, & fi elles étoient pour lui une
puiffante confolation avant l'incarnation &
la mort de JESUS-CHRIST, combien, aprés
que tout eft accompli, & que la vérité a
furpaffé l'attente & les pensées de tous les
hommes, combien devons-nous mettre no-
tre confiance & notre appui dans une pro-
meffe & dans un ferment, dont tous les
myfteres de JESUS-CHRIST atteftent la vé-
rité, & à qui fa mort & fa résurrection ont
mis le fceau.

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3. C'est à JESUS-CHRIST que toutes les promeffes qui nous regardent ont été confiées. C'eft fur lui que repofent nos bénédictions. C'est pour nous & en notre nom, qu'il s'eft chargé d'effectuer le ferment fait à Abraham. Lui ferons-nous l'injure de douter ou de fon pouvoir, ou de

CHAP. VI.

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