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AVIS AU LECTEUR.

L

A Vie d'Ariftippe écrite en Grec par Diogene && mife en François par Mr. le Fevre, ayant été inferée dans l'Edition des Vies des Hommes illustres de Plutarque de Mr. Dacier, faite en Hollande en petits Volumes, le Public nous ayant paru fatisfait de l'y trouver; nous avons cru devoir auffi la lui donner dans la Réimpreffion que nous venons de faire, & qu'elle pouvoit être placée à la fin de ce Tome, pour ne point deranger l'ordre des Vies des Hommes illuftres que le fçavant Mr. Dacier nous a laiffées, ni celles que Monfieur l'Abbé Bellenger vient de traduire fur l'Original Anglois.

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*Ai lũ par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux Les Vies des Hommes Illuftres de Plutarque traduites en François par Mr. Dacier, & augmentées de plufieurs notes, & d'un Tome neuvieme contenant la Vie d'Annibal écrite par Mr. Dacier, avec celles d'Enée, de Tullus Hoftilius, d'Ariftomenes, de Tarquin l'Ancien, de L. Junius Brutus, de Ge'on, de Cyrus, & de Jafon, traduites de Anglois de Thomas Rowe par Mr. l'Abbé Bellenger. Fait à Paris le 12. Fevrier 1734

PRIVILEGE

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DU

FERNEX.

ROY.

Ovis par la grace de Dieu, Roy de France & de Navarre. A nos amez & feaux Confeillers, les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de nôtre Hôtel, Grand Confeil, Prevôt de Paris, Baillifs, Senéchaux, leurs Lieutenans Civils & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra, SALUT. Notre bien amé NICOLAS GOSSELIN, Libraire à Paris, Nous ayant fait remontrer qu'il fouhaiteroit faire imprimer & donner au Public les Vies des Hommes Illuftres de Plutarque traduites par M. Dacier, nouvelle édition corrigée & augmentée de plufieurs notes, & de la Vie d'Annibal par l'Auteur, avec celle d'Epictete, Oeuvres de feu Me. Bonaventure de Fourcroy, Ancien Avocat au Parlement, contenant fes Confultations, fes Memoires, Playdoyers & Traitez de Droit, s'il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilege fur ce néceflaires; offrant pour cet effet de les faire imprimer en bon papier & en beaux caractéres, fuivant la feüille imprimée & ci-attachée pour modéle fous le contre-fel des Préfentes. A CES CAUSES voulant traitter favorablement ledit Expofant: Nous lui avons permis & permettons par ces Préfentes, de faire imprimer lefdits Ouvrages ci-deffus fpecifiés, en un ou plufieurs volumes, conjointement ou féparément, & autant de fois que bon lui femblera, fur papier & caractére conformes à ladite feuille imprimée & attachée fous notredit contre-fcel, & de les vendre, faire vendre & débiter par tout notre Royaume, pendant le tems de dix années confécutives, à compter du jour de la datte defdites préfentes; Faifons défenfes à toutes fortes de perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles foient d'en introduire d'impreffion étrangere, dans aucun lieu de notre obéïffance; comme auffi à tous Libraires, Imprimeurs & autres, d'imprimer, faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter, ni contrefaire lefdits Ouvrages ci-deffus expofez, en tout ou en partie, ni d'en faire aucun extrait, fous quelque

prétexte que ce foit, d'augmentation, correction, changement de titre, même de traduction en langue Latine, ou autrement, fans la permiffion expreffe, & par écrit dudit Expofant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifcation des Exemplaires contrefaits, de fix mille livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, l'autre tiers audit Expofant, & de tous dépens, dommages & intérêts, à la charge que ces Préfentes feront enregistrées tout au long fur le Registre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, dans trois mois de la datte d'icelles; que l'impreffion defdits Ouvrages fera faite dans nôtre Royaume, & non ailleurs, & que l'Impetrant fe conformera en tout aux Réglemens de la Librairie, & notament à celui du 10. Avril 1725. & qu'avant que de les expofer en vente, les Manufcrits ou Imprimez qui auront fervi de copie à l'impreffion defdits Ouvrages feront remis dans le même état où les Approbations y auront été données, ès mains de notre très-cher & feal Chevalier Garde des Sceaux de France, le fieur Chauvelin ; & qu'il en fera enfuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliotheque publique, un dans celle de nôtre Château du Louvre, & un dans celle de notre très-cher & feal Chevalier Garde des Sceaux de France, le Sieur Chauvelin, le tout à peine de nullité des Préfentes : du contenu defquelles, vous mandons & enjoignons de faire jouir l'Expofant ou fes ayans caufe, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que copie defdites Prefentes qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin defdits Livres, foit tenue pour dûëment signifiée, & qu'aux Copies collationnées par l'un de nos amez & feaux Confeillers & Secretaires, foi foit ajoutée comme à l'Original. Commandons au premier nôtre Huiffier, ou Sergent, de faire pour l'exécution d'icelles, tous Actes requis & néceffaires, fans demander autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro, Charte Normande, & Lettres à ce contraires; CAR tel eft notre plaifir. Donné à Paris le 30. jour du mois de May l'an de grace 1732. & de notre Regne le dix-feptiéme. Par le Roi en fon Confeil,

SAINSON.

la

Registré fur le Regiftre VIII. de la Chambre Royale des Libraires & Imprimeurs de Paris, num. 367. fol. 349. conformément aux anciens Reglemens confirmez par celui du 28. Fevrier 1723. A Paris le 31. Mai P. A. LE MERCIER, Syndic.

1732.

Fai fait part du préfent Privilege pour ce qui regarde les Vies des Hommes Illuftres de Plutarque, feulement, à Meffieurs EMERY, DAVID l'aîné, HUART & CLOUZIER, pour en jouir fuivant leur part & portion. ANNIBAL

ANNIBAL.

R

OME & Carthage fondées prefque dans le même temps, & parvenuës toutes deux par les armes à un haut degré de réputation & de gloire fembloient avoir été destinées par la nature à être rivales & à fe difputer l'Empire de l'univers. Carthage étoit enorgueillie par fes conquêtes; car elle avoit foûmis l'Afrique, la plus grande partie de la Sicile, la Sardaigne & pluTome IX.

A

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fieurs autres Ifles ; & Rome étoit fiere de la conquête de toute l'Italie, qu'elle avoit afsujetie jufqu'au détroit de Sicile. Elles ne cherchoient donc l'une & l'autre que les moyens de s'agrandir. Les Romains voyant devant eux la Sicile pleine de richeffes, qu'il fembloit que la violence des flots avoit détachées de leur continent voulurent comme la réünir à leur domaine : mais ils manquoient d'un prétexte jufte. Les prétextes fpecieux ne manquent guére à une ambition qui ne veut point reconnoître de bornes. Meffine leur alliée fe plaignoit des vexations & de la Tyrannie des Carthaginois. Les Romains embraffent cette occafion, & paffent en Sicile fous ombre de secourir leurs alliés, & en effet pour se mettre en poffeffion de cette Ifle qui ouvroit la porte à tous leurs projets ambitieux. Ce fut là le commencement de la premiere guerre Punique, qui dura vingt-quatre ans fans aucune discontinuation, & qui fut féconde en évenemens extraordinaires & merveilleux. Les Romains remporterent de grandes victoires & recurent de grands échecs. Polybe affure que pendant cette guerre, ils perdirent fept cens vaiffeaux, ou dans les combats, ou par les tempêtes. La facilité avec laquelle ils réparoient ces pertes eft digne de memoire. Sous le confulat de Duellius, ils conftruifirent une Flotte de 160. vaiffeaux, qui fe trouva toute prête à faire voile en foixante jours, à compter du jour que les

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