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c. 19.

Mar cell

an. 404

Phot. Cod.

77.

di trentiéme deSeptembre del a même année4 04. An. 404 à deux heures aprés midi, il tomba à C.P. & aux chr. Pafche environs de la grêle groffe comme des noix; & le an. 4° 3. jeudi fuivant fixiémed'Octobre, l'imperatriceEu. Soc. VI, doxia mourut en couche, s'étant délivrée avant Soz VIIF. terme d'un enfant mort. Cyrin évêque de Calce- c. 27. doine qui blâmoit toûjours faint Chryfoftome, Chr. Profy. mourut de la bleflure que lui avoit faite faint Ma- n. 5. ruthas, en lui marchant par mégarde fur le pied. Il fallut lui couper la jambe plufieurs fois: le mal Eunap ap gagna l'autre jambe, puis tout le corps, & fe trouva fans remede. D'autres moururent de diverfes morts, où furent affligés de maladies horribles. L'un tomba d'un efcalier & fe tua: un autre fut Pall.p.2zço tourmenté de la goute aux pieds:un autre mourut fubitement,rendant une odeur infupportable.Un .p.15 autre eut les entrailles brûlées d'une fievre lente avec des douleurs de colique continuelles, & une demangeaifon infuportable au-dehors: un autre eut les pieds enfles d'hydropifie : un autre la goute aux quatre doigts, dont il avoit foufcrit: un autre eut le bas ventre enflé, & la par tie voifine corrompue avec grande infection& production de vers d'autres s'imaginoient voir la nuit des 1. 158 chiens enragés, & des barbares l'épée à la main avec des cris horribles. Un autre tomba at de cheval fe rompit la jambe droite, & mourut auffi-tôt. Un autre perdit la parole, & fut huit mois fur un lit,fans pouvoir même porter la main à sa bouche. Un autre aiant la langue fi enflée, qu'elle rempliffoit toute la bouche, écrivit fa confeffion fur des tablettes.

Saint Nil illuftre folitaire du même tems, moigna combien il defapprouvoit la perfecution deS. Jean Chryfoftome,par deux lettres à l'empereur Arcade: dans la premiere defque lles il parle ainfi: Comment pretendez-vous voir C. P. dé- Lib. 17.. livrée des frequens tremblemens de terre, & du pift. 265. feu du ciel, tandis qu'il s'y com met tant de cri

mes

An. 404. mes,& que le vice y regne avec tant d'impunité ? Aprés que l'on a banni la co lomne de l'églife, la lumiere de la verité, la trompette de JESUSCHRIST, le bien-heureux évêque Jean.Com. ment voulez-vous que j'accorde des prieres à cette ville ébranlée par la colere de Dieu, dont elle n'attend que les foudres à tous momens: moi qui fuis confumé de trifteffe,qui me fensl'efprit agité & le cœur déchiré, par l'excés des maux qui fe commettent à prefent dans Byzance ? L'autre let111. epift. tre porte: Vous n'avez pas eu raifon d'envoïer en exil Jean la grande lumiere du monde, l'évêque de Byzance; & vous avez crû trop legerement des 17. epist. évêques peu fenfés. Faites donc penitence d'avoin 393. 295. privé l'églife de fes inftructions fi pures& fi faintes. Il témoigne en deux autres lettres fon estime pour ce faint docteur.

279.

Niceh.

XIV. hift.

54.

Bill. 83.

Janu P. 955.

Saint Nil qui parloit fi hardiment à l'empereur, étoit de C. P. même & de la premiere nobleffe. Il fut prefet de C. P. & joüiffoit de trés-grands biens. Aprés avoir eu deux fils de fon mariage; il crutqu'ils fuffifoient pour continuer fa pofterité, Nil Narr. & avoir foin de fa vieilleffe. It fe fepara de fa fent2. 3. me, quoi qu'elle eût peine à y confentir; & lui laiffant fon fecond fils, il prit l'aîné avec lui pour fe retirer dans la folitude. Ilalla jufques en Arabie, an defert du mont Sinaï, & y vêcut longtems en repos avec des moines d'une grande perfection. Ils demeuroient dans des cavernes, ou dans des cellules qu'ils bâtifloient eux-mêmes, loignées les unes des autres. La plupart ne man geoient point de pain, mais feulement des fruits fauvages& des herbes crues,quelques-uns ne man. geoient qu'une fois la femaine. Ils avoient un' pre. tre, & s'aflembloient le dimanche dans l'églife, pour recevoir la communion & conferer des chofes fpirituelles. L'humilité & la charitó les unif foit parfaitement.

é

Cependant on agiffoità Rome pour le rétabliffe

ment

pape.

ment de S. Jean Chryfoftome. Le premier qui y An. 404. porta la nouvelle de ce trouble, fut un lecteur XLIX. d'Alexandrie, qui vint avec des lettres de Theo S.Chryfo ftome se phile, portant que Jean avoit été depofé. Le pa plaint au pe Innocent les aiant lues, fut furpris de la hau teur de Theophile, qui lui écrivoit feul, fans pall, p. 9 expliquer les caufes de la depofition, ni avec qui il l'avoit faite: il demeura en doute, & ne fit point de réponse, ne voiant rien de folide en cette affaire. Alors un diacre de l'églife de C. P. nommé Eufebe, qui fe trouvoit à Rome pour les affaires ecclefiaftiques, vint au pape, & lui prefenta une requête, par laquelle il le conjuroit d'attendre un peu de tems, & qu'il verroit toute la conjuration découverte. En effet trois p. 1o jours aprés, il arriva quatre évêques du parti de S. Jean Chryfoftome, Panfophius de Pifidie, Pappus de Syrie, Demetrius de Galatie, Eugene de Phrygie: qui rendirent trois lettres: P'une de S. Chryfoftome, l'autre des quaran te évêques qui communiquoient avec lui, la troifiéme de fon clergé. Elles étoient toutes trois conformes, & expliquoient le defordre qui étoit arrivé:

La lett re de S. Chryfoftome n'eft adreflée, fuivant l'infcription, qu'au papeInnocent;mais dans la fuite du difcours, il parle comme à plufieurs, fuppofant fansdoutequ'elle feroit le dansun concile, fuivant la coûtume: & il eft marqué à la fin que l'on avoit envoïé autant à Venerius évêque de Milan, & à Chromace d'Aquilée. Saint Chryfoftome y marqued'abord,qu'avec lesquatre évêques qui ont été nommés,il avoit envoie deux diacres, Paul, & Cyriaque. Il y raconte toute la fuite de l'affaire les plaintes à l'empereur contre Theophile d'Alexandrie, fon arrivée à C. P. fon éloignement de S. Chryfoftome. Au lieu de fe Juftifier, dit-il, il me fit citer moi-même devant on concile: où fçachant que je n'avois point de

justice

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P. 16.

An. 404. justice à efperer; je ne me prefentai point, & je remontrai qu'il n'avoit point de jurifdiction fur moi. Il ne laila pas de paffer outre: je fus chaffe par force de C. P. L'empereur me rappella, je rentrai accompagné de trente évêques.Theophile s'enfuit. A mon retour je priai l'empereur de taire affembler un concile, pour juger de ce qui s'étoit paffe. Mais je ne pûs l'obtenir; au contraire j'ai encore été chaffe.Là il explique lesviolences com mifes la veille de Pâques, & reprefente les fuites de cette injuftice, & la divifion qu'elle causoit dans tout l'Orient. Je vous prie donc, conclutil, d'écrire des lettres, où vous declariez nul tout ce qui s'est fait contre moi, & où vous m'accordiez vôtre communion, comme vous avez fait jus ques ici: puifque je fuis condamné fans êttre oui, & que j'offre encore de me justifier, dans un tri bunal non fufpect.

7. 18.

p. 21.

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L.

Diverfes depura tions à Rome. 2. 23.

P. 24.

Le pape écrivit en effet des lettres pour réponfes à celles-ci, par lefquelles il confervoit également fa communion à l'un & a l'autre parti: il rejettoit le prétendu jugement de Theophile; & difoit qu'il falloit affembler un autre concile non fufpect, d'Occidentaux & d'Orientaux, rejettant d'entre les juges, premierement les amis & enfuite les ennemis. Peu de jours aprés un prêtre de Theophile nommé Pierre, avec Martyrius diacre de C P. arriverent à Rome, & rendirent au pape des lettres de Theophile, & quelques actes, par lefquels il paroiffoit que Jean avoit été condamné par trente-fix évéques, dont dix-neuf étoient Egyptiens. C'étoit les actes du concile du Chefne. Le pape Innocent les aiant lûs, & voiant que les accufations n'étoient point confiderables ; & que Jean n'avoit point été prefent: continua à blamer Theophile, d'avoir prononcéun jugement fi fevere contre un abfent, & lui répondit en ces termes: Mon frere Theophile, nous vous tenons dans nôtre comununion,

vous & nôtre frere Jean, comme nous vous avons An. 404. déja declaré dans des lettres precedentes: & nous vous écrirons la même chofe toutes les fois que vous nous écrirez. Que fi on examine legitimement tout ce qui s'est paffé par collufion, ileft impoffible que nous quittions fans raison la communion de Jean. Si donc vous vous confiez à vôtre jugement, prefentez-vous au concile qui fe tiendra, Dieu aidant, & expliquez les accufations, fuivant les canons de Nicée: car l'églife Romaine n'en connoît point d'autres. Il vouloit marquer par là qu'il n' avoit point d'égard à ceux d'Antioche. Le pape aiant ainfi renvoié les députés de Theophile, fit des prieres accompagnées de jeune, pour demander à Dieu de retablir P'union dans l'églife.

Peu de tems aprés arriva à Rome un prêtre de C. P. nommé Theotecne, qui rendit au pape des lettresd'un concile d'environ vingt-cinq évêques du parti de faint Chryfoftome:'où ils mandoient qu'il avoit été chaflé de C.P. à main armée, &en. voié en exil à Cucufe, & l'églife brûlée. Le pape P 250 donna auffi à Theotecne des lettres de communion pour Jean,& pour ceux de fa communion:l' exhortant avec larmes à prendre patience, parce qu'il ne pouvoit le fecourir, à caufe de quelques perfonnes puiffantes qui s'y oppofoient. Peu de tems après vint un petit homme mal fait & artificieux, nommé Paterne, qui fe difoit pretre de l' églife de C. P. & paroiffoit par fes difcours fort animé contre faint Jean Chrysoftome. Il rendit des lettres d'Acace, de Paul,d'Antiochus, de Cyrin, de Severien, & de quelques autres en petit nombre, qui accufoient Jean de l'incendie de l'églife de C. P. Le clergé de Rome jugea cette accufation fauffe parce que Jean dans le concile celebré des évêques de fon parti, ne s'en étoit pas même défendu ; & le pape Innocent ne crut pas les lettres dignes de réponfes.

Après

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