Imágenes de páginas
PDF
EPUB

culieres,ou la confirmation des anciens canons. An. 404. On fçait d'ailleurs que Lazare depuis ordonné é- Zofim.ep.8. ad Afr. to. vêque par Proculus, y fut condamné comme ca2. conc. p. lomniateur, pour avoir accufé fauffement l'évê-1569. que Brice: : que l'on croit être le fuccefleur de S. Martin dans le fiege de Tours.

2.7.

LIH.

Il y eut auffi un concile à Carthage, fous le fixieme confulat d'Honorius,le fixiéme des calen- Concile de Carthage. des de Juillet, c'eft-à-dire le vingt-fixiéme Juin Aug.ep. 1850 404.où l'on refolut d'implorer le fecours de l'em. al. so. pereur contre les violences de Donatiftes. Quel. ad Bonif. ques évêques des plus âgés, & qui avoient vu par v. p. 93. experience l'utilité des loix contre les heretiques ad Vince r pour les exciter à fe convertit;vouloient que l'on n. 17. priât l'empereur de défendre abfolument qu'ily eût des Donatiftes, en prefcrivant une peine à ceux qui voudroient profeffer cette herefie. Les autres évêques, entre lefquels étoit S.Auguftin, vouloient feulement demander que leurs violences fuflent reprimées:que la loi de Theodofe, portant amende de dix livres d'or contre tous les heretiques en general, fût appliquée en particulier. aux Donatiftes, qui pretendoient n'être pas heretiques:& que tous ne fuflent pas fujets à cettepeine mais feulement ceux qui feroient dénoncés par les Catholiques, à caufe de leurs violences.

Cet avis plus doux l'emporta, & les évêques Theafius & Evodius furent deputés vers l'empereur avec cette inftruction. Ils reprefenterent que fuivant le concile de l'année derniere, les prelats des Donatiftes ont été interpellés par a&tes des officiers municipaux, de conferer pacifiquement avec nous. Mais fe défiant de leur caufe, ils n'ont prefque point ofé répondre, & en font venus à des violences exceffives;enforte qu'ils ont faitperir plufieurs clercs,fansparlerdes laïques,ont attaqué des églifes, & en ont pris quelques-unes. C'est donc maintenant à l'empereur de pourvoir à la fûreté de l'église catholique:afin que ces hom..

[blocks in formation]

exig, có 43.

Ap. Diony

mes temeraires n'intimident pas le peuple foible, qu'ils ne peuvent feduire. On connoît la fureur des Circoncellions, fouvent condamnés par les loix ; & nous croions pouvoir demander du fecours contre eux, comme S. Paul emploia même 4.x. le fecours militaire contre la confpiration des fa17.23. &ieux. Ainfi nous demandons, que les magiftrats des villes & les proprietaires des terres voisines, prêtent fecours de bonne foi aux églifes catholiques:que la loi de l'empereur Theodofe, touchant Sup 1.xix. les dix livres d'or contre les heretiques ordina#34. L.29. teurs ou ordonnés, & les proprietaires des lieux C Th. de où ils s'aflemblent, foit confirmée & étendue à ceux que les Catholiques étant attaqués par eux auront denoncés. Il faut auffi demander que la Sup. liv. loi qui défend aux heretiques de donner ou de rexvi. 2. 9. cevoir par donation ou par teftament,foit execu1.7 C.Th. tée contre ceux qui demeureront Donatiftes : do har,

[ocr errors]

LIV.

Affaire de

mais non contre ceux qui fe convertiront de bonne foi,avant que d'être pourfuivis en juftice.

Il fut refolu de plus, que l'on écriroit au nom du concile aux empereurs & aux plus grands of ficiers:afin qu'ils fçuffent, que les deputés étoient envoïés à la cour du confentement de tous: mais qu'il fuffiroit que les lettres fuffent foufcrites par Aurelius évêque de Carthage, pour éviter le retardement. Que l'on écriroit auffi aux juges d'Afrique,afin qu'en attendant le retour des deputés, ils prêtaffent fecours à l'églife catholique, par le moien des officiers des villes, & des proprietaires des terres. Enfin que l'on écriroit à l'évêque de Rome, ou aux évêques des lieux, où fe trouveroit l'empereur, pour leur recommander les deputés.

Ce fut peut-être pendant le fejour que S. AuSpes & de guftin fit à Carthage pour ce concile,qu'il écrivit Boniface les deux lettres fur l'affaire du prêtre Boniface. Zp. 78. Ce prêtre avoit accufe d'un crime infame un jeune homme nommé Spes, qui demeuroit dans le

231

ma

naftere de S. Auguftin. Spes au contraire avoit An. 404. rejetté le crime fur Boniface, l'accufant de l'en avoir follicité lui-même. Comme il n'y avoit point de preuve, S. Auguftin fut long-tems inquieté de cette affaire: ne trouvant dequoi convaincre ni l'un ni l'autre, quoiqu'il eût meilleure opinion du prêtre, & lui donnât plus de cré ance: ainfi il avoit pen fé de les laiffer au jugement de Dieu, jufques à ce que Spes, qui lui é toit fufpect, lui donnât quelque occafion de le promouvoir dans la clericature, ou de lui donner des lettres pour être ordonné ailleurs à quoi S. Auguftin ne pût se refoudre, à cause du soupçon qu'il avoit contre lui.

Alors Spes commença à demander avec plus d'empreffèment, que fi la clericature lui étoit refufée, on ne permit pas non plus au prêtre Bo niface de garder fon rang: Boniface y confentoit, plûtôt que de caufer du fcandale en faifant éclater une affaire où il ne pouvoit fe juftifier de vant les hommes. Mais S. Augustin trouva un temperament, qui fut de les faire convenir tous les deux d'aller à Nole au tombeau de S. Felix ; & la convention fut redigée par écrit. S. Auguftin étoit perfuadé, que Dieu obligeroit le coupable à confeffer fon crime. Il avoit vû à Milan un pareil miracle: d'un voleur qui étant venu à un tombeau de faints, pour faire un faux ferment, fut contraint d'avouer fon larcin: le tombeau de Saint Felix étoit celebre, par le grand nombre de miracles qui s'y faifoient; & Saint Augustin étoit affûré d'en apprendre plus fûrement, que d'ailleurs, ce qui s'y feroit paffé, par Saint Paulin fon ami qui y de meuroit. Boniface & Spes y devoient aller fecrettement & fans être connus: Boniface même ne prit point de lettre pour faire connoître qu'il étoit prêtre, afin d'être traité également avec fa

K 3

par

la

An. 404 partic. S. Auguftin vouloit dérober à son église connoiffance de cette affaire, qui ne pouvoit caufer que du fcandale.

136..

137.

Toutefois elle fut divulguée, & on demandoit que le nom de Boniface fûtôté du catalogue des. prêtres. S. Auguftin en écrivit premierement à Ep. 77. al. Felix & à Hilarin,deux des principaux du peuplecatholique d'Hippone:difant qu'il ne peut fe re-foudre à ôter le nom de Boniface d'entre les prétres;puifqu'il ne l'a convaincu d'aucum crime, & qu'il eft perfuadé de fon innocence: que la caufe eft pendante au jugement de Dieu, & qu'un tel prejugé lui feroit injure: comme dans les jugemens feculiers, le juge inferieur n'ofe rien attenEp. 78 al. ter au prejudice de l'appel. Il écrivit enfuite à fon clergé & à fon peuple une lettre pleine de ten-drefle & de charité, pour les fortifier contre ce fcandale,où il confent fuivant leur defir d'ôter le nom de Boniface du tableau, que l'on lifoit dans l'églife, pour ne pas choquer les infidéles.. Il dit dans cette lettre, qu'encore que Dieu foit par tout, & doive être adoré en efprit & en verité : toutefois ce n'eft pas à nous à fonder la profondeur de fes confeils: & à demander, pourquoi il fait des miracles en un lieu plûtot qu'en un au tre. Il reprend fon peuple de ce qu'il infulte aux Donatiftes à caufe de la chûte de deux diacres qui étoient venus d'entre eux. Nous ne devons,ditil, leur reprocher autre chofe, finon qu'ils ne font pas catholiques: afin de ne pas imiter les accufations, faufles pour la plupart, qu'ils répandent contre l'églife. Il prend Dieu à temoin, que comme il n'a guere trouvé de meilleurs fu jets, que ceux qui ont profité dans les monafte res: auffi n'en a t-il point trouvé de pires, que ceux qui y font tombés..

LV. Conferen.. ce de faint

Sur la fin de cette année, S. Auguftin convainAuguftin quit en une conference publique le Manichéen ave cFelix. Felix. C'étoit un de leurs élus & de leurs docteurs.

c.16.

venu à Hippone pour y femer fon erreur. Quoi- Ar. 404. qu'ignorant les lettres humaines, il étoit plus 1 Retr.c.8. rufé que Fortunat, avec qui S. Augustin avoit Pofid, visa confere en 392. Après une premiere conference, Sup. l.xix, où Felix fe vanta de pouvoir foûtenir la verité des n. 39. écritures de Manés: on en vint à une conference publique, qui fe tint dans l'églife d'Hippone, & dont nous avons les actes écrits par des notaires, en date du feptiéme des ides de Decembre fous le fixiéine confulat d'Honorius: c'est-à-dire du feptiéme de Decembre 404

Luc. XXIV

S. Auguftin prit en main la lettre de Manés qu'ils appelloient du Fondement: Felix la reconnut, & en lût lui-même le commencement où Manés fe difoit apôtre de J. C. Alors S. Augu. ftin lui dic: Prouvez-nous comment ce Manés eft apôtre: car nous ne le voions point dans l'évangile. Nous fçavons celui qui a été ordonné à la place de Judas, qui eft S. Mathias; & celui qura été enfuite appellé du ciel, par la voix du Seigneur, qui eft S. Paul. Felix dit: Que vô tre fainteté me prouve, comment J. Ca ac- c. a. compli fa promefle d'envoier le Saint-Efprit. S. Auguftin lût cette promeffe dans l'évangile de S. Luc, conforme à celle qui eft dans S. Jean, que Felix avoit cité: puis il lût le commence- 36... Jo.XVI. 13. ment des actes des apôtres, & la defcente du Sac. 6. Elprit. Felix dit: Puifque vous dites que les apôtres ont reçu le S. Elprit: donnez m'en un qui m'enfeigne ce que Manés m'a enfeigné, ou qui détruife fa doctrine. S. Auguftin dit: les apôtres ont été enlevés du monde avant que l'erreur de Manés y füt née:c'est pourquoi on ne trouve pas de leurs écrits, qui difputent nommément contre lui: toutefois je vous lirai ce que l'a pôtre S. Paul a predit de vos femblables; & aiant pris l'épitre à Timothée', illût l'endroit où il eft dit: Que dans les derniers tems, quelques-un's fe retireront de la foi, & fuivront des efprits fedu&teurs:

K 4

C. 7.

1.Tim. IV.

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »