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An. 411. auffi foixante-quatre fieges vacans. Ainfi il paroît que l'églifeCatholique avoit alors en Afrique qua. tre cens foixante & dix chaires épifcopales: quoiqu'il y en eût quelques unes occupées par les Donatiftes feuls. Par où l'on peut juger du nombre des évêques dans tout le reste du monde.

2. 218.

22. 221.

XXXVI. Seconde journee, 3.

Coil, 2.

pas

Enfuite tous ceux qui n'étoient neceffaires, fe retirerent,&il ne demeura que le comte Marcellin avec fesofficiers, & les trente-fixévêques depu#219. tés,dix-huit de chaque côté. AlorsMarcellin aiant demandé quelle heure il étoit, un officier répondit qu'il étoit onze heures: c'est-à-dire qu'il ne reftoit qu'une heure de jour. C'eft pourquoi du confentement desparties, la conference fut remife au fur-lendemain,c'est-à-dire au troifiéme jour de Juin:afinqu'il yeût un jour d'intervalle pour met tre au net lesactes. Ainfi finit la premiere journée. Le jour marqué étant venu, qui étoit le troifiéme de Juin, on s'affembla au même lieu: c'eftJuin. 411. à-dire le commiffaire avec fes officiers, & les deputés des deux partis. Le commiffaire les pria enBrev.coll.2. core de s'affeoir: les évêques Catholiques s'affirent, mais les Donatiftes le refuferent:difant que la loi divine leur défendoit de s'affeoir avec de tels adverfaires. Marcellin leur declara, qu'il demeureroit auffi debout: les évêques Catholiques fe leverent, & il fit oter fon fiege. Enfuite il fit lire une requête que lesDonatiftes avoient donné le jour precedent, par laquelle ils demandoient communication de la procuration des Catholi ques, pour venir preparés à la conference: parce que les écrivains ne pourroient avoir mis les actes au net. Au bas de cette requête étoit l'ordonnance du commiffaire, qui leur accordoit ce qu'ils de mandoient.

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Il demanda enfuite s'ils étoientd'accord de foufcrire tous leurs dires, comme il avoit marqué dans la feconde ordonnance. Les Catholiques dirent, qu'ils avoient declaré par leurs lettres, qu'ils en

étoient

étoient d'accord: mais les Donatiftes dirent, que An. 411. c'étoit une chofe nouvelle & extraordinaire ; & les Catholiques demanderent acte de leur refus. Marcellin demanda encore aux Donatiftes s'ils étoient contens des gardiens, que l'on avoit donnéspour la fûreté des actes. Ils demanderent qu'on leur donnât communication des actes mais au net avant qu'ils fuffent obligés à répondre. Sur quoi il y eut une longue conteftation.Le commiffaire fit lire dans les actes de la premiere journée, le confentementqu'ils avoient eux-mêmes donné à agir en celle-ci. Mais comme les actes n'étoient pas encore transcrits, on les lifoit dans les tables cirées, où on les avoit d'abord écrits en notes.Surquoi les Donatiftes difoientqu'ils ne fçavoient pas lire les notes. Marcellin pour leur ôter tout pretexte de foupçonner la fidelité de fesofficiers, fit apporter les tables des notaires ecclefiaftiques. On les ". 536 emporta enveloppées dan un linge, avec un rouleau de parchemin où on avoit commencé de les tranfcrire. Le linge étoit cacheté, le gardien Catholique & le Donatifte reconnurent leurs fceaux & malgré l'oppofition des Donatiftes, on lût l' endroit dont il étoit question. Ce fut même un notaire Donatifte de l'églife de Sitifi qui fit cette lecture, & on trouva les mêmes paroles que l'officier public avoit lûës.

On leur reprefentoit, que dans leur requête du jour precedent, ils avoient demandé la procuration des Catholiques, pour fuppléer aux actes qui pouvoient être tranfcrits. Vous avez donc tort leur difoit-on, de demander aujourd'hui ces actes. Mais ils perfiftoient toûjours à les demander. Ils tevenoient même à leur premiere chicane: en di fantque le terme de la conference étoit paffé,puif. qu'il fiuifloit au dix-neuviéme de Mai; & comme ils l'avoient répandu dans le peuple, les Catholiques reprefenterent qu'ils avoient eux-mêmes agi depuis ce terme, en faisant leur procuration Te

Aa. 411. vingt-cinquiéme de Mai. Enfin leur opiniâtreté P'emporta & pour ne pas groffir les actes par des conteftations infinies,on leur accorda le délai qu' n. 64 ils demandoient. Marcellin demanda aux écrivains dans quel tems ils pourroient donner les actes mis au net : ils demanderent jusques au feptiéme des ides: on remit donc la conference aulendemain fixiéme des ides, c'est-à-dire au huitiéme du meme mois de Juin ; & les parties promirent d'être prêtes ce jour-là.

n 67.

XXXVII.

Journee 8.

Juin 411.

Coll. 3.

3.

La troifiéme&derniere journée de la conferen. Troisieme ce fut le huitiéme jour de Juin 411. Les partiesétant entrées, le commiffaire demanda premierement, fi on avoit donné les copies des actes des Brevic.coll, deux journées precedentes: il fe trouva qu'elles avoient été fournies un jour plûtôt qu'on n'avoit promis,c'est-à-dire le fixieme de Juin au lieudu fe ptiéme. Les Donatiftes les avoient reçûës ce jourlà à neuf heures du matin ; les Catholiques à onze heures: chacun dans leur église, comme il paroiffoit par leurs recepifles.

Brevic.c.2.

Il fembloit que l'on dûte nfin venir au fond de la queftion:mais les Donatiftes chica nerent enco re long-tems fur les qualités des parties: pretendant que les Catholiques étoient les demandeurs, au lieu que les Catholiques soûtenoient, qu'ils n' étoient là que pour défendre l'églife contre leurs calomnies. Pour les contenter, le commiffaire fit relire le refcrit de l'empereur, qui contenoit fa commition, où il paroiffoit que les Catholiques. avoient demandé la conference,&ils en convenoient mais ils foûtenoientqu'ilsnel'avoient deman. dée, que pour défendre l'églife. Les Donatiftes demanderentqu'on lût auffi la requête, fur laquel. le ce refcrit étoit obtenu ; mais le commiflaire reprefenta,qu'on n'avoit pas accoutuméd'inferer les requêtes à ces fortes de refcrits. Ils fe reduifirent à demander communication de la procuration, en vertu de laquelle les deputés des Catholiques avo.

Co 4:

ient obtenu ce refcrit: & les Catholiques voiant An. 411. qu'ils ne faifoient ces demandes, que pour perdre le tems, & ne point venir au fond, demeurerent fermes à foûtenir qu'ils ne devoient point communiquer cette procuration, & les preffoient de venir au fond: le commiflaire lui-même difoit, que fa commiffion ne portoit autre chofe, & les preffoit de fon côté d'entrer en conference fur la queftion principale. Les Donatiftes chicanerent auffi fur le nom de Catholique: pendant qu'il leur appartenoit, & qu'il ne venoit pas de ce que l'églife s'étend par toutes les nations, mais de ce qu'elle comprend tous les facremens.Le commiffat re declara, qu'il nommoit Catholiques ceux que l'empereur nominoit ainfi dans fa commiffion, & que ces qualités ne portoient point de préjudice aux parties. Les Catholiques foûtenoient que les Donatiftes les premiers avoient demandé la conférence:& pour le prouver, ils demanderent lalecture de certains actes faits par devant le prefet du pretoire: Mais à peine avoit-on lû la date, qui étoit du troifieme des calendes de Février, fous le confulat d'Arcade & de Probus, c'est à-dire du trentiéme de Janvier 406 à peine avoit-on lû cette date, que les Donatiftes interrompirent la le&ture, revenant à leurs chicanes precedentes; & ajoûtant qu'ils avoient des actes plus anciens, qui devoient être lûs devant. Les Catholiques dirent, que s'il s'agifloit des actes plus anciens, il falloit commencer par ceux qui montroient que les Dotiftes avoient été les aggreffeurs: en portant devant l'empereurConftantin leurs accusations con. tre Cecilien,par le miniftere du proconful Anulin. Les Donatiftes refifterent long-tems à cette lecture, rebattant toûjours les mêmes chicanes. Call. 3. no Il leur échappa deux fois de fe plaindre, qu'infen- 151..191 Giblement on les faifoit entrer dans la queftion du Paft. Colla fond; comme s'ils avoient dû venir à la conferen- . 24. 25. Brevic.c ce pour autre chofe. Ils revinrent encore à de

mander

An. 411. mander que les Catholiques choififlent, de n'emploier contre-eux que des autorités de l'écriture, ou que des actes publics: à quoi les Catholiques répondirent: Si vous voulez ne traiter que la queftion generale del'ég life,&abandonner les reproches que vous faites à Cecilien, & aux autres particuliers que vous nommés traditeurs, nous nous en tiendrons volontiers aux preuves de l'écriture. Mais nous ne pouvons prouver, ni vous non plus, que par des actes judiciaires, les faits qui regardent certains hommes en particulier. Enfin la patience du commiflaire l'emporta fur leur opiniâtreté:on lut la relation du proconful Anulin à l'empereur Conftantin, & l'on commença ainfi à entrer en matiere& à traiter le fond:à l'occafion d'une chicane, que les Donatiftes avoient emploiée pour l'éviter, en voulant que l'on établit la qualité de XXXVI. demandeur.

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Coll. 3.7.

355.

Question Après cette lecture les Donatiftes firent lire une de l'eglife. lettre qu'ils avoient compofée depuis la premiere conference, pour répondre à la procuration des catholiques. Romulus excepteur afant commencé à la lire, Emerit P'interrompit en difant: il ne lit pas,il ne diftingue pas le fens.Saint Auguftin dit, qu'ils lifent eux-mêmes: Accordons leur ce qu'ils n'ont pas voulu nous accorder. Habetdeus un de leurs évêques fit la lecture de cette lettre.Elle trai. toit la queftion de l'églife, & contenoit plufieurs paffages de l'écritures pour montrer que l'églife eft pure,fans mélange de méchans;& que le baptê. me donné hors de l'églife eft nul. Ils finiffoient par les reproches de la perfecution qu'ils préten doient fouffrir depuis un fiecle de la part des catholiques.

6. 258.

#. 262,

1.271.273.

Brevic.

Cell. 3.

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Les catholiques écouterent patiemment cette le ature fan's interruption;& faint Auguftin prit la parole pour y répondre: mais les Donatiftes l'in terrompirent tant de fois&avec tant de bruit que le commiffaire fut obligé d'interpofer fon autori

té.

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