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* 106. &c.

18.56.

Vita S.

var. Boll

febr.

28. O.

tion de S.

Ambroi

fe.

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rité, & les devoirs reciproques des maris & des femmes, des meres & des enfans, des maîtres & des efclaves. Il leur reprefente quelles doiventêtre les qualitésd'un évêque, principalement dans cet te églife de Verceil, où la vie monaftique étoit jointe à la clericature. Saint Ambroise fut obligé d'aller lui-même à Verceil peu de mois avant fa Gaud. No- mort, pour réunir les efprits : & par les foins on y élût pour évêque Honorat, homme de grand Martyr.R. merite, que l'églife compte entre les faints, La reputation deS.Ambroife s'étendoit aux pais XIX. les plus éloignés.Elle attira quelques annéesaupaReputa ravant deux Perfes des plus puiflans, & des plus fages de la nation, qui vinrent à Milan, chargés de plufieurs queftions, pour éprouver la lageffe. Paul. vita Ils s'entretinrent avec lui par interprête, depuis la premiere heure du jour jufquesà la troifiéme de la nuit: c'est-à-dire environ depuis fix heures du matin jufques à neuf heures du foir; & fe retirerent pleins d'admiration. Et pour montrer que l'unique fujet de leur voiage, étoit de le connoître par eux-mêmes: le lendemain ils prirent congé de l'empereur, s'en allerent à Rome, pour voir la puiflance du prefet Probus, 14. ». 30. & retournerent chez eux. Le comte Arbogaste étant à table avec quelques rois des Francs, a vec qui il faifoit un traité de paix: ils lui demanderent s'il connoifloit Ambroife. Je le connois, dit-il, je fuis de fes amis, & je mange fouvent avec lui. Le roi Franc répondit : C'est pour cela, comte, que tu es victorieux, puifque tu es ami d'un homme, qui dit au foleib: Arrête, & il s'arrête. Paulin dit avoir apris ce fait d'un jeune homme, qui fervoit à boire au comte Arbogafte en ce repas.

Id. n. 36.

Peu de tems avant la mort de S. Ambroife, une reine des Marcomans, nommée Fritigil,aiant our parler de lui à un chrétien venu d'Italie,crut en J. C. & envoia des ambafladeurs chargés de pre

lens

!

fens pour l'églife de Milan,priant S. Ambroise de
P'inftruire par écrit,de ce qu'elle devoit croire. Il
lui écrivit une belle lettre en forme de catechil-
me, où il l'exhortoit auffi d'engager fon mari à
garder la paix avec lesRomains. La reine aiant re-
çu cette lettre, perfuada au roi de fe donner aux
Romains avec fon peuple; & vint elle-même à
Milan: mais elle eut la douleur de ne plus trou-
ver en vie S. Ambroife. Nous n'avons point la
lettre qu'il avoit écrite à cette reine.

XX.

Miracles de S. Am.

n. 43.

. Un esclave du comte Stilicon,aiant été delivré du demon qui le tourmentoit, demeuroit dans la bafilique Ambrofienne;& fon maître qui l'aimoit, broife. l'avoit recommandé à S.Ambroife. On découvrit qu'il faifoit des fauffes lettres, pour donner la charge de tribun: enforte que l'on arrêta des gens, qui alloient exercer en vertu de fes provifions. Stilicon relâcha à la priere de S. Ambroife, ceux qui avoient été ainfi trompés: mais il ne punit point fon efclave, & fe contenta d'en faire des plaintes au S. évêque. Comme cet homme fortoit de la bafilique, S. Ambroife donna ordre de le chercher, & le lui amener. Il l'interrogea, & l'aiant convaincu de ce crime, il dit: Il faut qu'il foit livré à fatan, pour la deftruction de la chair, afin qu'à l'avenir perfonne n'ofe rien faire de femblable. Au même moment, & avant que le S. évêque eût achevé de parler, l'efprit immonde fe faifit de lui, & commença à le déchirer: dequoi nous fûmes tous fort épouvantés, dit Paulin. Et il ajoûte: Nous vimes pendant ces jours-là plufieurs poffedés delivrés par fon commandement & par l'impofition de fes mains.

Nicetius auparavant tribun & notaire, avoit les pieds fi douloureux, qu'il ne pouvoit prefque paroître en public: comme il s'approchoit de l'autel pour recevoir le S. Sacrement, S. Ambroise par hazard lui marcha fur le pied, & le fit crier s

1.Cor. v.5.

Id. n. 441

An. 396. mais il lui dit: Allez, vous ferez deformais gueri. En effet, au tems de la mort du faint, il témoignoit avec larmes, qu'il n'avoit point fenti.de mal depuis.

14.42.

Peu de jours avant que S. Ambroife gardât le lit, comme il dictoit l'explication du pleaume quarante-troisième, Paulin qui écrivoit fous lui, vit tout d'un coup un feu en forme d'un petit bou. clier, qui lui couvroit la tête, & entra peu à peu par fa bouche; enfuite fon vifage devint éclatant comme la neige, puis il prit fa premiere forme. J'en fus tellement épouvanté, ajoûte Paulin que je demeurai immobile, & ne pûs écrire ce qu' il difoit, qu'aprés que la vifion fut paffee. Il difoit un palage de l'écriture, que je retins fort bien, & il ceffa ce jour-là d'écrire ou de dicer enforte qu'il ne pût achever le pfeaume. Je rapportai auffi-tôt ce que j'avois vû au diacre Caftus, fous la conduite duquel j'étois, & il me montra par les actes des apôtres, que j'avois vû le S. Efprit defcendre fur le S. evêque. Nous avons cette explication de S. Ambroife fur le pfeaume. 43. où en effet il finit au verfet 25. & ne dit rien fur les deux derniers. H falloit qu'il fe fentît déja malade: car Paulin témoigne que quand il fe portoit bien, il ne fe déchargeoit pas de la peine d'écriEp. 47. ad re fes livres de fa main. Et fanit Ambroile ditSab. alos. lui même, qu'il ne dicoit pas tout, principalement la nuit: pour n'incommoder perfonne, pour pefer davantage ce qu'il écrivoit, & rendre fon ftile plus exact.

2. 38.

Aug. ep. 36. al. 85.

ad. Cujus.

Paulin ajoûte:il prenoit foin de toutes les églifes: il prioit jour & nuit avec une grande affiduité: Il veilloit beaucoup, & jeûnoit tous les jours, ne dinant jamais que le famedi& le dimanche.Car à Milan on ne jeûnoit point le famedi, même en carême: mais quand il fe trouvoit à Rome ou ailleurs,où l'on jeûnoit le famedi, il jeûnoit com. me les autres: tenant pour maxime, de fuivre en

ce

ce point l'ufage des lieux où il fe recontroit. Il An. 396. donnoit quelquefois à manger, même aux plus puiflans de l'empire, aux confuls & aux prefets; qui le tenoient à honneur: comme on le voit dans la perfonne d'Arbogafte & de Vincent prefet des in fin. Gaules. Mais il n'alloit jamais manger chez per- Paul. vita fonne, quoi qu'on l'en priât, tant qu'il étoit àMi- c, 30. lan. Il tenoit encore pour maxime, de ne fe mê- Sulpic. ler jamais d'aucun mariage, & ne procurer à per- Poss. vita fonne de charge à la cour ; de de s'en rendre Aug. c. 27. refponfable.

que

peur

dial. 1.c.17.

C. 45.

Aprés avoir ordonné un évêque àPavie,il tom- XXI. ba malade,& garda long-tems le lit. Alors le com- Mort de te Stilicon dit, que la mort d'un fi grand hom- S. Alme menaçoit l'Italie de fa perte. C'eft pourquoi broile. il fit venir les hommes les plus confiderables de Paul, vita Milan, qu'il fçavoit être aimés du S. évêque, & poff. vita les obligea partie par prieres, partie par menaces Aug. c, 27. de l'aller trouver, & le preffer de demander à Dieu qu'il le laiflât eucore en vie.Comme ils éto. ient autour de fon lit, & lui demandoient avec larmes cette grace, il leur répondit: Je n'ai pas vécu avec vous, de maniere que j'aie honte de vivre; & je ne crains pas de mourir, parce nous avons un bon maître. Il étoit couché dans une galerie, au bout de laquelle, quatre n. 16. diacres, Častus, Polemius, Venerius & Felix s'entretenoient de celui qui pourroit lui fucceder en l'épifcopat; & parloient fi bas, qu'à peine pou. voient-ils s'entendre l'un l'autre Ils nommerent Simplicien ; & S. Ambroife quoi qu'éloigné, approuvant leur choix, comme s'il eût été prefent à leur converfation, s'écria par trois fois: Il eft vieux, mais il eft bon. Ils furent fi épouvantés de l'entendre parler ainfi, qu'ils s'enfuirent. Simplicien fut en effet fon fucceffeur, & enfuite Venerius. Dans le même lieu, comme il étoit en priere, il vit J. C. venif à lui, avec un vifage riant. Il le dit à Baffien évêque de Lodi, n. 47°

An. 397. qui prioit avec lui, & de qui Paulin dit l'avoir appris. S. Ambroife mourut peu de jours aprés. Il demeura en priere depuis l'onziéme heure du jour, c'est-à-dire cinq heures du foir, jufques à l'heure qu'il expira, peu aprés minuit. Il prioit les mains étendues, en forme de croix, remuant les lévres,fans qu'on pût entendre ce qu'il difoit. Honorat évêque de Verceil s'étant couché, pour prendre un peu de repos, dans un étage plus haut de la maison: il entendit une voix qui l'appella trois fois,&qui lui dit:Leve-toi promptement, il va partir. Il defcendit, & lui donna le corps de N.S. quand il l'eur pris &avalé, il rendit l'efprit. C'étoit la nuit où commençoir le famedi faint Pagi. an. quatri éme d'Avril l'an 397. autrement la veil397. n. 6. le des nones d'Avril, fous le confulat de Cefarius & d'Atticus. S. Ambroise avoit été évêque vingtdeux ans & quatre mois,& en avoit vêcu au moins cinquante-fept.

Martyrel.

R.

n. 48.

par

on

A la même heure & devant le jour, porta le corps à la grande eglife, & ily demeura la nuit fuivante, qui etoit la veille de Pâque. Plusieurs enfans baptifés cette nuit-là le virent au fortir des fonts: les uns difoient qu'il étoit affis dans fa chaire, fur le tribunal de l'églife: les autres qu'il marchoit; & ils le montroient du doigt à leurs parens, qui toutefois ne le voioient point. Plufieurs difoient avoir vû une étoile fur fon corps. Le dimanche de Pâques, quand le jour parut, aprés avoir celebrés les faints myfteres, on leva le corps pour le porter à la bafilique Ambrofienne, où il fue enterré. Là une multitude de demons témoignoi leur rage par des cris infupportables:& l'on entendit de femblables crisà fa gloire, en plufieurs provinces, & pendant plufieurs années.Le peuple jettoit des mouchoirs pour les faire toucher au corps. Car il fe trouva à fes funerailles une multitude innombrable de toutes conditions,de tout sexe,&

de

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