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c. 38. c. 1.

\Lib. 11.

cent, Gaud.

XXIII.

S. Augu

ftin.

tom. 6.

6.65. 9. I.

n. 10.

reille chicane, il met: Paroles de la lettre, & enfuite: Réponse. Comme Gaudence ne difoit rien de nouveau, S. Auguftin ne fait non plus que rerepeter ce qu'il avoit dit dans fes autres ouvrages contre les Donatiftes: excepté l'exemple de Razias, qu'il refute plus au long que dans la lettre à Dulcitius. Mais lans conceiter l'autorité du fecond livre des Maccabees, qu'il reconoît être reçu dans l'église. Il remarque, que les loix des empereurs contre les Donatiftes ne tendoient point à les faire mourir ; mais à les corriger, ou à les bannir tout au plus. Gaudence fit une replique, pour ne paroître pas vaincu : & S. Auguftin y repondit encore; pour ne lui pas laiffer ce foible avantage. Ce font fes derniers ouvrages contre les Donatiftes, dont le nombre diminuoit de jour en jour par fes foins.

Quelques années après Dulcitius propofa à S. Autres ou Auguftin buit queftions fur divers pafsages de l' vrages de écriture; & S. Auguftin y répondit par des paffages tirés de fes autres ouvrages, où il avoit déja De odo traité ces questions. Dans cet ouvrage, il cite l' Dule.quaft. Enchiridion, qu'il avoit adrefsé à Laurent frere de Dulcitius, primicier de la ville de Rome: c' 11. Retr. eft-à-dire chet de quelque compagnie d'officiers: car il paroît n'avoir été que laïque. Il avoit prié S. Auguftin de lui compofer un livre, qu'il pûe avoir toujours entre les mains: car c'eft que fignifie en grec le mot d'enchiridion, & qui comEnch. c. 4. prit ce à quoi il faut principalement s'attacher dans la religion: ce qu'il faut le plus éviter, à caufe des diverfes herefies; jufques où la raifon peut aller, & quel eft le fondement de la Foi catholique.Saint Augustin répond à toutes ces queftions, & dit que toute la religion confifte dans la foi, l'efperance & la charité; & que ces trois vertus font renfermées dans le fymbole & l'oraifon dominicale. Il les explique donc, s'etendant principalement fur le fymbole, & s'arrêtant

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6. 27. 28.

aux queftions les plus importantes contre les
paiens & les heretiques du tems: comme de l'ori-
gine du mal contre les Manichéens: de la grace &•
& de la predeftination contre les Pelagiens: en.
forte que ce petit ouvrage eft un excellent abregé
de theologie. Il fut compofe après l'an 420. puif. 87.
que S. Jerôme y eft cité comme mort.

:

Saint Auguftin parle en cet ouvrage de l'utili té de la priere pour les morts ; & dit: Quand on offre le facrifice de l'autel, ou quelques aumônes pour les défunts baptifes: pour ceux qui font tresbons, ce font des actions de graces: pour ceux qui ne font pas très-méchans, ils fervent de propitiation pour ceux qui font très-méchans, quoiqu'ils ne leur fervent de rien, il donnent quelque confolation aux vivans. Et ceux à qui ils fervent, c'eft pour leur obtenir une pleine remiffion, ou du moins pour rendre leur peine plus fupportable. Il en parle encore dans un autre écrit du même tems ardreffe à S. Paulin de Nole, qui l'avoit con. fulté fur la queftion; s'il fert à un mort que fon corps foit enterré près la fepulture d'un martyr: à caufe de ceux qui defiroient être enterrés dans la bafilique de S. Felix.Il me femble, difoit S.Paulin,que ces fentimens de pieto ne doivent pas être inutiles; & que ce n'eft pas en vain, que toute P'eglife a coûtume de prier pour les morts: d'oùl'on peut conclure qu'il fert à un mort d'être enterré en un lieu, qui fait voir que l'on a cherché pour lui le fecours des faints. Saint Augustin fic réponse par l'écrit intitulé, Du foin que l'on doit avoir des morts.

&c.

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Il établit d'abord que tout ce que l'on fait pour eux ne leur fert que fuivant qu'ils ont vécu. Nous lifons, ajoûte-t-il, dans les livres des Maccabées, que l'on a offert le facrifice pour les morts: & quand nous ne le lirions en aucun endroit des anciennes écritures; ce n'eft pas une petite autorité, celle de toute l'églife,qui paroît en cette cou

que

tume

C. ICD

2. Maco. XII. 41

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2.

2. 18.

tume. Car la recommandation des morts a lieu, même dans le prieres que le prêtre fait à Dieu de vant l'autel. Il montre enfuite que le lieu de la fepulture,& la fepulture même font des chofes de foi indifferentes pour les Chrétiens: mais le lieu fert par occafion, fi une mere fidele, defirant que fon fils foit enterré dans la bafilique d'un martyr, croit que fon ame eft aidée par les merites du Saint. Car cette foi eft une espece de priere, & fert au mort, s'il eft en état qu'elle puiffe lui fer vir; & quand la mere y vient enfuite, le lieu même l'excite à prier avec plus d'affection. Il parle des apparitions des morts; & fans difputer des faits, il montre que l'on peut voir des morts en fonge ou autrement, fans que leurs ames s' en mêlent: comme fouvent on voit en fonge des vivans qui n'en ont aucune connoiffance. Il demande comment donc les martyrs viennent au fecours de ceux qui les prient & entendent leurs prieres, & avoue que cette question furpafle fon intelligence: mais elle ne regarde que la maniere de l'interceffion des Saints, & non leurs fuffrages & leurs merites, dont il ne doute aucunement.

Il conclut ainfi: Celà étant, ne croions pas que rien profite aux morts, dont nous prenons foin, fi ce n'eft les facrifices folemnels que nous offrons pour eux, foit à l'autel, foit par nos prieres ou nos aumônes: quoiqu'ils ne fervent pas à tous ceux pour qui on les fait, mais feulement à ceux qui durant leur vie le mettent en état d'en profiter. Mais parce que nous ne les difcernons pas, il faut le faire pour tous les regeneres: car il vaut mieux que ces fecours foient fuperfus, à ceux à qui qui ils ne peuvent nuire ni fervir, que s'ils manquoient à ceux à qui il fervent. Et chacun le fait plus foigneufement pour les fiens,afin que l'on en ufe de même à son égard. Ep. 159. Saint Auguftin parle encore des apparitions des morts dans deux lettres écrites vers l'an 414. à

al.100.161.

al..101.

fon

fon ami Evode évêque d'Uzale, qui l'avoit confulté fur ce fujet.

Il écrivit vers l'an 4zo. fon traité contre le If. Refra menfonge, pour répondre à une confultation de c. 60. 10.6. Confentius, & il lui écrivit en même tems une p. 448. lettre fur une autre question, touchant l'état Epift. 205. prefent du corps glorieux après la refurrection. Dans le livre contre le menfonge, il combat principalement ceux qui croioient qu'il étoit permis de mentir,pour découvrir les Prifcilliania ftes.Car ces heretiques tenoient pour maxime qu' il fuffifoit de bien croire, & de dire la verité à leurs freres:mais que l'on pouvoit la déguifer aux étrangers. Ainfi avec les Catholiques ils feigno- Sup, lia. ient de l'être,&ne craignoient pas d'appuier leur XV11.. 5ốc diffimulation par des parjures. Quelques Catholi

ques croioient qu'il étoit permis d'en ufer de mê. me à leur égard de feindre d'eftimer leurs auteurs,

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Sup liv. v. . 1,

Clem. Alex.
Strom. 14.

& de croire leur doctrine pour les convaincre. Et Sup.lio. nous trouvons que faintFlavien d'Antioche avoit XIX. .29% afé d'un artifice femblable contre les Meffaliens. Saint Augustin condamne abfolument cette pratique, & fourient qu'il n'eft jamais permis de mentir en matiere de religion: autrement les martyrs auroient eu tort de ne pas conferver leur vie par un moïen fi facile; & il montre que fi on admet le menfonge en cette matiere, on renverfe le fondement de la foi. Paffant plus avant, il condamne toute forte de menfonge, & répond à tous les paffages de l'écriture, que l'on apportoit pour l'autorifer en certain cas. Il montre qu'il n'y en a aucun exemple dans le nou- . veau teftament; & quant à ceux de l'ancien, que ce qui paroît menfonge ne l'eft pas en effet, que l'écriture ne l'approuve pas. Il combat la compenfation des pechés, & foûtient qu'l ne faut jamais faire aucun mal, fous pretexte de quel. que bien que ce foit. Dans cet ouvrage felon le jugement qu'il en fait lui-même, il traite la que

C. 12. 13.

c. 18.

Sup. liv.

ftion du men fonge plus nettement, que dans cexx. n. 12. lui qu'il compofa un peu avant fon épifcopat.. YX V. Saint Auguitin aiant recouvre l'ouvrage entier Livrecon- de Julien contre las, & l'aiant foigneufement tre Julien examine, remarqua que les extraits qu'il avoie 11 Retract, reçus du comte Valere n'étoient pas tout à fait Ep 207. conformes à l'original & craignit que Julien ne adcland. l'acculât d'imposture,comme en effet il n'y man

6. 62.

2. 11. c. 8. 2. &c.

qua pas. Saint Augustin refolut donc d'y repon. dre amplement, & le fit au plûtôt en 421. par un ouvrage, qu'il reconnoît avoir beaucoup travaillé, & qui eft eftimé le plus beau de fes écrits contre les Pelagiens. Il eft divifé en fix livres: dont les deux premiers combattent Julien en general par l'autorite des docteurs catholiques: les quatre autres pied à pied fes quatre livres.

Dans le premier, il montre que Julien accufant les Catholiques d'être Manichéens, en accufe les peres, qui avoient écrit avant ce tems: c'est-à-dire faint Irenée, faint Cyprien, Reticius évêque d'Autun, Olympius evêque Efpagnol, faint Hilaire, faint Ambroffe, dont il rapporte les paflages fur le peché originel. Nous n'avons plus les ouvrages de Reticius & d'Olympius. Nous fçavons feulement que Reticius affifta au concile de Rome contre les Donatiftes, Sup. liv. 1. fous le pape Melchiade en 313. Julien apportoir quelques paffages de faint Bafile & de faint Jean Chryfoftome, dont il tiroit avantage. Saint Auguftin y repond, & montre que l'Orient n'eft pas moins contraire aux Pelagiens que l'Occi dent. Il fait voir enfuite, que Julien lui-même favorifoit les Manichéens fans y penfer: par quel. ques-unes de fes propofitions, dont il ne voioit pas les confequences. Dans le fecond livre il répond par l'autorite des peres aux cinq argumens des Pelagiens contre le peché originel, fçavoir: c'étoit faire le demon auteur de la naiffance des hommes, condamner le mariage, nier que

que

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