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en attribue l'invention aux Theffaliens, les premiers & les meilleurs Cavaliers de la Grece, previent cette objection, Theffalorum gentis inventum eft equo juxta quadrupedante, cornu intorto reftibus tauros enecare. (1). J'ay tiré du même recueil de Paul Petau ( 2 ) une autre de ces monnoyes, avec la figure d'un taureau fur la tête duquel est tres-bien marqué un de ces lacets dont l'Historien que je viens de citer dit qu'on fe fervoit à embaraffer par les cornes cet animal lors qu'on l'avoit bien fatigué (3); ces jeux s'appelloient TATPOKAOATIA, Selden en donne la memoire dans un bas relief qu'il rapporte avec une infcription Grecque dans laquelle ils font ainfi appellez (4), & le même Pline ajoûte, que Cefar fut le premier qui pendant sa dictature donna à Rome le spectacle d'un de ces combats (5.).

La Ville de Loharre, que les meilleurs Geogra- Jeux en l'honphes placent aujourd'huy, au lieu de l'ancienne Ca- neur de Cybele, celebrex en ESlaguris des Naffiques (6), peut avec plus de fonde- pagne. ment se vanter d'avoir partagé avec Rome la gloire de la celebration des Jeux en l'honneur de Cybele, connus fous le nom de Megalenses: ce fait tû par les Hiftoriens, fe découvre fur deux differentes monnoyes de cette ville de l'Arragon, dont l'une prefque femblable par fon type à celle où on lit CALAGURIS JULIA, a pour légende NASSICA (7), fur

(1) Plin. l. 8. c. 45.

(2) Pag. 31.

(3) Planche 5. mon. 10. (4) De Synedriis veter.habra, lib. 3. cap. 14. §. 9.

(5) L. 8. c. 45. ibid.

(6) Joan. Franc. Andres. lib. de

Patria. S. Laurentii,
Plin. lib. 3. cap. 3.
Merula part. 2.1. 2.

(7) Ces deux monnoyes font
gravées dans l'ouvrage de Vail-
lant de Coloniis. pag. 37.tom. I,
Planche 10. mon. 8.

D

Caractere belli

gnols.

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nom de CorneliusScipion,l'Inftituteur de cete fête en Efpagne duquel on rappelle la mémoire, de même que celle des facrifices faits en cette occafion en l'honneur de la mere des Dieux, avec les noms des Ediles Cajus Valerius & Cajus Sextius qui renouvellerent ces Jeux.

La licence qu'on y avoit de contrefaire publiquement par des gestes & des paroles, le ridicule des mœurs des perfonnes, de tout sexe, de tout âge, & de quelque condition que ce fut (1), avoit donné commencement aux Comedies reglées (2), qui étoient infenfiblement venues à la perfection où Terence les avoit portées à Rome dans les reprefentations qui s'y firent des fiennes mêmes à ces Jeux (3); & s'il eft conftant, parce que je viens de dire, qu'ils ayent été celebrez en Espagne, c'eft une porte par laquelle on peut juger que l'ufage de la Comedie y eft entré, puifque les Efpagnols ont auffi leurs Plautes & leurs Terences (4), & qu'ils ont tellement pris le goût des divertiffemens comiques, qu'ils en ont même fait passer dans le Mexique, & dans leurs Colonies des Indes & de l'Amerique (5).

Mais nous avons fur les monnoyes Efpagnoles queux des Epa- des marques d'un mérite qui fait bien plus d'honneur à cette Nation, que fon agilité dans des jeux équeftres, ou que fon goût pour le theatre; ce font des monumens de fon ancienne valeur, re(1) Thyfius in Gellium 11.24. (2) T. Liv. lib. 36. Ludi. ob ejus dedicationem facti, quos primum fcenicos fuiffe Valerius Antias eft author, Magalefia appellatos.

(3) Muret, in vitâ Terentii p.M.

152.

(4) Lopés de Vega, & Pierre Calderon.

(5) Voyage de la mer du Sud, par Fraizier, in 4°..

prefentez par les desseins des differentes efpeces d'armes dont fes Peuples fe fervoient à la guerre. Le defir de conferver leur liberté fi enviée par les Afriquains leurs voifins, les entretenoit dans les exercices continuels de l'art militaire (1); il paroît que l'experience qu'ils y avoient acquife étoit déja connue dans la Grece dès la guerre du Peloponese par l'éloge qu'en fait Thucydide, qui les appelle les plus belliqueux de tous les barbares (2). Les Carthaginois s'étoient heureusement fervi d'eux dans leurs guerres d'Italie (3), & cette réputation de bravoure faifoit tant de bruit à Rome, que lorsque le projet de leur conquête fût pour la feconde fois propofé au Senat (4), il ne se presentoit ni Generaux qui ofaffent l'entreprendre, ni Soldats qui vouluffent aller fe battre contre des gens à qui la perte de la vie ne coutoit rien (5).

noyes, par la re

Ces armes qui leurs étoient fi particulieres qu'el- Symboles de les portoient prefque toutes le nom de leur pays, "Espagne marfaifoient un des principaux, & quelques fois un des qués fur fes menfeuls caracteres par lequel cette Province étoit dif. presentation des tinguée dans les trophées portez en triomphe chez armes dont fes peuples fe ferles Romains, dans leurs bas reliefs & fur leurs monnoyes: ainfi l'efpece de dard long d'environ trois pieds, qui paroît en nombre pair derriere la tête de la figure qui a pour légende HISPANIA,

(1) Livius. Gens nata inftaurandis reparandifque bellis,

(2) Alcibiades in oratione quâdam apud Thucydid.

(3) Ann. Florus Hifpanos vocat gentem bellatricem, Annibalis erudi

tricem.

(4) T. Liv. lib. 23.

(5) Juftin l. 44. c. 2. animi ad mortem parati.

Sic, Italic. de bello punic. v. 22. Prodiga gens anima, properare facillima mortem

voient.

pagnole.

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dans deux médailles confulaires de la famille Sulpicia (1), & que d'autres figures de cette Province tiennent à la main dans des médailles Imperiales de Galba (2), & ce petit bouclier rond qui y accompagne toujours ces dards, étoient les armes à l'Infanterie (3).

propres

Dards bou- Ces dards étoient très-perçans; Valere - Maxime cliers propres l'infanterie Ef- remarque qu'ils étoient les inftrumens de la vengeance de Sertorius contre les troupes Romaines qui lui étoient oppofées, & qu'il s'en fervoit à leur crever les yeux (4). Pour ce qui eft du petit bouclier qu'ils portoient au bras gauche, pour parer les coups qu'on leur portoit de près, il étoit de cuir & s'appelloit Cetra (5): Tite-Live en loue l'ufage par fa legereté, qui dans les occafions où ces Soldats avoient des rivieres à paffer à la nage, aidoit à les fupporter fur l'eau (6).

Ce n'eft pas qu'ils ne fe ferviffent encore d'autres boucliers d'un plus grand volume (7), puisque nous en voyons auffi d'une figure ovale reprefentez parmi les dépouilles que Carifius un des Lieutenans Generaux d'Augufte remporta fur les Cantabres (8), & les Afturiens ; le continuateur des Commentaires de Cefar fait observer que ces deux differences de boucliers en mettoient une confiderable dans la milice Espagnole, que les cohortes de l'Espagne ulterieure fe fervoient des petits, d'où

(1) Planche 3. medd. 1. & 2.
(2) Planche 1. med. 3. &
planche 3. med. 9.

(3) Planche 3. monn. 1. & 2.
(4) Lib. 9. c. r.
(5) Planche 3. mon. 9.

(6) Lib.21.c.27.Hifpani cetris fuppo fitis incubantes flumen transnatavere.

(7) Planche 5. mon. 15. (8) Planche 3. mon. 4. Peuples de la Byscaye & d'une partie du Royaume de Leon.

elles prenoient le nom de Cetrata, & que celles de la citerieure n'en portoient que des grands, qui leurs faifoient donner le nom de Scutate (1).

pagnole.

Chaque Soldat, outre ces dards, avoit pendu à Glaive à l'Esfon côté droit un glaive pointu & glaive pointu & à double tranchant, un peu plus long que nos poignards (2); Polybe dans la defcription qu'il en fait, nous apprend que l'ufage en étoit paffé d'Espagne dans les armées Romaines (3), où il avoit retenu le nom de Gladius Hifpanicus, ou Hifpanienfis, la neceffité dans laquelle fe trouvoient ceux qui le portoient de se battre de près, & avec la pointe plutôt qu'avec le tranchant (4), eft une des meilleures marques du courage de cette ancienne infanterie.

valerie.

A l'égard des armes de leur Cavalerie, nous en Habillemens & remarquons de plufieurs efpeces fur leurs monnoyes, armes de la Ca& principalement fur celles dont les revers nous reprefentent des Cavaliers courans (5): Ils y paroiffent dans ces habits courts (6), qui par l'idée qu'en donne Strabon fous le nom de anofenes, étoient des pourpoints, ou des demies veftes de toile (7); le fommet de leurs cafques y eft tel qu'il les décrit chargé de trois aigrettes (8). On diroit à les y voir le bras élevé prêt à fraper quelque Carthaginois, ou quelque Romain 9), que leur Graveur a voulu

(1) Hirtius de bello civili lib. 1. (2) Planche 3. mon. 6. (3) L. 6. de fcutatorum armatura. (4) Planche 3. monn. 4. & 5. Livius lib. 22. Gallis pralongi gla'dii, ac fine mucronibus Hifpano punEtim magis quam cafim aßueto petere hoftem, brevitate habiles & cum mucronibus

(5) Planche 2. monn. 2. 3.

Planche 5. monn. 11. 12. 13.
(6) Planche 5. monn. 1 1. & 12.
(7) Strabon. Geog. l. 3. nov. edit.
pag.231.

(8) Planche 5. mon. 9.
Strabon, ibid. pag. 231.
(9) Planche 2. mon. 3.
Planche 5. mon. 11.

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