Imágenes de páginas
PDF
EPUB

PSYCHOLOGIE,

O U

TRAITÉ SUR L'AME,

Qui comprend les Connoiffances que nous en avons par le fecours de l'Expérience.

DE LA PSYCHOLOGIE EN
GENERAL.

Es Sciences ont leurs Defini mystères, & ces myftè-tion de res confiftent fouvent la Plydans les mots. Comme chologie. celui qui fert de Tître à ce petit Ouvrage, peut & doit même paroître extraordinaire il eft bon de commencer par l'expli quer: ne conviendroit-il pas même, pour me rapprocher davantage du caB 4

racy

ractère de l'Auteur dont je me propofe de développer les idées, de dire que ce mot Pfychologie eft compofé de deux mots Grecs dont l'un fignifie ame, & l'autre difcours, comme fi l'on difoit Difcours fur l'Ame. Cette façon de parler en même tems plufieurs Langues fait fouvent dans certains pays un merveilleux effet.

La PSYCHOLOGIE n'est donc autre chofe que la connoiffance de ce qui a rapport à l'Ame.

Nous parvenons à connoître l'Ame de deux maniéres, ou guidés par l'Expérience, en examinant tout ce que nous éprouvons qui fe paffe dans notre Ame, ou aidés par le raifonnement en expliquant & en développant cé que la Raifon nous fait connoître de Il y a notre Ame; delà le partage de la Pfydeux for-chologie, en Pfychologie expérimentale tes de & en Pfychologie raifonnée, celle-là Plycho fondée fur l'expérience, comme je

logie.

viens de le dire, & celle-ci fur le raifonnement: je ne me fers pas ici du mot Grec Empirique, que M. W. emploie au lieu de celui d'expérimentale; ce mot dans notre Langue pourroit faire naître des idées différentes de celles,

г

qu'il convient de fe former des leçons d'un fi grand Maître.

DE LA PSYCHOLOGIE EXPE

RIMENTALE.

tion de

LA A Pfychologie expérimentale eft. r. la Science d'établir à l'aide de Definil'Expérience les principes par lesquels la Pfyon peut expliquer tout ce qui arrive chologie dans l'Ame..

expéri

On voit affez par fon nom feul, mentale. qu'elle a pour bale cette expérience fine & délicate, qui nous fait faifir les opérations de notre Ame, l'ordre dans lequel elles fe font, leur uniformité, ou leur différence, leur rapport & leur dépendance..

Redevables de mille découvertes à l'expérience, il convenoit en quelque façon, qu'après l'avoir employée fi utilement pour furprendre une partie des fecrets de la Nature, nous nous en ferviffions pour épier & pour pénétrer ceux de l'Ame; ce que l'on n'auroit prefque pû penfer, M. W. l'a tenté, cette même expérience, ce grand in-ftrument qui demande des yeux fi çants, & des mains fi habiles, il a ofe B. 5;

per

l'ap-

l'appliquer à l'Ame même, il l'a foumife comme le refte de la Nature à un examen, & l'a affujettie à des loix : entrons à fa fuite dans ce labyrinthe, & tâchons de faifir le fil qu'il nous préfente pour y marcher.

Fonde

Ja con

CHAPITRE PREMIER.

De Pexiftence de l'Ame.

14 L ne faut pas chercher ailleurs que ment de dans nous-mêmes la preuve de nonoiffan. tre exiftence; nous fentons que nous ce que penfons, que nous avons des idées des nous a chofes qui font hors de nous foit l'exiften- qu'elles exiftent, foit qu'elles n'exiftent ce de no- pas.

vons de

tre Ame. Je dis que ce fentiment feul, qui eft en nous, & que nous ne faurions gueres contredire fincerement, devient la preuve de notre exiftence.

Il faut remarquer, qu'il ne fauroit s'agir ici que de deux chofes: la premiére de nous affûrer qu'il eft en nous un fentiment; la feconde, que ce fentiment ne fauroit exifter, qu'il ne de

vienne en même tems la preuve de. notre exiftence.

13.

14.

Exiften

Pour nous convaincre qu'il eft ens. 12. -nous un fentiment, il nous fuffit de faire attention à nos perceptions; nous Preuve fentons à chaque inflant que nous en de cette -avons, ou s'il étoit poffible que nous ce en doutaffions, nous fentons au moins que nous doutons, voilà donc un fentiment de l'un ou de l'autre côté; fentiment de nos perceptions, fi nous convenons que nous avons des percep tions, comme nous ne faurions en difconvenir en effet, ou fentiment de notre doute, fi nous doutons de nos perceptions, nous fommes donc convaincus, qu'il eft en nous un fentiment quelqu'il foit.

Or nous ne faurions êrre convaincus de l'existence de ce fentiment, que nous ne le foyions de la nôtre, puisqu'autrement il s'enfuivroit, qu'un Etre auroit une qualité, celle du fentiment dons nous venons de parler, avant qu'il exiftât; ce qui eft abfurde.

Il eft donc vrai de dire que ce fentiment feul qui eft en nous, eft une preuve de notre existence.

Le même raifonnement que nous &
• B 6.

« AnteriorContinuar »