Imágenes de páginas
PDF
EPUB

رو

رو

,, ner quelque lieu à la perte qu'on a faite des Livres de Gad; ,, d'Iddo, de Nathan, du Prophete Jéhu, des Mémoires de Sa,, lomon, de la Chronique des Rois de Juda, de celles desRois d'Ifraël, des cinq Livres de Jafon le Cyrénien, & de quel,, ques autres dont ils fe font imaginez que ces Livres Saints qui ,, nous font reftez, ne font que des Extraits, ou des Abregez.

رو

رو

MENAGE. Mr. Baillet, dans fes Preuves, nomme parmi ces Critiques le Pere Simon dans fon Hiftoire Critique du VieuxTeftament. Mais il n'y a rien de femblable dans cette Hiftoire. Et le Pere Simon n'y a même rien rapporté touchant les Livres de Gad, d'Iddo, & de Nathan, qui ne fe trouve dans les Peres Grecs..

M. Baillet, au refte, n'a qu'entrevû l'Hiftoire Critique du Pere Simon: & il n'en a jugé que fur ce qu'en a dit l'Auteur de la Préface de l'édition d'Elzévir, & fur la Lettre de Mr. Spanheim. Cette Préface eft réfutée dans celle de l'édition de Roterdam, & dans la Réponse du Pere Simon aux Sentimens des Théologiens de Hollande..

LXVI:

Ignorance de Mr. Baillet touchant le tems que Pétrarque a ceffé de faire des vers d'amour. Mr. Baillet n'a jamais lû les Rimes de Petrarque..

وو

وو

دو

وو

رو

M

Onfieur BAILLET page 273. du Tóme IV. « Pétrarque vêquit jufqu'à l'age de 40. ans dans les amusemens , agréables de la Poëfie, & dans les paffe-tems de la galanterie. Mais depuis ce tems-là, foit qu'il fût fatigué ou défabufé dans les exercices de l'une & de l'autre, foit qu'il voulût bien se faire violence pour fouffrir une féparation, il renonça généra ,, lement à la bagatelle, & au plaifir qu'il y a d'être Poëte & ga lant: jugeant qu'il étoit tems de vivre en Philofophe & en Chrétien: quoiqu'on puiffe dire qu'il traîna fes chaînes jufqu'à ,, ce qu'il plût à Dieu de les rompre par la mort de fa chere Laure, qui arriva l'an 1348. quatre ans après qu'il eut pris la réfolu tion de changer de vie & d'études.

در

ور

وو

وو

رو

رو

MENAGE. Mr. Baillet n'a pas l'honneur de connoître Pé trarque. Premiérement, Pétrarque n'étoit point galant: il étoit

amoureux. D'ailleurs, il est très-faux qu'il ait ceffé à 40. ans de faire des vers d'amour. Et en troifiéme lieu, il eft auffi très-faux qu'il ait ceffé d'être amoureux quatre ans avant la mort de Laure. Il devint amoureux de Laure dans l'Eglife de Sainte Claire d'Avignon le fixiéme Avril 1327. comme il l'a écrit luimême. En ce tems-là, il étoit âgé de 23. ans, & de quelques mois. Laure mourut à Avignon le fixiéme jour du même mois de l'année 1348. Depuis ce tems-là, il l'aima encore dix ans. Lefquels dix ans ajoûtez à vingt & un qu'il l'avoit aimée pendant fa vie, font trente & un an. C'eft de lui-même que nous avons appris cette particularité.

Tennemi Amor anni vent' uno, ardendo
Lieto nel fuoco, e nel duol pien di speme:
Poi che Madonna, e'l mio cor feco infeme
Saliro al Ciel, dieci altri anni plangendo. (1)

Il avoit donc cinquante-quatre ans quand il ceffa de l'aimer. Et fi on croit Ludovico Beccadello Archevêque de Ragufe, il l'aima toute la vie. Grandemente dunque l'amò: & in vita di lei, che furono anni 21. e dopo morte per fin ch' egli viffe; che furono 26. Et ainfi, quand Pétrarque a écrit, dans fon Epître de ftudiorum fuorum Jucceffu, que la mort de Laure avoit éteint fon amour qui commençoit à fe rallentir, cela doit s'entendre de fon amour véhément: & non pas de fon amour en général. Pour ce qui eft des vers, il en a fait toute fa vie: comme il le témoigne lui-même dans fon écrit à la Pofterité. Ce qui a été remarqué en ces termes, par le même Beccadello, la fua vecchiezza fpefe tutta in facre lezzioni. Dice bene averfi riservato per spasso & ornamento le Muse.

Il paroît par toutes les chofes qu'a dites ici Mr. Baillet qu'il n'a jamais entrevû les Rimes de Pétrarque. S'il les avoit entrevûës, il fauroit que ces Rimes font divifées en trois parties: que la premiere comprend les vers que Pétratque a faits in vita di Madonna Laura: que la fegonde comprend ceux qu'il a faits in morte di Madonna Laura : & la troifiéme, les Triomphes: qui font encore des vers fur la mort de Madame Laure: qu'il ne publia pas de fon vivant, n'y ayant pas mis la derniere main.

Il est donc vrai de dire que Mr. Baillet n'a jamais vû les Rimes de Pétrarque, le Prince des Poëtes Italiens, & qui eft d'une fii

1. Sonnet 85, de la deuxième partic...

grande autorité parmi les Italiens, que les Poëtes qui font venus après lui font gloire de prendre de fes vers entiers dans leurs Poëmes. Et après cela, comment Mr. Baillet peut-il juger des Poëtes Italiens.

رو

LXVII.

Mr. Baillet n'a jamais lû les Confidérations du Taffoné Jur Pétrarque.

M

Onfieur BAILLET page 278. du Tome IV. Taffoni, (il faloit dire le Taffoni) a donc fait fur Pétrarque des Re,, marques, dans lefquelles il le traite avec une févérité inexo,, rable. Il n'y a prefque pas une locution ni un mot dans toutes fes Oeuvres Poëtiques auquel il veuille faire grace. Il y reprend ,, généralement toutes chofes. Il prétend que tout eft plein d'abfurditez & de défauts inexcufables, &c.

دو

رو

رو

دو

MENAGE. Puifque Mr. Baillet n'a point lû Pétrarque, il ne faut pas s'étonner qu'il n'ait point lû les Commentateurs de Pétrarque. Le Taffoné n'eftime pas feulement, mais il admire un nombre infini des vers de Pétrarque. Les paffages fui vans le vont démontrer. Page 334. fur le Sonnet O dolci (guardi, qui eft le 214. de la premiere Partie: Io ammiro quefto Sonetto per la maniera chiara, nobile, e dolce con che è spiegato.

Page 220. fur le Sonnet Nè così bello, qui eft le cent onzième de la premiere partie: E' Sonetto graziofiffimo.

Et page 42. fur le Sonnet Sono animali; qui eft le 16. de la même partie: Avanza quefto Sonetto senza alcun dubbio tutti i passati di bontà: percioche non à parte alcuna difconvenevole: è diftinto con metodo lo ftile e dolce e macftofo, la comparazione è vaga; e risponde di parte in parte.

Page 433. fur le Sonnet Conobbi ; qui eft le 68. de la fegonde partie: Quefto Sonetto è in iftile magnifico, ed avanza al mio giudicio quanti ne componeffe il Poëta in così fatto flile.

Et page 382. fur le Sonnet Quanta invidia; qui eft le 3 2. de la fegonde partie: E quefto pure è di concetti ordinari, non punto ordinariamente fpiegati. E l'ordine con che è teffuto, è mirabile, fe fi confidera la varietà con che ripiglia quattro volte lo stesso.

Et à la même page, fur le Sonnet Valle, che de lamenti miei se piena; qui eft le 3. de la même partie : L'affetto grande con che è Spiegato ed efpreffo queflol, l'alzatra' primi e quanto più filegge, tanto più egli commuove.

Et à la même page fur le Sonnet Levommi; qui eft le 34. de la même partie : E quefto pure eldella medefima claffe.

Page 46. fur la premiere Chanfon de la premiere partie : Tutte le Rime e tutti i verfi in generale del Petrarca lo fecero Poëta: ma le Canzoni, per quanto a me ne pare, furono quelle che Poëta grande e famofo lo fecero. Il y a mille autres femblables jugemens des vers de Pétrarque dans les Confidérations du Taffoné fur Petrarque. Il eft vrai néanmoins que le Taffoné dans fes Confidérations fur Pétrarque, reprend fouvent Pétrarque, & qu'il s'en moque même quelquefois. Ce qui obligea Jofeph degli Aromatarii d'écrire contre ces Confidérations fous le nom de Crefcenzio Pepe. Le Taffoné, pour le marquer en paffant, répondit à Jofeph degli Aromatarii. Jofeph degli Aromatarii répondit à la Réponse du Tafsoné, & le Taffoné à celle de Jofeph degli Aromatarii. Voyez Leo Allatius dans fon Livre intitulé Apes Urbane. Encore une fois : Mr. Baillet n'a jamais vu ce Livre du Taffoné. Il n'a pas vû non-plus fes Diverfi Penfieri; fes Remarques fur l'Hiftoire Ecclefiaftique ; fes Remarques fur le Vocabulaire della Crufca. S'il avoit vû ces Ouvrages, il n'auroit pas écrit qu'on confideroit le Taffoné comme un brouillon, à caufe de fa Critique. Mr. Baillet a jugé du Tafsoné fur la dépofition de Janus Nicius Erythræus dans l'Eloge du Taffoné; car comme je l'ai déja remarqué plufieurs fois, Mr. Baillet n'a point lû les Originaux.

LXVIII.

Guillaume Morel Imprimeur de Paris, faussement qualifié Professeur du Roi par Mr. Baillet. Plufieurs particularitez curieufes touchant ce Guillaume Morel, ignorées par Mr. Baillet.

„M

رو

Onfieur BAILLET Tome I. page 368. "Guillaume Morel étoit Normand, natif de Tailleul. Il eut l'Impri,,merie Royale après que Turnébe s'en fut démis. Comme il , s'appliqua particuliérement aux Auteurs Grecs, il y réuflit fort ;, bien: & fes Editions Grecques font eftimées. Il devoit en effet s'être rendu habile en cette Langue, puifqu'ibremplifoit unc Chaire de Profeffeur Royal à Paris pour l'enfeigner. Et il s'eft ,, auffi rendu Auteur par un Dictionnaire Grec -Latin- Fran

[ocr errors]

ور

رو

دو

çois, qu'il compofa au milieu de tant d'occupations.

MENAGE. Premiérement, le lieu de la naiffance de ce Guillaume Morel s'appele le Teilleul, & non pas Tailleul, ou plutôt le Tilleul: car c'eft ainfi qu'on prononce. C'eft pourquoi Mr. Baillet devoit dire natif du Teilleul, & non pas de Tailleul. Et c'eft auffi comme a parlé la Croix du Maine; autrement Grudé; que Mr. Baillet cite dans fes Preuves, pour juftifier ce qu'il a dit de ce Guillaume Morel. D'ailleurs, il eft très-faux que Guillaume Morel ait été Profeffeur Royal. Il n'y a û de Profeffeur Royal du nom de Morel que Frederic Morel l'ancien, & fon fils Frederic Morel. Lequel Frederic Morel l'ancien, pour le marquer en paffant, étoit gendre de Vafcofan. Et Frederic Morel le fils, pour le marquer auffi en paffant, avoit époufé Ifabelle du Chefne, fille de Léger du Chefne dit en Latin Leodegarius à Quercu. Mr. Baillet, pour la confirmation de fon opinion, nous renvoye à la Bibliothéque de la Croix du Maine, page 151. Et pour la confirmation de la mienne, je le renvoye au Catalogue de du Val des Profeffeurs du Roi, où Guillaume Morel ne fe trouve point. Mais la Croix du Maine ne dit point, comme Mr. Baillet lui fait dire, que Guillaume Morel ait été Profeffeur du Roi. Voici fes termes: "GUILLAUME MOREL, natif de la Ville du Tail,, leul en Normandie, homme docte ès Langues : & en Grec principalement. Il a compofé en Grec, Latin & François un ,, fort pénible & laborieux Dictionnaire, imprimé par lui-même ,, à diverfes fois : & depuis à Lyon : & en autres lieux.

33

رو

رو

J'apprendrai ici à Mr. Baillet plufieurs particularitez de ce Guillaume Morel.

Il n'y a point de Ville en Normandie du nom de Teilleul ou Tllieul. Mais il y a trois Bourgs de ce nom. Celui d'où étoit Guillaume Morel eft celui qui eft dans le Comté de Mortain. J'ai appris cette particularité de Mr. Bigot: duquel j'ai appris aufsi qu'il y a encore dans ce Bourg plufieurs perfonnes du nom de Morel. Et Mr. Bigot a appris ces particularitez de l'Hiftoire manufcrite du Comté de Mortain de Mr. de Saint Jean, Gentilhomme Normand.

En 1544. Guillaume Morel étoit Correcteur d'Imprimerie à Paris, chez Louis Tiletan: comme je l'apprens d'une de fes Lettres Latines, par laquelle il dédie fon Commentaire fur les Livres de Finibus de Cicéron à Jacques Spifame, alors Chancelier de l'Univerfité de Paris, & depuis Evêque de Nevers : qui eft cer

Evêque

« AnteriorContinuar »